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Bon mot d'enfant
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Mon fils à table :

- On mange quoiiiii ?

- Du jambon de dinde.

- Ah ? oui ? du cochon...

- Non, du jambon de dinde.

- Ah ! d'accord ! du cochon d'inde !

Hum hum hum...

Posté le : 22/01/2014 17:04
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Re: Richard Fleischer
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Je connais peu les films de la filmographie de cet immense réalisateur, mais j'aimerais inciter tous les amateurs de science fiction (dans ses aspects les plus nobles) à visionner "soleil vert": L'un des films les plus puissants que j'ai jamais vu et que je trouve beaucoup plus "juste" dans sa vision du futur que des œuvres comme 1984, le meilleur des mondes, ou encore Fahrenheit 451 (parce qu'on y parle de la domination économique des multinationales toutes puissantes et des graves dégâts sur l'écologie qui en résultent et nous attendent dans 1/4 de siècle...).
L'intrigue est grandiose, son dénouement est saisissant de révélation.
Ce film n'a pas pris une ride et on le voit et revoit avec plaisir.

Posté le : 14/12/2013 19:48
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pourquoi ne pas reprendre des études dans le FUN ?
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Bonjour,

Nostalgique des études, je me suis inscrite sur le site France Université Numérique (FUN) pour les cours d'introduction à la philosophie qui commencent au mois de janvier.

Il s'agit de cours vidéos libres et gratuits sur 12 séances avec un contenu pédagogique élaboré par des professeurs d'université et avec des exercices à faire à la maison.
Apparemment le seul engagement à respecter est de respecter la propriété intellectuelle des auteurs (ne pas utiliser le contenu à des fins commerciales, citer le nom des auteurs en cas d'utilisation d'éléments de leur réflexion...il y a une charte à lire).

Si d'autres sont intéressés, on pourra échanger ici.

Voici le site :
http://www.france-universite-numerique.fr/

Posté le : 24/11/2013 12:42
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Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
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Ha ha !

Je vois que mon article a fait réagir les plus romantiques d'entre nous !
Couscous ! tu as bien raison, des titres comme "coup de foudre à Notting Hill" ne devraient pas être délaissés et méritent pleinement de figurer dans cette liste !

Lydia : je ne crois pas que les tous jeunes peuvent vraiment apprécier des classiques comme "autant en emporte le vent", ou comme "la mélodie du bonheur" qui nous ont tant fait rêver. Il y manque l'incontournable scène de nue et d'amour charnel qui fait le succès des films modernes.
D'ailleurs, si l'on me lance sur ce sujet, je peux citer le film
"orgueil et préjugés" film de 2005 magnifique interprétation du bouquin de Jane Austen
http://www.youtube.com/watch?v=10BPm6C3Fv8

film qui comporte deux versions :
Une première version, à la retenue victorienne dans laquelle les personnages ne se touchent quasiment pas.
Une deuxième version pour le public américain, où une scène finale a été rajoutée juste pour permettre un bon gros bisou hollywoodien en scène final... lamentable !

Mais le public est roi, après tout !

Posté le : 16/11/2013 14:04
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Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
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Films sentimentaux, comédies romantiques : l’amour à l’écran

Particulièrement prisées du jeune public (surtout féminin), les comédies sentimentales portent un regard amusé, tendre et parfois décalé sur les relations hommes-femmes.
Obéissant sans cesse au même mécanisme, la comédie romantique offre au téléspectateur un bon moment de détente et, l’espace d’une séance de cinéma, le monde nous parait moins triste et moins inquiétant. Tant au cinéma que dans les séries télévisées, le genre est en effet très codifié : surmontant des situations aussi invraisemblables que périlleuses où l’humour mené bon train entraine le spectateur, les amours finissent par triompher. Pour le plus grand bonheur de tous.
Le film sentimental puise sont universalité dans un petit nombre de représentations sans cesse revisitées et réactualisées inspirées pour une grande partie par les contes de fée. La narration en est d’ailleurs la même : « il était une fois deux êtres que tout oppose ». S’en suit une quête moderne dont le but à atteindre est l’accomplissement amoureux… « Et ils se marièrent et ils eurent beaucoup d’enfants ». Ainsi, l’on peut identifier trois grandes thématiques principales qui sont le ressort de la plupart des comédies romantiques :

1 / Le mythe de Cendrillon (la jeune fille pauvre, sauvée de sa condition par le prince charmant)
2 / L’impossible amitié homme-femme
3/ La belle et la bête (l’homme, bourru et mal dégrossi, transformé par l’amour d’une femme)

A cet effet, je vous livre mes 10 références incontournables qui vous remémoreront certainement quelques bons moments télévisuels. Les cinq premières références datent des années 80-90 et sont déjà considérés comme des classiques du genre. Les cinq suivantes datent des années 2000. Ce qui me permettra de spéculer un peu sur l’évolution du genre.

Quand Harry rencontre Sally (1989) : Harry et Sally se croisent à la fac. Ils ne s’entendent alors pas très bien. Harry est trop grossier. Sally est trop coincée. Ils se rencontrent cinq ans plus tard dans un aéroport alors que chacun a démarré sa vie de son côté. Puis ils se retrouvent encore cinq ans après pour ne plus se quitter transformant une belle amitié en amour sincère.
Inoubliable : la scène du restaurant
http://www.youtube.com/watch?v=TgP46TTgET0


Pretty Woman (1990) : (Inutile ou presque de présenter ce film). Edward, brillant et multimillionnaire homme d'affaire rencontre par hasard Vivian sur un trottoir d’Hollywood. Par sa fantaisie, elle lui redonne le goût de vivre et lui apprend que dans la vie, tout n’est pas affaire d’argent.


Quatre mariages et un enterrement (1994) : Un groupe d’amis trentenaires se retrouve à l’occasion de mariages. Charles l’anglais rencontre Carrie l’américaine, et c’est le coup de foudre. Mais Carrie est sur le point de se marier et Charles n’insiste pas assez. Après de nombreuses péripéties, dont l’échec du mariage de Charles avec une certaine Henriette, Charles et Carrie se promettent l’un à l’autre qu’ils ne se marieront pas mais qu’ils feront leur vie ensemble.
Inoubliable : la lecture du poème de W.H. Auden lors des funérailles

Funeral blues

Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.

Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.

He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.

The stars are not wanted now: put out every one;
Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.



Sabrina (1995) – remake du film de 1954 avec Audrey Hepburn: Fille du chauffeur, Sabrina vit à l’ombre du faste des Larrabee, patrons de son père. Rêvant d'un destin de princesse, cette dernière tombe amoureuse de David, fils cadet de la famille et séducteur invétéré. Rejetée par ce dernier, l'adolescente s'exile alors à Paris pendant deux ans et à son retour, elle s’est métamorphosée en ravissante jeune femme mais avec toujours l’obsession puérile de plaire à David. Fiancé à une autre, David n’en demeure pas moins intéressé par la belle Sabrina. Afin d’éviter à tous de se compromettre, ce qui ne serait pas bon pour les affaires familiales, le fils ainé des Larrabee, Linus, la prend sous son aile, succombant également au charme de la belle jeune femme.


Le mariage de mon meilleur ami (1997) : Julianne (la pétillante Julia Roberts) et Michael se sont connus étudiants et ont vécu une liaison amoureuse brève et passionnée. Devant les hésitations de Julianne, ils décident de rompre mais de rester amis. Ils concluent alors un curieux pacte : si à vingt-huit ans aucun des deux n'a trouvé l'âme sœur, ils se marient ensemble. Mais voilà que quelques mois avant l'échéance, Michael se fiance avec Kimberly. Julianne se rend alors compte qu’elle n’a pas tourné la page et qu’on lui vole « son » Michael. Elle se décide alors à tout faire pour compromettre la noce.


***

Un petit bond d’une dizaine d’année nous permet de découvrir les films des années 2000. Le genre est toujours le même avec quelques variations sur le même thème :


Ce que veulent les femmes (2001) : Nick, cadre dans une agence publicitaire, sûr de lui et passablement misogyne, aspire au poste de directeur de la création de sa boîte, mais ses supérieurs hiérarchiques engagent à sa place la séduisante Darcy, sa grande rivale. Nick n'est pas très heureux à l'idée de collaborer avec elle. Il doit cependant se rendre à la réalité : ses campagnes publicitaires ne correspondent plus à ce que les femmes recherchent. Il doit donc trouver de nouveaux concepts qui collent davantage à l’air du temps.
Un soir, Nick s'électrocute accidentellement chez lui. Le lendemain, il est surpris de lire dans les pensées de la gente féminine. Nick réalise bientôt qu'il peut tourner ce don à son avantage avant de développer une véritable empathie avec son entourage, ce qui fera de lui un homme meilleur et le rapprochera de la belle Darcy.
La bande annonce pour ceux qui ne connaîtraient pas : http://www.youtube.com/watch?v=tiwj8Fi8Iq4

La mécanique n’est pas nouvelle, mais l’intrusion de l’élément surnaturel (l’homme sachant lire les pensées des femmes) est la véritable originalité de ce film, qui renvoie aussi à la dimension magique des contes de fée.



En cloque mode d’emploi (2007) : Ben, passablement bedonnant et débraillé, coule des jours heureux avec ses quatre glandeurs de copains. La belle Alison, assistante de production d'une chaîne télé, habite avec sa sœur aînée Debbie et son beau-frère Pete un quartier résidentiel bon chic bon genre. Pour fêter une promotion, elle se rend en boîte, et au terme d'une soirée passablement arrosée, ramène Ben chez elle. Le lendemain, dégrisée et revenue à la réalité, elle l'éconduit gentiment. Ce n’est cependant que le début de leur histoire puisque la belle se révèle enceinte.
Le thème de la grossesse et de la parentalité dans le film romantique est une tendance lourde de ces dernières années. Il faut dire que les soins à donner au jeune enfant sont sources inépuisables de comique. A ce sujet les français ont fait office de précurseurs dans le formidable « trois hommes et un couffin » de 1985. Désormais, on peut citer des comédies telles que « Plan B » (Après des années de liaisons décevantes, une jeune femme décide de faire un bébé toute seule. Pourtant, le jour même de l'insémination, cette dernière va faire une rencontre amoureuse déterminante), « bébé mode d’emploi » (Un parrain et une marraine que tout oppose vont devoir trouver un terrain d’entente lorsqu’ils deviennent tuteurs de l’enfant tant aimé), ou encore « ce qui vous attend si vous attendez un bébé » (plusieurs destins se croisent lorsque vient au monde l’enfant désiré, et pourtant, pas si simple de devenir père et mère…)



Donne-moi ta main (2010) : Anna habite Boston avec son petit ami Jeremy. Il ne manque plus qu’une seule chose au bonheur de la jeune femme : une bague de fiançailles… Lassée d’attendre la demande, elle décide de s’envoler pour l’Irlande afin de retrouver Jeremy alors en déplacement professionnel et le demander en mariage le 29 février comme l’autorise une tradition locale. Mais son avion est détourné et il va lui falloir traverser tout le pays en Renault 4 toute cabossée. Son voyage sera mouvementé et sa rencontre avec Declan, un jeune aubergiste un peu bourru, va remettre en cause son petit univers bien organisé.

Ce film illustre bien, selon moi, la « bridget-jonesisation » du film romantique : le point de vue du film est quasiment exclusivement féminin, on raconte essentiellement les déboires d’une jeune femme trentenaire, financièrement indépendante mais affectivement « à la ramasse », prête à tout pour se faire passer la bague au doigt. Les catastrophes qu’elle engendre la rendent à la fois ridicule et sympathique. Cette tendance se retrouve également dans la littérature à l’eau-de-rose actuellement à la mode et que les commentateurs ont pu qualifier de « chick-litt » (littérature pour poulettes).





Sex Freinds (2011) : Emma et Adam décident d’avoir une relation sans contraintes : ni cadeaux, ni mots doux, ni dîner en tête à tête, ni relation d’exclusivité. Si les deux amants-amis découvrent une certaine euphorie à cette relation libre, tout se complique lorsqu’Adam découvre qu’il a des sentiments pour la belle…

L’existence de sex-freinds comme phénomène d’actualité est certifiée par nombres de magasines féminins (voir par exemple, le « mode d’emploi » du magasine femme actuelle) :
http://www.femmeactuelle.fr/amour/sex ... friend-01417/%28page%29/1
La comédie « sex freinds » connaît déjà un remake : « sex entre amis » (avec exactement la même dynamique). Je gage qu’il y en aura d’autres, l’idée d’une relation sans engagement mais qui néanmoins préserve de la solitude, étant un phantasme très puissant et très séduisant. On peut mesurer tout le retournement du questionnement entre « Quand Harry rencontre Sally » (peut-il y avoir amitié entre homme et femme sans que cela ne conduise fatalement à une relation physique et sentimentale?) et « sex freinds » (peut-il y avoir amitié entre homme et femme tandis qu’il y a relation physique ?)



Happiness Therapy (2012) : Depuis qu'on l'a diagnostiqué bipolaire, Pat Solitano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme, Nikki, qui l'a trompé. Après huit mois dans un hôpital psychiatrique, il se retrouve dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé dont un passé de nymphomanie, la mort récente de son mari et un épisode de dépression. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.
Happiness Therapy est, à mon sens, l’avenir de la comédie romantique. Ce film aborde des thèmes beaucoup moins légers qu’habituellement au point que l’on peut se demander s’il s’agit d’une véritable « comédie ». Le thème du mal-être et de la dépression avec l’idée de sentiments rédempteurs et salvateurs colle tout à fait aux croyances de nos sociétés modernes où la foi en le fait que chacun aurait droit à l’Amour et que pour chaque être humain, aussi irascible et différent soit-il, correspondrait son « celui » ou « celle » est peut-être la seule croyance que nous ayons tous en commun.

La comédie romantique a encore de beaux jours devant elle.
Merci, les contes de fée !

Posté le : 11/11/2013 18:28
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Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
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Merci beaucoup pour les commentaires !
(Tocqueville fait toujours son petit effet ! hi hi ! Je me souviens à quel point j'avais été impressionnée en découvrant cet auteur vers l'âge de 22 ans).

Moi aussi j'aime assez Koh-Lanta. On a beau savoir que tout cela repose sur une mécanique commerciale assez hideuse, on y jette quand même un œil de temps en temps !

Posté le : 11/11/2013 18:26
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Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
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merci couscous ! Comme tes enfants sont visiblement dans le coup, cela me permet de vérifier la pertinence de mes articles. Biz

Posté le : 02/11/2013 10:12
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Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
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Téléréalité : la vraie vie des vrais gens ?


La téléréalité est un genre télévisé particulièrement apprécié chez les adolescents. Cela consiste en filmer (souvent sous forme de feuilleton) la vraie vie d’inconnus ou encore, sous forme d’expérience – de sorte de laboratoire du petit écran – de placer des gens du quotidien sous les feux des caméras sous prétexte de jeux parfois absurdes ou dangereux.
En France, ce concept a été introduit et popularisé dans les années 2000 sur la chaine M6 avec l’émission sulfureuse « Loft story ». Tout d’abord qualifiée par les concurrents de « télé poubelle », le concept s’est largement démocratisé.
Pas une chaine désormais n’a négligé de reprendre l’idée à son compte.


Les candidats de la téléréalité sont-il des « vrais gens » et évoluent-ils dans un vrai monde ?

Si les candidats de la téléréalité sont tout d’abord de parfaits inconnus aux yeux du public, ils ne sont pas à proprement parler des « vrais gens ». En effet, ils sont sélectionnés lors de casting en fonction de critères très précis destinés à concourir à l’ambiance d’un programme. Souvent pourvus d’ambitions artistiques, les candidats de la téléréalité n’hésite pas à sur-jouer leurs personnages, à en faire toujours plus afin de gagner en visibilité lors des diffusions, de ne pas se faire « éliminer » en cours de route et d’acquérir une certaine audience ou célébrité dans les médias.

Les situations dans lesquels les candidats sont placés ne sont pas non plus communes ou « normales ». Il s’agit de placer les prétendants à la notoriété dans toutes sortes de situations : enfermement, environnement hostiles, promiscuité, privation de nourriture ou de sommeil sous prétexte de jeux ou de défis ; et ce afin de révéler des aspects particuliers de leurs personnalité : émotivité excessive, colère, opportunisme, hypocrisie…

Les candidats de la téléréalité se perçoivent eux-mêmes en temps qu’acteurs, comme en témoigne l’issue des tribulations judiciaires de l’affaire « Ile de la tentation » : une décision de la Cour de cassation rendu le 24 avril 2013 consacre au profit d’un ex-candidat le statut de salarié en déduisant l'existence d'une relation de travail d’un faisceau d’indices liés aux faits: la prestation des participants à une téléréalité ayant pour finalité une production ayant une valeur économique est assimilée à un travail lorsqu'il existe un lien de subordination entre la production et les participants. Ce qui était le cas.
Pas sûr, cependant, que le public reconnaisse le statut d’artiste à ces « vraies personnes ». Il faut avouer que dans la plupart des cas, les talents fraichement révélés par ce truchement disparaissent au profit d’un nouvel arrivage de novices, la saison d’après. En total décalage avec les aspirations artistiques du candidat, les médias continuent à appeler l’ancien postulant par son prénom ou son surnom en lui refusant nom de scène ou pseudonyme. Le spectateur assimile le personnage à la personne. La force des images fait que la perception négative, pathétique, repoussante perdure à l’issue du programme. La déconvenue est grande pour les ex-aspirants à la célébrité. Après quelques semaines d’euphorie, ils découvrent le revers de la médaille. Certains sombrent dans la dépression et d’autres ne s’en remettent pas. Ainsi, en 2011, un ancien candidat de « secret story » se suicide après quelques temps de dépression.


Des êtes humains en sacrifice télévisuel : Truman show, Running man, Humger games

« Panem et circenses » (du pain et des jeux) disaient déjà les romains pour dénoncer l’attitude des empereurs qui avaient tendance à flatter les bas instincts du peuple à l’aide de divertissements afin de mieux le contrôler. En zappant sur la téléréalité, j’ai toujours un peu ce sentiment d’un délassement bon marché, fait pour abrutir le bon peuple et le détourner de sa souffrance, son insatisfaction ou son mal-être.

Ce qui me fait une transition idéale vers la science-fiction :

En clin d’œil, l'expression « Panem et circenses » est utilisée dans les livres Hunger Games, de l’américaine Suzanne Collins. C’est en effet le nom du pays imaginaire où se déroule l’aventure des personnages : Panem, lieu où le Capitole (État le plus riche), dirige les autres États. Dans cette utopie en parabole à notre société moderne, des jeunes gens sont choisis dans tout le pays afin de se battre sous les feux de caméras omniprésentes. Chaque district défend donc son champion et vit de l’espoir de le voir remporter ces jeux, oubliant temporairement que l’on meurt de faim dans les régions les plus pauvres.

Les ouvrages Humger Games, très en vogue chez les adolescents, trouvent eux-mêmes leur inspiration dans le célèbre Running man de Stephen King (et son inoubliable film éponyme des années 80). Ce roman d’anticipation présente des États-Unis en crise économique et en décadence morale. Dans cette société bouleversée, s’est développé un jeu télévisé dans lequel les participants sont traqués et luttent pour leur survie en tuant à leur tour.
Ainsi la science-fiction donne une vision apocalyptique des jeux de téléréalité destinés à désaltérer le peuple dans sa soif de violence collective.

Sur un ton plus léger mais toujours dans la critique virulente de la téléréalité, le film The Truman Show met en avant un sympathique pauvre type évoluant depuis son enfance dans une gigantesque émission de téléréalité dont il est le héros sans même le savoir. Son monde, d’une fadeur et d’une morosité affligeante, dominé par le contrôle d’un metteur en scène tout puissant et ponctué par des plages publicitaires intempestives, s’en voit bouleversé lorsque Truman décide de prendre quelques libertés avec le « scénario » de son train-train quotidien. Il émet le désir de voyager et de retrouver un amour de jeunesse. Il découvre ainsi les « frontières » de son propre univers.

Y-aurait-il des réalisateurs tout-puissants qui tireraient les ficelles de nos banales existences ? L’une des premières émissions de télé-réalité néerlandaise s’intitulait d’ailleurs « Big Brother », ce qui est assez symptomatique. Mais, si l’on pousse un peu, le contrôle des masses est peut-être l’objet de toute l’industrie du divertissement ? Un ancien dirigeant de TF1 ne disait-il pas que le but de ses programmes était d’offrir de l’espace de cerveau humain disponible à l’industrie publicitaire ?


Et pour finir sur une note philosophique, un petit extrait de l’ouvrage d’Alexis de Tocqueville, De la Démocratie en Amérique, 1835-1840 :

« Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres. […]
Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir.

A méditer en compagnie de vos télécommandes…

Posté le : 26/10/2013 11:54
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Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
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Ah ! pardon ! Je pensais que ta fille était déjà ado !
Mais tu as encore du temps devant toi
(quoi que... Les enfants d'aujourd'hui... y grandissent trop vite ! )


Posté le : 26/10/2013 11:52
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Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
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Le pacte de Grossesse

Voici un article qui fera surement frémir d’horreur les mères de jeunes filles ados ou pré-ados (je m’excuse par avance auprès de Couscous !), mais qui cependant préoccupe notre société. Donc parlons-en :
Chaque année en France, 18 000 jeunes filles se retrouvent enceintes. Un nombre qui reste stable depuis des années. Seules 30 % d'entre elles mènent cette grossesse à terme, donnant naissance à 4 500 bébés par an (contre 11 000 il y a 30 ans). En Grande-Bretagne, ces taux sont 4 fois plus élevés. Et aux États-Unis, 10 fois plus élevés.

La grossesse des adolescentes est un sujet que l’on perçoit d’actualité alors même que le nombre de grossesses a diminué de façon considérable dans les sociétés occidentales depuis les années 70-80. Les progrès de la contraception, le recule de l’âge moyen de la maternité aux alentours de 30 ans témoigne d’un changement des modes de vie et des comportements.
C’est pourquoi, dans un contexte où la prévention devrait être maitrisée, les méthodes de contraception connues ; la maternité précoce choque, dérange, n’a pas sa place.
Pourquoi des jeunes filles font-elles le choix, si jeunes, de donner la vie ?


• Un choix qui n’en est pas un dans la plupart des cas

Irresponsabilité, erreurs de jeunesse, absence d’informations sur la sexualité, absence de dialogue avec les parents… Autant d’explications qui pour autant n’expliquent pas tout.
Selon Jacques Michel, psychologue clinicien au Centre éducatif Anjorrant à Nantes spécialisé dans la maternité adolescente "On retrouve souvent des antécédents de violence physique, de carences affectives, de négligences éducatives, de mauvaise estime de soi". Il précise que des abus sexuels (inceste, viol, pédophilie) existent dans 30 % des cas. Pour ces jeunes filles, "être enceinte peut être un moyen de pallier ces carences, de rendre tout l'amour qu'elles ont en elles mais qu'elles n'ont pas pu donner".
Voir sur le site doctissimo, l’intégralité de l’article de 2011 : « Les grossesses mineures, un problème majeur » http://www.doctissimo.fr/html/grosses ... /15009-grossesse-ados.htm


• La grossesse comme rite de passage

Les jeunes filles enceintes en France sont dix fois plus nombreuses que les autres à avoir quitté le système scolaire. Parmi celles qui sont encore scolarisées pendant leur grossesse, entre 50 et 75 % vont abandonner l'école en cours de route, s'exposant à terme, à des difficultés d'insertion professionnelle.
En 2008, le journal le Time, révèle l’incroyable fait divers suivant : 18 élèves sur les 1.200 élèves de Gloucester High School, dans le Massachusetts, sont enceintes. Plusieurs élèves venues faire des tests de grossesse à l'infirmerie de l'établissement, se sont révélées être étonnement déçues de ne pas être enceintes. D'autres en revanche accueillaient la nouvelle de leur grossesse par des cris de joie. Le proviseur découvre très vite le fin mot de l’histoire : «Environ la moitié des filles, dont aucune n'a plus de 16 ans, ont avoué avoir conclu un pacte». Les adolescentes ont décidé d’accoucher toutes dans un même laps de temps afin de voir grandir leurs enfants ensembles.


Il faut dire que, sans pour autant banaliser la chose, les médias et le cinéma donne de la grossesse adolescente, une image bienveillante voire sympathique.

Ainsi dans le film de 2007 « Juno », une ado de 16 ans tombe enceinte accidentellement et décide de partir à la recherche des parents adoptifs de son futur bébé. Il faut dire que le personnage de Juno a une très forte personnalité ce qui lui permet, avec humour et fantaisie, de surmonter la situation en gagnant en maturité.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=121167.html

Dans la série télévisée française « Clém’ », la jeune Clémentine est une jolie demoiselle un peu inconséquente. L’arrivée d’un bébé va chambouler sa vie d’ado mais surtout celle de ses parents largement mis à contribution pour l’éducation, la garde, le soutien matériel, le soutien moral… En cela, la mère de Clém’ (incarnée par la pimpante Victoria Abril), apparaît comme la véritable « mère courage » de l’histoire.
http://www.tf1.fr/clem/

Dans la variété musicale française s’adressant aux jeunes, notons la chanson : « Aurélie n’a que 16 ans » (C’est pas ma tasse de thé, mais bon… Faut être objectif…)
http://www.youtube.com/watch?v=AC_a98Yd_9Q


Et pour finir en sortant un peu du contexte occidental : ci-après, le bulletin de l’OMS sur les grossesses de l’adolescente dans le monde, sujet que je suis loin d’avoir épuisé ici.
http://www.who.int/bulletin/volumes/87/6/09-020609/fr/index.html



Posté le : 13/10/2013 12:50
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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