| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Dos à dos (chronique sur les adolescents) [Les Forums - Le RDV des Copains]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes



« 1 (2) 3 »


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Modérateur
Inscrit:
02/02/2012 21:24
De Paris
Messages: 1494
Niveau : 32; EXP : 96
HP : 0 / 799
MP : 498 / 28391
Hors Ligne
Ah ! pardon ! Je pensais que ta fille était déjà ado !
Mais tu as encore du temps devant toi
(quoi que... Les enfants d'aujourd'hui... y grandissent trop vite ! )


Posté le : 26/10/2013 11:52
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Modérateur
Inscrit:
02/02/2012 21:24
De Paris
Messages: 1494
Niveau : 32; EXP : 96
HP : 0 / 799
MP : 498 / 28391
Hors Ligne
Téléréalité : la vraie vie des vrais gens ?


La téléréalité est un genre télévisé particulièrement apprécié chez les adolescents. Cela consiste en filmer (souvent sous forme de feuilleton) la vraie vie d’inconnus ou encore, sous forme d’expérience – de sorte de laboratoire du petit écran – de placer des gens du quotidien sous les feux des caméras sous prétexte de jeux parfois absurdes ou dangereux.
En France, ce concept a été introduit et popularisé dans les années 2000 sur la chaine M6 avec l’émission sulfureuse « Loft story ». Tout d’abord qualifiée par les concurrents de « télé poubelle », le concept s’est largement démocratisé.
Pas une chaine désormais n’a négligé de reprendre l’idée à son compte.


Les candidats de la téléréalité sont-il des « vrais gens » et évoluent-ils dans un vrai monde ?

Si les candidats de la téléréalité sont tout d’abord de parfaits inconnus aux yeux du public, ils ne sont pas à proprement parler des « vrais gens ». En effet, ils sont sélectionnés lors de casting en fonction de critères très précis destinés à concourir à l’ambiance d’un programme. Souvent pourvus d’ambitions artistiques, les candidats de la téléréalité n’hésite pas à sur-jouer leurs personnages, à en faire toujours plus afin de gagner en visibilité lors des diffusions, de ne pas se faire « éliminer » en cours de route et d’acquérir une certaine audience ou célébrité dans les médias.

Les situations dans lesquels les candidats sont placés ne sont pas non plus communes ou « normales ». Il s’agit de placer les prétendants à la notoriété dans toutes sortes de situations : enfermement, environnement hostiles, promiscuité, privation de nourriture ou de sommeil sous prétexte de jeux ou de défis ; et ce afin de révéler des aspects particuliers de leurs personnalité : émotivité excessive, colère, opportunisme, hypocrisie…

Les candidats de la téléréalité se perçoivent eux-mêmes en temps qu’acteurs, comme en témoigne l’issue des tribulations judiciaires de l’affaire « Ile de la tentation » : une décision de la Cour de cassation rendu le 24 avril 2013 consacre au profit d’un ex-candidat le statut de salarié en déduisant l'existence d'une relation de travail d’un faisceau d’indices liés aux faits: la prestation des participants à une téléréalité ayant pour finalité une production ayant une valeur économique est assimilée à un travail lorsqu'il existe un lien de subordination entre la production et les participants. Ce qui était le cas.
Pas sûr, cependant, que le public reconnaisse le statut d’artiste à ces « vraies personnes ». Il faut avouer que dans la plupart des cas, les talents fraichement révélés par ce truchement disparaissent au profit d’un nouvel arrivage de novices, la saison d’après. En total décalage avec les aspirations artistiques du candidat, les médias continuent à appeler l’ancien postulant par son prénom ou son surnom en lui refusant nom de scène ou pseudonyme. Le spectateur assimile le personnage à la personne. La force des images fait que la perception négative, pathétique, repoussante perdure à l’issue du programme. La déconvenue est grande pour les ex-aspirants à la célébrité. Après quelques semaines d’euphorie, ils découvrent le revers de la médaille. Certains sombrent dans la dépression et d’autres ne s’en remettent pas. Ainsi, en 2011, un ancien candidat de « secret story » se suicide après quelques temps de dépression.


Des êtes humains en sacrifice télévisuel : Truman show, Running man, Humger games

« Panem et circenses » (du pain et des jeux) disaient déjà les romains pour dénoncer l’attitude des empereurs qui avaient tendance à flatter les bas instincts du peuple à l’aide de divertissements afin de mieux le contrôler. En zappant sur la téléréalité, j’ai toujours un peu ce sentiment d’un délassement bon marché, fait pour abrutir le bon peuple et le détourner de sa souffrance, son insatisfaction ou son mal-être.

Ce qui me fait une transition idéale vers la science-fiction :

En clin d’œil, l'expression « Panem et circenses » est utilisée dans les livres Hunger Games, de l’américaine Suzanne Collins. C’est en effet le nom du pays imaginaire où se déroule l’aventure des personnages : Panem, lieu où le Capitole (État le plus riche), dirige les autres États. Dans cette utopie en parabole à notre société moderne, des jeunes gens sont choisis dans tout le pays afin de se battre sous les feux de caméras omniprésentes. Chaque district défend donc son champion et vit de l’espoir de le voir remporter ces jeux, oubliant temporairement que l’on meurt de faim dans les régions les plus pauvres.

Les ouvrages Humger Games, très en vogue chez les adolescents, trouvent eux-mêmes leur inspiration dans le célèbre Running man de Stephen King (et son inoubliable film éponyme des années 80). Ce roman d’anticipation présente des États-Unis en crise économique et en décadence morale. Dans cette société bouleversée, s’est développé un jeu télévisé dans lequel les participants sont traqués et luttent pour leur survie en tuant à leur tour.
Ainsi la science-fiction donne une vision apocalyptique des jeux de téléréalité destinés à désaltérer le peuple dans sa soif de violence collective.

Sur un ton plus léger mais toujours dans la critique virulente de la téléréalité, le film The Truman Show met en avant un sympathique pauvre type évoluant depuis son enfance dans une gigantesque émission de téléréalité dont il est le héros sans même le savoir. Son monde, d’une fadeur et d’une morosité affligeante, dominé par le contrôle d’un metteur en scène tout puissant et ponctué par des plages publicitaires intempestives, s’en voit bouleversé lorsque Truman décide de prendre quelques libertés avec le « scénario » de son train-train quotidien. Il émet le désir de voyager et de retrouver un amour de jeunesse. Il découvre ainsi les « frontières » de son propre univers.

Y-aurait-il des réalisateurs tout-puissants qui tireraient les ficelles de nos banales existences ? L’une des premières émissions de télé-réalité néerlandaise s’intitulait d’ailleurs « Big Brother », ce qui est assez symptomatique. Mais, si l’on pousse un peu, le contrôle des masses est peut-être l’objet de toute l’industrie du divertissement ? Un ancien dirigeant de TF1 ne disait-il pas que le but de ses programmes était d’offrir de l’espace de cerveau humain disponible à l’industrie publicitaire ?


Et pour finir sur une note philosophique, un petit extrait de l’ouvrage d’Alexis de Tocqueville, De la Démocratie en Amérique, 1835-1840 :

« Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres. […]
Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir.

A méditer en compagnie de vos télécommandes…

Posté le : 26/10/2013 11:54
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Modérateur
Inscrit:
21/03/2013 20:08
De Belgique
Messages: 3218
Niveau : 44; EXP : 15
HP : 215 / 1078
MP : 1072 / 34739
Hors Ligne
Mon fils, plus jeune, était grand fan de "Secret story". Nous avions droit à la quotidienne et le prime. Au secours !

Personnellement, je n'ai accroché qu'à "Koh Lanta". Ne fût-ce que pour les décors naturels et magnifiques. Le concept est pourtant sauvage. Voir souffrir et aimer cela, je pense que cela relève un peu du sadisme. Mais ils semblent volontaires et la récompense est à la hauteur de l'investissement (enfin pour le gagnant uniquement).
Mais les derniers événements (décès d'un candidat lors du tournage), font tout de même réfléchir et pose la question du "Jusqu'où ?"

La liste sur wikipedia est impressionnante :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d'%C3%A9missions_de_t%C3%A9l%C3%A9r%C3%A9alit%C3%A9_en_France

Ma fille est également fan de "Hunger games".

Ta chronique est réellement bien ficelée. Merci Emma

Et "que le sort te soit favorable" !

Posté le : 28/10/2013 06:14
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Modérateur
Inscrit:
02/02/2012 21:24
De Paris
Messages: 1494
Niveau : 32; EXP : 96
HP : 0 / 799
MP : 498 / 28391
Hors Ligne
merci couscous ! Comme tes enfants sont visiblement dans le coup, cela me permet de vérifier la pertinence de mes articles. Biz

Posté le : 02/11/2013 10:12
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9501
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3167 / 56493
Hors Ligne
La notion d' "Adolescent " en temps que période spécifique de la vie est un concept assez récent.
Ce déterminant pour désigner une phase du développement humain n'existe que dans les pays occidentaux.
Ailleurs dans les autres cultures, le jeune enfant devient un jeune adulte sans transition.
Mais en Europe, au moyen âge déjà, le jeune adulte était présumé être en opposition et avide de découvertes sexuelles

Posté le : 08/11/2013 14:09
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9501
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3167 / 56493
Hors Ligne
Sur la télé-réalité il est pénible de voir là encore le recul de la qualité, l'abandon de la culture.
La société des adultes est à la recherche d'un intérêt pécuniaire immédiat et il est clair que Monsieur ou Melle tout le monde sont des acteurs beaucoup moins onéreux qu'un acteur, qu'un metteur en scène et ses décors, ou un conférencier de prix.
Et le bon peuple, mais surtout la jeunesse reçoivent des distractions commises par des héros qui leur ressemblent, modestes mais aussi souvent médiocres, souvent incultes et affamés de gloire.
Nous nous baignons dans l'anti-culture à l'américaine : ambition et ignorance, mauvais goût et recherche d'une gloriole illusoire.
Tout le monde est content : les producteurs ne mettent pas la main à la poche, et le premier crétin venu peut devenir un modèle pour un public béotien. Les héros sont aujourd'hui au raz des pâquerettes.
Ce qui est épouvantable en marge de ça, ce sont les jeux télévisés qui prônent l'élimination, l'humiliation des candidats et qui plus encore encensent la manipulation des meilleurs par les plus mauvais ( le jeu du maillon faible et d'autres âneries du même tabac)
L'orgueil mais aussi la jalousie et la recherche d'une gloire à tout prix sont à l'affiche .
Tu as raison couscous même Koh-Lanta qui est le moins mauvais de ces émissions, surfe malgré tout sur des concepts pas très net : la souffrance, la mise en danger, l'émotion malsaine., comme aller emmerder les requins pour faire monte l' Audimat !!!!!!!
La jeunesse n'est pas guidée vers le haut, vers le meilleur mais tirés vers le bas par ses aînés.
Merci Emma

Posté le : 08/11/2013 14:35

Edité par Loriane sur 11-11-2013 18:56:42
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Modérateur
Inscrit:
11/01/2012 16:10
De Rivière du mât
Messages: 682
Niveau : 23; EXP : 75
HP : 0 / 568
MP : 227 / 20298
Hors Ligne
Un article très bien documenté et très bien argumenté.
La citation de Tocqueville est d'une grande pertinence.

Il n'y a plus d'ados chez moi (mon plus jeune fils va sur ses 20 ans) mais je suis ta chronique avec beaucoup d'intérêt.

Bien à toi.

Posté le : 08/11/2013 17:23
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Modérateur
Inscrit:
02/02/2012 21:24
De Paris
Messages: 1494
Niveau : 32; EXP : 96
HP : 0 / 799
MP : 498 / 28391
Hors Ligne
Merci beaucoup pour les commentaires !
(Tocqueville fait toujours son petit effet ! hi hi ! Je me souviens à quel point j'avais été impressionnée en découvrant cet auteur vers l'âge de 22 ans).

Moi aussi j'aime assez Koh-Lanta. On a beau savoir que tout cela repose sur une mécanique commerciale assez hideuse, on y jette quand même un œil de temps en temps !

Posté le : 11/11/2013 18:26
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Modérateur
Inscrit:
02/02/2012 21:24
De Paris
Messages: 1494
Niveau : 32; EXP : 96
HP : 0 / 799
MP : 498 / 28391
Hors Ligne
Films sentimentaux, comédies romantiques : l’amour à l’écran

Particulièrement prisées du jeune public (surtout féminin), les comédies sentimentales portent un regard amusé, tendre et parfois décalé sur les relations hommes-femmes.
Obéissant sans cesse au même mécanisme, la comédie romantique offre au téléspectateur un bon moment de détente et, l’espace d’une séance de cinéma, le monde nous parait moins triste et moins inquiétant. Tant au cinéma que dans les séries télévisées, le genre est en effet très codifié : surmontant des situations aussi invraisemblables que périlleuses où l’humour mené bon train entraine le spectateur, les amours finissent par triompher. Pour le plus grand bonheur de tous.
Le film sentimental puise sont universalité dans un petit nombre de représentations sans cesse revisitées et réactualisées inspirées pour une grande partie par les contes de fée. La narration en est d’ailleurs la même : « il était une fois deux êtres que tout oppose ». S’en suit une quête moderne dont le but à atteindre est l’accomplissement amoureux… « Et ils se marièrent et ils eurent beaucoup d’enfants ». Ainsi, l’on peut identifier trois grandes thématiques principales qui sont le ressort de la plupart des comédies romantiques :

1 / Le mythe de Cendrillon (la jeune fille pauvre, sauvée de sa condition par le prince charmant)
2 / L’impossible amitié homme-femme
3/ La belle et la bête (l’homme, bourru et mal dégrossi, transformé par l’amour d’une femme)

A cet effet, je vous livre mes 10 références incontournables qui vous remémoreront certainement quelques bons moments télévisuels. Les cinq premières références datent des années 80-90 et sont déjà considérés comme des classiques du genre. Les cinq suivantes datent des années 2000. Ce qui me permettra de spéculer un peu sur l’évolution du genre.

Quand Harry rencontre Sally (1989) : Harry et Sally se croisent à la fac. Ils ne s’entendent alors pas très bien. Harry est trop grossier. Sally est trop coincée. Ils se rencontrent cinq ans plus tard dans un aéroport alors que chacun a démarré sa vie de son côté. Puis ils se retrouvent encore cinq ans après pour ne plus se quitter transformant une belle amitié en amour sincère.
Inoubliable : la scène du restaurant
http://www.youtube.com/watch?v=TgP46TTgET0


Pretty Woman (1990) : (Inutile ou presque de présenter ce film). Edward, brillant et multimillionnaire homme d'affaire rencontre par hasard Vivian sur un trottoir d’Hollywood. Par sa fantaisie, elle lui redonne le goût de vivre et lui apprend que dans la vie, tout n’est pas affaire d’argent.


Quatre mariages et un enterrement (1994) : Un groupe d’amis trentenaires se retrouve à l’occasion de mariages. Charles l’anglais rencontre Carrie l’américaine, et c’est le coup de foudre. Mais Carrie est sur le point de se marier et Charles n’insiste pas assez. Après de nombreuses péripéties, dont l’échec du mariage de Charles avec une certaine Henriette, Charles et Carrie se promettent l’un à l’autre qu’ils ne se marieront pas mais qu’ils feront leur vie ensemble.
Inoubliable : la lecture du poème de W.H. Auden lors des funérailles

Funeral blues

Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.

Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.

He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.

The stars are not wanted now: put out every one;
Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.



Sabrina (1995) – remake du film de 1954 avec Audrey Hepburn: Fille du chauffeur, Sabrina vit à l’ombre du faste des Larrabee, patrons de son père. Rêvant d'un destin de princesse, cette dernière tombe amoureuse de David, fils cadet de la famille et séducteur invétéré. Rejetée par ce dernier, l'adolescente s'exile alors à Paris pendant deux ans et à son retour, elle s’est métamorphosée en ravissante jeune femme mais avec toujours l’obsession puérile de plaire à David. Fiancé à une autre, David n’en demeure pas moins intéressé par la belle Sabrina. Afin d’éviter à tous de se compromettre, ce qui ne serait pas bon pour les affaires familiales, le fils ainé des Larrabee, Linus, la prend sous son aile, succombant également au charme de la belle jeune femme.


Le mariage de mon meilleur ami (1997) : Julianne (la pétillante Julia Roberts) et Michael se sont connus étudiants et ont vécu une liaison amoureuse brève et passionnée. Devant les hésitations de Julianne, ils décident de rompre mais de rester amis. Ils concluent alors un curieux pacte : si à vingt-huit ans aucun des deux n'a trouvé l'âme sœur, ils se marient ensemble. Mais voilà que quelques mois avant l'échéance, Michael se fiance avec Kimberly. Julianne se rend alors compte qu’elle n’a pas tourné la page et qu’on lui vole « son » Michael. Elle se décide alors à tout faire pour compromettre la noce.


***

Un petit bond d’une dizaine d’année nous permet de découvrir les films des années 2000. Le genre est toujours le même avec quelques variations sur le même thème :


Ce que veulent les femmes (2001) : Nick, cadre dans une agence publicitaire, sûr de lui et passablement misogyne, aspire au poste de directeur de la création de sa boîte, mais ses supérieurs hiérarchiques engagent à sa place la séduisante Darcy, sa grande rivale. Nick n'est pas très heureux à l'idée de collaborer avec elle. Il doit cependant se rendre à la réalité : ses campagnes publicitaires ne correspondent plus à ce que les femmes recherchent. Il doit donc trouver de nouveaux concepts qui collent davantage à l’air du temps.
Un soir, Nick s'électrocute accidentellement chez lui. Le lendemain, il est surpris de lire dans les pensées de la gente féminine. Nick réalise bientôt qu'il peut tourner ce don à son avantage avant de développer une véritable empathie avec son entourage, ce qui fera de lui un homme meilleur et le rapprochera de la belle Darcy.
La bande annonce pour ceux qui ne connaîtraient pas : http://www.youtube.com/watch?v=tiwj8Fi8Iq4

La mécanique n’est pas nouvelle, mais l’intrusion de l’élément surnaturel (l’homme sachant lire les pensées des femmes) est la véritable originalité de ce film, qui renvoie aussi à la dimension magique des contes de fée.



En cloque mode d’emploi (2007) : Ben, passablement bedonnant et débraillé, coule des jours heureux avec ses quatre glandeurs de copains. La belle Alison, assistante de production d'une chaîne télé, habite avec sa sœur aînée Debbie et son beau-frère Pete un quartier résidentiel bon chic bon genre. Pour fêter une promotion, elle se rend en boîte, et au terme d'une soirée passablement arrosée, ramène Ben chez elle. Le lendemain, dégrisée et revenue à la réalité, elle l'éconduit gentiment. Ce n’est cependant que le début de leur histoire puisque la belle se révèle enceinte.
Le thème de la grossesse et de la parentalité dans le film romantique est une tendance lourde de ces dernières années. Il faut dire que les soins à donner au jeune enfant sont sources inépuisables de comique. A ce sujet les français ont fait office de précurseurs dans le formidable « trois hommes et un couffin » de 1985. Désormais, on peut citer des comédies telles que « Plan B » (Après des années de liaisons décevantes, une jeune femme décide de faire un bébé toute seule. Pourtant, le jour même de l'insémination, cette dernière va faire une rencontre amoureuse déterminante), « bébé mode d’emploi » (Un parrain et une marraine que tout oppose vont devoir trouver un terrain d’entente lorsqu’ils deviennent tuteurs de l’enfant tant aimé), ou encore « ce qui vous attend si vous attendez un bébé » (plusieurs destins se croisent lorsque vient au monde l’enfant désiré, et pourtant, pas si simple de devenir père et mère…)



Donne-moi ta main (2010) : Anna habite Boston avec son petit ami Jeremy. Il ne manque plus qu’une seule chose au bonheur de la jeune femme : une bague de fiançailles… Lassée d’attendre la demande, elle décide de s’envoler pour l’Irlande afin de retrouver Jeremy alors en déplacement professionnel et le demander en mariage le 29 février comme l’autorise une tradition locale. Mais son avion est détourné et il va lui falloir traverser tout le pays en Renault 4 toute cabossée. Son voyage sera mouvementé et sa rencontre avec Declan, un jeune aubergiste un peu bourru, va remettre en cause son petit univers bien organisé.

Ce film illustre bien, selon moi, la « bridget-jonesisation » du film romantique : le point de vue du film est quasiment exclusivement féminin, on raconte essentiellement les déboires d’une jeune femme trentenaire, financièrement indépendante mais affectivement « à la ramasse », prête à tout pour se faire passer la bague au doigt. Les catastrophes qu’elle engendre la rendent à la fois ridicule et sympathique. Cette tendance se retrouve également dans la littérature à l’eau-de-rose actuellement à la mode et que les commentateurs ont pu qualifier de « chick-litt » (littérature pour poulettes).





Sex Freinds (2011) : Emma et Adam décident d’avoir une relation sans contraintes : ni cadeaux, ni mots doux, ni dîner en tête à tête, ni relation d’exclusivité. Si les deux amants-amis découvrent une certaine euphorie à cette relation libre, tout se complique lorsqu’Adam découvre qu’il a des sentiments pour la belle…

L’existence de sex-freinds comme phénomène d’actualité est certifiée par nombres de magasines féminins (voir par exemple, le « mode d’emploi » du magasine femme actuelle) :
http://www.femmeactuelle.fr/amour/sex ... friend-01417/%28page%29/1
La comédie « sex freinds » connaît déjà un remake : « sex entre amis » (avec exactement la même dynamique). Je gage qu’il y en aura d’autres, l’idée d’une relation sans engagement mais qui néanmoins préserve de la solitude, étant un phantasme très puissant et très séduisant. On peut mesurer tout le retournement du questionnement entre « Quand Harry rencontre Sally » (peut-il y avoir amitié entre homme et femme sans que cela ne conduise fatalement à une relation physique et sentimentale?) et « sex freinds » (peut-il y avoir amitié entre homme et femme tandis qu’il y a relation physique ?)



Happiness Therapy (2012) : Depuis qu'on l'a diagnostiqué bipolaire, Pat Solitano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme, Nikki, qui l'a trompé. Après huit mois dans un hôpital psychiatrique, il se retrouve dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé dont un passé de nymphomanie, la mort récente de son mari et un épisode de dépression. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.
Happiness Therapy est, à mon sens, l’avenir de la comédie romantique. Ce film aborde des thèmes beaucoup moins légers qu’habituellement au point que l’on peut se demander s’il s’agit d’une véritable « comédie ». Le thème du mal-être et de la dépression avec l’idée de sentiments rédempteurs et salvateurs colle tout à fait aux croyances de nos sociétés modernes où la foi en le fait que chacun aurait droit à l’Amour et que pour chaque être humain, aussi irascible et différent soit-il, correspondrait son « celui » ou « celle » est peut-être la seule croyance que nous ayons tous en commun.

La comédie romantique a encore de beaux jours devant elle.
Merci, les contes de fée !

Posté le : 11/11/2013 18:28
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer


Re: Dos à dos (chronique sur les adolescents)
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9501
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3167 / 56493
Hors Ligne
C'est un sujet qui nous émeut, nous touche, même si les films d'amour semblent être en perte de vitesse auprès des jeunes.
La scène du restaurant de "Quand Harry rencontre Sally " est toujours aussi réjouissante.
Dans les films d'amour qui ont fait un gros succès, je pense aussi à "Titanic" qui aurait pu n'être qu'un film d'aventure mais qui je pense, doit sont succès à l'intrigue entre ses deux jeunes et beaux personnages.
Et je pense que dans les grands classiques passés, " autant en emporte le vent " à fait un remarquable succès, comment les jeunes le recevrait-il ? sais pas.
Bel article , merci Emma

Posté le : 11/11/2013 19:22
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant
« 1 (2) 3 »




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
56 Personne(s) en ligne (37 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 56

Plus ...