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Théophraste Renaudot
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14/12/2011 15:49
De Montpellier
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Le 25 octobre 1653 à Paris meurt Théophraste Renaudot

Journaliste, médecin, philanthrope, né en 1586 à Loudun. Il est le fondateur de la publicité et de la presse française par ses deux créations du Bureau d'adresse 1629 et de la Gazette, journal hebdomadaire 30 mai 1631. Médecin ordinaire du roi, il fut nommé commissaire aux pauvres du royaume . Ce médecin du roi, soutenu par Richelieu et le père Joseph, avait, en tant que commissaire des pauvres, ouvert une sorte de dispensaire-bureau de placement et publiait une feuille d'annonces. Le 11 octobre 1631, il obtint le privilège de l'impression des gazettes, nouvelles et récits de tout ce qui s'est passé et se passe tant dedans que dehors le royaume. Il favorisa, dans sa Gazette et dans la feuille de son bureau d'adresses, l'échange par annonces entre ceux qui proposaient leurs services et ceux qui en demandaient : Terres seigneuriales à vendre. Maisons aux champs qu'on demande à acheter. Bénéfices à permuter...
En 1635, il prit la direction du Mercure de France. La Gazette devenue la Gazette de France parut de 1762 à 1914 deviendra le journal officiel. Renaudot apparaît à plus d'un titre comme un fondateur. Premier directeur de journal, à l'origine de la publicité de presse, il fut également le premier rédacteur, ou rewriter : en effet, les nouvelles que publiait la Gazette n'étaient pas, le plus souvent, recueillies par lui ; il réécrivait des informations que d'autres – y compris Richelieu, et même Louis XIII – lui fournissaient, comme le feront tant d'autres journalistes après lui. Il émit en outre un certain nombre de préceptes concernant la recherche de la vérité qui, aujourd'hui encore, fondent la déontologie du métier.
Un prix littéraire, le prix Renaudot, fondé en 1925, perpétue sa mémoire.
Louis XIV confirma à ses fils Théophraste conseiller à la Cour des monnaies, mort en 1672, puis Eusèbe 1613-1679 le privilège de la Gazette et du bureau d'adresses, qu'il continuèrent à diriger et à publier après la mort de leur père.

En bref

La carrière de Renaudot est des plus curieuses : elle révèle une grande opiniâtreté, beaucoup d'intelligence, de réels talents d'intrigue et surtout une remarquable curiosité. Bien que trop souvent ignoré par l'histoire, le père de La Gazette fut un des esprits les plus remarquables de son temps.
Né dans une famille protestante aisée, Renaudot quitta Loudun dans la Vienne en 1605 pour faire ses études de médecine à Montpellier : il y fut reçu docteur en 1606, à vingt ans ! Il voyagea ensuite plusieurs années avant de se fixer en 1612 dans sa ville natale. Un Traité des pauvres lui valut en 1612 un premier brevet royal pour un projet de bureau d'adresses. En Poitou, Renaudot connut Richelieu, évêque de Luçon, réfugié près de Poitiers, et le père Joseph. En 1624, ses deux protecteurs firent confirmer ses brevets ; en 1626, Renaudot, qui s'était installé à Paris, se convertit au catholicisme. En 1629, il put enfin ouvrir dans l'île de la Cité, rue de Calandre, à l'enseigne du Grand Coq, son bureau d'adresses.
À l'origine, il ne s'agissait que d'un bureau de placement officiel destiné à offrir du travail à la masse des gueux qui encombraient les hospices et les bas quartiers de Paris. Mais très vite ce bureau diversifia ses activités : ce fut une véritable agence de renseignements de tous ordres qui enregistrait les demandes d'emploi, les propositions de vente ou d'achat les plus diverses, les propositions de voyages à frais partagés, les déclarations de toute nature ; ce service de petites annonces eut un très grand succès, car il correspondait à un véritable besoin.
Petit à petit, Renaudot élargit les activités de son bureau d'adresses. En 1631, il y installa sa Gazette et son imprimerie ; il y édita à partir du 1er juin 1632 sa Feuille du bureau d'adresses, véritable feuille d'annonces, décadaire puis hebdomadaire avant de reprendre, quelques années plus tard, la publication du Mercure français. En 1633, deux ans avant la création de l'Académie française, en marge de ses activités de gazetier il ouvrit les conférences du bureau d'adresses, qui, consacrées à des sujets non politiques, étaient l'occasion de rencontres entre beaux esprits et d'échanges des informations. En 1637, un brevet vint consacrer les opérations « de grâce », prêts sur gage et vente aux enchères qui transformaient une partie du bureau d'adresses en une salle des ventes et en un mont-de-piété. La même année, un autre brevet royal reconnaissait le dispensaire de soins gratuits que Renaudot avait créé avec l'appui de pharmaciens, de chirurgiens et de docteurs en médecine : commissaire général des pauvres du royaume, historiographe du roi, Renaudot, à l'apogée de sa carrière, créa en 1641 une succursale de son bureau d'adresses, rue Saint-Thomas aux galeries du Louvre. Mais ses activités lui avaient créé bien des ennemis, à Paris, au Parlement, qui supportaient mal de se voir imposer les « innocentes inventions » du protégé de Richelieu, et surtout à l'École de médecine, où les créations charitables et les enseignements originaux de Renaudot, suppôt de méthodes et de théories médicales contraires à l'enseignement scolastique, soulevaient l'indignation.
Après la mort de Richelieu en 1642 et de Louis XIII l'année suivante, privé de protection, Renaudot perdit toute une série de procès qui aboutirent en 1644 à la fermeture du bureau d'adresses. Renaudot, qui sut heureusement convaincre Mazarin de l'utilité de La Gazette, consacra la fin de sa vie à son métier de gazetier, malgré les multiples difficultés que la Fronde et ses crises entraînèrent, dès 1648, dans la publication de cette feuille officielle. Renaudot mourut en 1653 à demi ruiné, déçu par ses échecs, mais fier de pouvoir transmettre La Gazette à ses héritiers.
En 1925, quelques journalistes fondèrent un nouveau prix littéraire, le prix Théophraste-Renaudot, qui, décerné tous les ans, perpétue le souvenir de leur illustre ancêtre. Pierre ALBERT

Sa vie

Protestant et médecin.
Orphelin d’une modeste famille de la bourgeoisie protestante de Loudun dont il est natif, il fit de bonnes études de médecine auprès des chirurgiens de Paris et à la Faculté de Médecine de Montpellier, qui était alors ouverte aux protestants. Médecin à 20 ans, il voyagea en Italie, en Allemagne et peut-être en Angleterre. En 1602, il contracta les écrouelles, à l'origine des cicatrices sur son visage.
En 1609, il se marie, et s’établit à Loudun, menant une vie de modeste notable. Il rencontre alors le prédicateur franciscain François Leclerc du Tremblay, dit le père Joseph, mystique et ardent partisan de la Réforme catholique, qui l’amena à s’interroger sur la question de la pauvreté dans le royaume de France, qui faisait alors des ravages au début du XVIIe siècle. Il fit parvenir au Conseil de Régence de Marie de Médicis un traité Sur la condition des pauvres, qui lui valut d’obtenir le titre de médecin ordinaire du roi Louis XIII en 1612. Faveur qui fut sans lendemain, peut-être en raison de l’opposition des dévots catholiques alors fort hostiles aux protestants.

Au service des pauvres et de l’État

Vers 1625, il se convertit au catholicisme et entra dans le Conseil de Richelieu. Client du cardinal, Renaudot est l’exemple même de la réussite sociale d’un homme talentueux malgré ses origines modestes et protestantes, alors même que le royaume s’engageait dans la remise en cause des droits des protestants.
En 1628 ou 1629, il ouvrit un bureau d’adresses avec don d’un privilège royal. Il s’agissait pour lui d’accueillir offres et demandes d’emplois, afin d’apporter un remède à la pauvreté et au vagabondage sans le concours de l’Église, de la charité traditionnelle ou encore de l’enfermement. En 1633, une ordonnance contraignit tous les sans emplois à s’y inscrire. Cette mesure fut accompagnée cette année-là de la création du premier journal d’annonces : la Feuille du bureau d’adresses. Son bureau, installé dans l’île de la Cité à l’enseigne du Grand Coq, prospéra et accueillit de nombreuses activités. Pour 3 sous, on pouvait faire figurer dans le journal des propositions de vente, de location ou de service.
Il y installa également un dispensaire, payant pour les aisés et gratuit pour les pauvres. Il y accueillit même depuis 1632 des conférences hebdomadaires médicales, puis variées, ouvrant l’ère des conférences mondaines et formant l’image de l’honnête homme. Enfin Louis XIII l'autorise le 27 mars 1637 à ouvrir un mont-de-piété dans son bureau d'adresses qu'il transforme en salle des ventes.
Sa réussite fut si importante qu’en 1641 il put ouvrir au Louvre une succursale de son bureau d’adresses. Néanmoins, cela lui attira de nombreuses inimitiés de la part de la faculté de médecine de Paris.

Un fondateur de la presse

Théophraste Renaudot fut l’un des précurseurs de la presse écrite. Le 30 mai 1631, il lance sa célèbre Gazette, bientôt imité par les Nouvelles ordinaires de divers endroits des libraires parisiens Martin et Vendosme, parues dès juillet 1631. Soutenu par Richelieu, qui fit de la Gazette un instrument de sa propagande politique, Renaudot emporta ce marché face à ses concurrents, malgré l’hostilité de la communauté des imprimeurs et libraires parisiens. En 1635, l’État lui accorda un monopole pour lui et ses successeurs.
La qualité de son journal était jugée par le gouvernement bien meilleure que celle de ses concurrents, essentiellement les Nouvelles ordinaires de divers endroits, fondée par Jean Epstein. Il avait le soutien financier du gouvernement de Richelieu.
Qualité, abondance, diversité géographique, concision et clarté des nouvelles, la Gazette fut un grand succès et lui fut adjoint, dès 1634, le supplément des Extraordinaires, relatant dans le détail les évènements les plus importants. En 1611, parut le premier volume Mercure François, recueil des évènements des années 1605 à 1610, dont la relation de la première installation des Français au Canada. Les frères Richer se chargent de sa publication jusqu'en 1635. Théophraste Renaudot continua cette importante publication jusqu'en 1643.

Les difficultés de la Fronde

Avec la mort de Richelieu en 1642 et celle de Louis XIII l'année suivante, Théophraste Renaudot perdit ses principaux protecteurs. La Régence ne put prendre le risque de mécontenter ses ennemis. La Faculté obtint l’interdiction des consultations médicales et des conférences dans son bureau d’adresses, puis le bureau fut entièrement fermé en 1646.
La Gazette survécut, passant au service de Mazarin, mais la Fronde vint, en 1649, en entraver la parution régulière. Renaudot suivit, lors de la fuite de la famille royale afin de protéger le jeune Louis XIV, la reine et Mazarin à Saint-Germain, laissant à ses fils Eusèbe et Isaac la rédaction du journal. Son monopole fut alors entamé par la parution de titres rivaux à Paris comme en province.
Renaudot fut remercié de sa fidélité avec le poste d’historiographe du roi. À sa mort, à l'âge de 67 ans, le monopole de la Gazette fut confirmé à son fils aîné, qui ne put réellement empêcher d’autres parutions.

Ouvrages

La Gazette.
[Abrégé de la vie et de la mort du prince de Condé, 1647.
La Vie et la mort du maréchal de Gassion, 1647.
La Vie de Michel Mazarin, 1648.

Institut Renaudot

Association de santé communautaire, elle a pris le nom de Renaudot en hommage à son engagement en faveur des pauvres. Depuis 1981, cette association regroupe des professionnels de centres municipaux de santé dispensaires, publics, municipaux, ainsi que des conseillers santé et des chargés de mission santé dans les centres communaux d'action sociale CCAS politique de la ville. Elle recense et collige projets et expériences sur une plate-forme Internet.

prix Théophraste Renaudot

Théophraste Renaudot
Prix littéraire français fondé en 1925, décerné chaque année à la même époque que le prix Goncourt à l'auteur d'un roman, d'un récit, d'un recueil de contes ou de nouvelles.


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Posté le : 23/10/2015 18:48
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Re: Théophraste Renaudot
Plume d'Or
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18/02/2015 13:39
De Dijon
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Chère Loriane,

J'ai beaucoup appris sur T.Renaudot dont je ne connaissais pas bien la vie.
J'ignorais qu'il avait largement inspiré la déontologie des journalistes.

Merci vraiment.
Je te souhaite un magnifique week end.

Amitiés de Dijon.

Jacques

Posté le : 30/10/2015 22:59
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Re: Théophraste Renaudot
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
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Oui, Théophraste. Renaudot a eut une grande importance dans l'éthique de notre presse et surtout il est en quelque sorte le père spirituel du journal officiel.
Ton passage me fait plaisir
Merci
Poutous

Posté le : 30/10/2015 23:26
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Par une aquarelle de Folon
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Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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