Non, effectivement les poissons ne peuvent parler " comme nous " mais ils se parlent. Nous pauvres humains installés avec suffisance dans notre orgueil, dans ce que nous croyons être notre chapelle du savoir, nous croyons tout posséder et nous ne savons rien ! VIDEO Depuis plusieurs années, un scientifique belge traque les sons émis par les poissons dans les océans. Et pour lui, ça ne fait plus aucun doute, ils se parlent bel et bien entre eux. Si le milieu marin parait être un lieu paisible, il est loin d'être silencieux. De multiples sons résonnent dans les profondeurs, dont certains sont produits par les poissons eux-mêmes. Un phénomène qu'on connait depuis longtemps. Mais ces sons s'avèrent bien plus complexes qu'on ne le pensait au départ, explique Eric Parmentier, chercheur à l'Université de Liège (ULg). Cela fait plusieurs années que ce scientifique et son équipe étudient les sons produits par les poissons et ils sont arrivés à des découvertes fascinantes. Jusqu'ici, on savait que les espèces étaient capables de produire des sons en frottant leurs nageoires notamment. Mais en 2007, l'équipe du Pr Parmentier a constaté que les poissons-clowns produisaient aussi des messages sonores par voie buccale en faisant claquer leurs mâchoires. Quelle est la fonction de ces sons exactement ? Elle est multiple, répond Eric Parmentier. "Les poissons se parlent entre eux, ils s'envoient des messages. Après il y a différents types de messages : il y a la capacité à pouvoir s'identifier par rapport à d'autres espèces, il y a des sons qui sont faits pour attirer les femelles, il y a des sons qui sont faits pour défendre des territoires", détaille le scientifique au micro de RTL-Info. Un micro sous l'océan Récemment, le Pr Parmentier et son équipe ont mené une nouvelle étude sur le phénomène. Pour cela, ils ont profité de la mission dirigée par Laurent Ballesta et visant à percer les secrets du cœlacanthe, un poisson dont la trace remonte à 350 millions d'années et qui vit à plus de 100 mètres sous la surface des océans. Grâce à cette mission, un micro a pu être posé pendant près de 15 jours à l'entrée d'une grotte au large des côtes sud-africaines. Au total, près de 3.000 sons ont pu être enregistrés, analysés et répartis en groupe en fonction de leur origine. Cela a permis de constater que les différentes communautés de poissons émettaient des sons bien distincts. "Nous avons été très surpris d'avoir une diversité incroyable de sons. On a pu enregistrer plus d'une cinquantaine de sons différents qu'on a pu attribuer à plus d'une cinquantaine d'espèces différentes", témoigne le scientifique. Ces travaux publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences permettent de mieux comprendre le mode de vie des espèces et comment celles-ci partagent l’environnement sonore pour éviter la cacophonie. Mais le Pr Parmentier n'entend pas en rester là , il espère maintenant installer un micro encore plus bas, à 1.500 mètres de profondeur où la communication sonore est encore plus cruciale.
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