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Accueil >> newbb >> La terre de Emile Zola [Les Forums - Histoire de la Littérature]

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La terre de Emile Zola
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La Terre d’Émile Zola

La Terre est un roman d’Émile Zola publié en 1887, le quinzième volume de la série des Rougon - Macquart.

Sans doute l’un des plus violents, Zola y dresse en effet un portrait féroce du monde paysan de la fin du XIXe siècle, âpre au gain, dévoré d’une passion pour la terre qui peut aller jusqu’au crime. Tout l’ouvrage est empreint d’une bestialité propre à choquer les lecteurs de l’époque, les accouplements d’animaux alternant avec ceux des humains, eux-mêmes marqués par une grande précocité et par une brutalité allant fréquemment jusqu’au viol. Dès sa parution, la Terre a soulevé de violentes controverses, illustrées notamment par le Manifeste des cinq, article publié dans le Figaro par cinq jeunes romanciers qui conseillaient à Zola de consulter Charcot pour soigner ses obsessions morbides.

L’action se situe à Rognes (Romilly-sur-Aigre), village de la Beauce. Le héros du roman est Jean Macquart, fils d’Antoine Macquart et de Joséphine Gévaudan, l’un des rares membres de la branche Macquart indemne de toute tare. Il apparaît déjà dans la Fortune des Rougon, où il apprend le métier de menuisier. Après avoir quitté Plassans, sa ville natale, il est tiré au sort en 1852 et participe aux campagnes militaires du Second Empire. Blessé en Italie, il reprend son métier de menuisier puis s’embauche comme ouvrier agricole à Rognes, où il reste pendant dix ans. Jean Macquart sera ensuite le héros de la Débâcle, on le retrouve encore dans le dernier roman du cycle, le Docteur Pascal.

L’histoire, particulièrement atroce, se déroule au sein de la famille Fouan. Le vieux Louis Fouan, dit le père Fouan, décide à l’âge de 70 ans de partager ses biens entre ses trois enfants : Hyacinthe, dit Jésus-Christ, Fanny, mariée, et Buteau.
À charge pour eux de l’héberger, de le nourrir et de lui donner deux cents francs de rente chacun. Ils s’acquittent très mal de leur tâche, notamment Buteau, qui le dépossède peu à peu de sa maigre fortune. Buteau possède deux cousines, les sœurs Mouche. Il a fait un enfant à la première, Lise, qu’il a épousée trois ans plus tard lorsqu’elle est devenue une riche héritière. Quant à la seconde, Françoise, il la poursuit de ses avances avec tant d’insistance qu’elle se rapproche de Jean Macquart et finit par l’épouser. Ce mariage inquiète beaucoup Buteau et Lise, qui redoutent de voir une partie de l’héritage familial passer dans d’autres mains. Lorsqu’ils apprennent que Françoise est enceinte, ils décident de la faire avorter : Buteau viole Françoise avec l’aide de Lise, puis celle-ci pousse sa sœur sur une faux. Grièvement blessée, Françoise meurt. Le père Fouan, qui a assisté à la scène, est ensuite brûlé par les deux meurtriers. Quant à Jean Macquart, redevenu aussi pauvre qu’à son arrivée au village, il quitte Rognes et se rengage dans l’armée.

La terre comme dieu et les hommes comme bêtes, ainsi pourrait se croquer cet ouvrage.

L'auteur continue d'explorer sans concession les aspects les plus sombres de l'homme, sans qu'aucune lueur d'espoir n'éclaire l'horizon, avec l'emprunte du siècle toujours en filigrane - notamment la révolution industrielle qui oppose les intérêts des ouvriers à ceux des paysans.
C'est là l'oeuvre riche et noire d'un bas peuple qui se débat et se grignote sans sa propre fange et que le lecteur ne pourra que lire comme on reçoit une claque magistrale.

Posté le : 22/07/2012 16:29
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Re: La terre de Emile Zola
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On cite toujours Germinal et l'Assommoir comme les exemples typiques de ce que le naturalisme façon XIXème pouvait avoir de brutal, mais effectivement La Terre en est presque effrayant de réalisme, parfois.
Mais à mon sens la palme revient à l'Oeuvre, peut-être le plus flippant du cycle Rougon-Macquart : le passage où Zola décrit la mort du fils de Claude est presque insoutenable, plus dur à lire que la mort de Gervaise... c'est dire !

Posté le : 28/09/2012 19:35
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Re: La terre de Emile Zola
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Le seul livre de Zola que j'ai lu pour l'instant, c'est : "pot bouille". Donc je ne peux faire de commentaire sur "La terre"

Je dois lire "l’œuvre" cette année, c'est l'un de mes livre analytique. Je redoute de lire le passage que vous avez qualifié "d'insoutenable", sachant que je suis assez émotive.


Votre Luciole

Posté le : 28/09/2012 21:46
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Re: La terre de Emile Zola
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Tu as tout à fait raison les Rougon-Macquart sont le morceau de choix de Zola, bien supérieur au reste de son oeuvre, son point d'orgue, mais c'est aussi un très gros morceau qui demande beaucoup de souffle, voilà pourquoi lorsque l'on enseigne, malheureusement on ne s'y attaque pas, on sait que l'on ne sera pas suivi jusqu'au bout.
On en reste un peu frustré et laisser de côté "la terre" est dommage.
Et l’assommoir et Germinal sont plus accessibles.

Posté le : 28/09/2012 22:27
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Re: La terre de Emile Zola
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Pas entièrement d'accord avec toi, Loriane, sur la prépondérance des Rougon-Macquart dans l'oeuvre de Zola.

Il y a tout de même Thérèse Raquin.

Et puis j'avoue bien aimer tout de même les Trois Villes (Lourdes, Rome, Paris), il y a (au moins dans Lourdes et Rome) un aspect documentaire sur l'église catholique, le dogme, les ressorts de la foi, qui n'a pas perdu de son actualité.

Posté le : 20/10/2012 12:24
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Re: La terre de Emile Zola
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Tu me rafraîchis la mémoire . Triste révélation : j'avais complètement zappé Les trois villes, j'avais oublié l'abbé Pierre Froment. Et pourtant ce cycle est très important et contient comme tu le rappelles justement une analyse des moeurs, je dirais même de la folie religieuse qui m'avait réjouie lorsque je l'avais lu. C'est un souvenir lointain devenu flou. Il faut que je le retrouve dans mes bouquins, je veux le relire pour voir mes réactions aujourd'hui.
Merci

Posté le : 20/10/2012 17:03
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Re: La terre de Emile Zola
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Pierre Froment, le prêtre incroyant, le prêtre qui réalise (pas trop tard, heureusement !) qu'il n'a jamais vraiment eu la foi, mais qui continue quand même à faire son métier, parce qu'il faut bien que quelqu'un le fasse...

Je me demande combien de Pierre Froment il y a aujourd'hui dans le clergé ?

Posté le : 21/10/2012 16:59
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Re: La terre de Emile Zola
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A mon avis plus de 80%.
Le prêtre de mon enfance, mon amour de "père A. Turck" m'a servi de père et m'a permis d'avoir un regard positif sur les hommes.
Je parlais avec sa soeur au téléphone il y a quelque mois, au détour de la conversation, elle a eu cette phrase :
" Oh avec tout ce que nous savons maintenant, je ne crois pas que mon frère se referait prêtre "
J'en suis intimement persuadée.
C'était un homme magnifique, mais c'était à Saint Denis la rouge dans les années 60, il n'y avait pas de place dans ces communes ouvrières pour la rigidité du catholicisme flamboyant. Si ils voulaient se maintenir ils avaient intérêt à se la jouer modeste.
C'était l'époque des prêtres ouvriers et les mécréants se multipliaient dans les rues.
Je viens de la Fnac, racheter les Trois villes, que je ne trouvais plus. J'aime relire des bouquins que j'avais oubliés, je mesure mes propres changements.
Sur le sujet de l'incroyance, il y a dans" le dialogue des carmélites" (dialogue et senario de G. Bernanos) avec Jeanne Moreau, une scène terrible. La mère supérieure, dure, intransigeante agonise et se met à hurler sa terreur, il n'y a rien, Dieu n'existe pas, tout ça c'était pour rien .... le doute suprême, effroyable.
Cette scène m'a marquée.

Posté le : 21/10/2012 18:23
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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