Bonjour !
Pour ce nouveau défi des vacances, et tandis que les yeux du monde entier sont braqués sur Londres, je vous propose de nous remettre un peu à l’anglais par le biais de la traduction !
Ci-après, le magnifique poème de l’anglais Coleridge, écrit en 1798, à la suite d’une vision provoquée par un excès de médicaments. Coleridge y décrit la légendaire cité de Shangdu en Mongolie (qu’il nomme Xanadu) édifiée par le Kubilaï Khan (petit fils de Gengis Khan et fondateur de la dynastie des Yuan), dont Marco Polo avait pu faire le récit au XIIIe siècle.
Le défi consiste à en faire une traduction-interprétation non littérale et la plus poétique possible de tout ou partie du poème, en essayant de conserver la rime et le rythme (longueur des vers, césures, sonorités…) et tant pis pour les mots dont le sens échappe, mettez-y votre imagination là où ça coince !
Quelques exemples de traductions pour la 1ere strophe (mais tant d’autres sont possibles):
Traduction d’ Henri-Parisot. Éditions Aubier-Flammarion, 1975 :
«En Xanadu donc Kubla Khan
Se fit édifier un fastueux palais :
Là où le fleuve Alphée, aux eaux sacrées, allait,
Par de sombres abîmes à l'homme insondables,
Se précipiter dans une mer sans soleil. »Lue sur wikipédia :
« À Xanadu, Kubilaï Khan se décréta
Un fastueux palais des plaisirs:
Où s'engouffraient les flots sacrés d'Alphée,
Par des grottes à l'homme insondables
Jusqu'aux abîmes d'une mer sans soleil »Et la mienne (ça vaut ce que ça vaut) :
« A Xanadu, lui Kubla Khan
Bâtit son fastueux palais des merveilles
Là où coulaient les eaux sacrées de l’Alphée
Par des cavernes à l’homme démesurées
Vers une mer sans soleil ».-----
Et à présent l’intégralité du poème (et bon courage à nos valeureux participants ! )
Kubla Khan (A vision in a Dream)
In Xanadu did Kubla Khan
A stately pleasure-dome decree:
Where Alph, the sacred river, ran
Through caverns measureless to man
Down to a sunless sea.
So twice five miles of fertile ground
With walls and towers were girdled round:
And there were gardens bright with sinuous rills,
Where blossomed many an incense-bearing tree;
And here were forests ancient as the hills,
Enfolding sunny spots of greenery.
But oh! that deep romantic chasm which slanted
Down the green hill athwart a cedarn cover!
A savage place! as holy and enchanted
As e'er beneath a waning moon was haunted
By woman wailing for her demon-lover!
And from this chasm, with ceaseless turmoil seething,
As if this earth in fast thick pants were breathing,
A mighty fountain momently was forced:
Amid whose swift half-intermitted burst
Huge fragments vaulted like rebounding hail,
Or chaffy grain beneath the thresher's flail:
And 'mid these dancing rocks at once and ever
It flung up momently the sacred river.
Five miles meandering with a mazy motion
Through wood and dale the sacred river ran,
Then reached the caverns measureless to man,
And sank in tumult to a lifeless ocean:
And 'mid this tumult Kubla heard from far
Ancestral voices prophesying war!
The shadow of the dome of pleasure
Floated midway on the waves;
Where was heard the mingled measure
From the fountain and the caves.
It was a miracle of rare device,
A sunny pleasure-dome with caves of ice!
A damsel with a dulcimer
In a vision once I saw:
It was an Abyssinian maid,
And on her dulcimer she played,
Singing of Mount Abora.
Could I revive within me
Her symphony and song,
To such a deep delight 'twould win me
That with music loud and long
I would build that dome in air,
That sunny dome! those caves of ice!
And all who heard should see them there,
And all should cry, Beware! Beware!
His flashing eyes, his floating hair!
Weave a circle round him thrice,
And close your eyes with holy dread,
For he on honey-dew hath fed
And drunk the milk of Paradise.