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Accueil >> newbb >> Défi du 03-01-2015 [Les Forums - Défis et concours]

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Re: Défi du 03-01-2015
Plume d'Or
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Je vois des Couscous partout !!! Au secours !!!!!

Posté le : 07/01/2015 10:45
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Re: Défi du 03-01-2015
Plume d'Or
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Bonjour sb1 poésie, Quel super cadeau d'anniversaire, elle devrait en profiter ton héroïne ! L'oncle est un peu limite avec ses somnifères mais on lui pardonne.

Posté le : 07/01/2015 10:49
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Re: Défi du 03-01-2015
Plume d'Or
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Kijtiti attention aux mélanges, la bière et le Touraine ne font pas bon ménage !

Tes poèmes sont toujours aussi drôles, je n'ai pas encore écrit mon texte, vous ne me facilitez pas la tâche les amis...

Posté le : 07/01/2015 10:53
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Re: Défi du 03-01-2015
Plume d'Or
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Le continent perdu


Une voix douce me réveilla progressivement. J’ouvris les yeux, constatant alors que personne ne me parlait réellement. Je me retrouvai allongé sur un lit drapé de bleu dans une pièce sobre, dépouillée de meubles. Des mots d’une consonance étrangère, flutée, résonnaient dans mes oreilles telle une incantation. Je me levai.

Comment étais-je arrivé en ces lieux ?
Mes derniers souvenirs me rappelaient un voyage en avion dans les Caraïbes, des passagers souriants et un cocktail sucré. Rien de plus. Le trou noir.

Visiblement, j’étais habillé d’une combinaison métallique grise, loin de mon habituelle tenue d’estivant. Je n’avais ni chaud ni froid. Mon corps semblait en parfait état, apaisé, neuf.
Il me fallait en savoir plus, aussi décidai-je de me diriger vers la sortie, une sorte de porte blanche dénuée de serrure. Je la franchis sans hésiter et marchai le long d’un couloir immaculé. Mon cerveau continuait d’entendre la mélodie exotique qui m’avait sortie de ma torpeur.

Combien de temps avais-je marché ?
Mes pas m’avaient guidé vers une place, un genre de forum romain où des personnes vêtues de parures de métal s’affairaient sans se soucier de mon existence. Il y avait là des hommes et des femmes, très semblables physiquement comme des frères et sœurs. J’entendais ce beau monde converser dans un langage étrange que je ne reconnus pas, un mélange d’harmonie et de rythme digne du règne des oiseaux. Une impression de quiétude remplissait l’air ambiant.

Je m’avançai vers un stand tenu par un jeune couple. Sur les étalages se dressaient des objets d’art géométriques, des sortes de sculptures abstraites façonnées dans une matière sombre semblable à de la lave froide.
Arrivé à proximité des deux inconnus, je formulai une phrase en anglais, espérant qu’ils me comprendraient un peu. Le résultat s’avéra décevant : l’homme me regarda en souriant, la femme détourna les yeux. Ils se parlèrent puis retournèrent à leurs activités comme si je n’avais jamais existé.
Je répétai la même phrase, l’agrémentant d’une gestuelle explicite pour attirer leur attention. Au bout de quelques minutes, l’homme me siffla une curieuse mélopée puis m’indiqua du doigt une colonne lumineuse. Je hochai la tête en guise de remerciement. Mon interlocuteur reprit le cours de ses affaires sans s’épancher plus longtemps.

Pourquoi entendais-je toujours les sons dans ma tête ?
Le concert cérébral s’accordait parfaitement avec l’atmosphère locale. Mon instinct me disait que j’étais dans mon élément malgré mon incompréhension totale de la situation, de la langue indigène et des lieux. Cependant, ma raison me poussait à chercher des réponses, à réduire les incertitudes et à ranger chaque élément dans un tiroir rationnel. Je ne ressentais aucune forme d’agressivité ou de danger, ni dans la population ni dans le décor, pourtant je restais mal à l’aise.

La colonne changea de couleur à mon arrivée. Elle scintilla un instant avant de se fixer sur le gris. Je posai la main sur sa surface dans l’espoir d’un contact chaleureux, d’une information sensitive.
Mes oreilles se mirent à résonner. Je retirai ma main. Le carillon s’arrêta immédiatement. Mon esprit cartésien me poussa à rétablir la liaison de la même façon, en posant ma paume droite sur la colonne. Cette fois-ci, je ne fus pas déçu : ma mélodie intérieure reprit de manière moins violente, comme si mes neurones s’étaient accoutumés à sa tonalité. Mon intuition m’amena à plaquer ma paume gauche à côté de la droite contre la paroi luminescente.

Que signifiaient toutes ces images ?
En plus de la musique, mon cerveau faisait défiler un diaporama. Une scène de liesse d’abord, avec un grand homme vêtu d’une toge multicolore, démarrait le film cérébral, avant de s’assombrir par un épisode cataclysmique composé de tremblements de terres et d’éruptions volcaniques. Une odeur de mort ajoutait à l’apocalypse ambiante. La suite se déclina en flots marins, comme si la civilisation avait été engloutie par l’océan. Ensuite, le milieu aquatique devint plus clément, presque apaisant, dans une sorte de renaissance. Le forum m’apparut, un peu moins peuplé, dans toute sa nudité, avec son ensemble de colonnes érigées en géants protecteurs. Des visages me souriaient, m’invitant à participer aux agapes préparées sur les stands où les sculptures géométriques servaient de plats aux mets exotiques.

Le spectacle prit fin avant que je ne retire mes mains. Les voix dans ma tête se turent également.
Je ne comprenais toujours pas le fin fond de l’histoire mais je savais désormais qu’une nouvelle vie s’ouvrait devant moi. Je devrais apprendre à parler un langage musical, à utiliser mes cordes vocales dans un sens différent, à maîtriser mon intuition et à changer mon orientation rationnelle.
Un monde neuf, bâti sur une lointaine catastrophe, m’accueillait en son sein, naturellement, sans me demander de payer un autre tribut que de m’intégrer pacifiquement. Cette civilisation avait réussi à renaître de ses cendres. Elle m’en demandait autant. Je n’étais pas mort lors d’un voyage en avion au large des Bermudes. Je revivais sur un continent englouti au plus profond des Caraïbes.

Posté le : 08/01/2015 12:25
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Re: Défi du 03-01-2015
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Ton personnage aurait-il retrouvé l'antique Atlantide en voulant rejoindre son lieu de vacances ?
Je suis d'accord de rejoindre cette communauté pacifique car c'est une qualité qui se perd chez les humains..

Merci Donald.

Bises

Couscous

Posté le : 09/01/2015 06:20
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Re: Défi du 03-01-2015
Guest_
Je relève ce défi en me disant que , vraiment, la barre a été mis très haut.
la réponse à mon défi s'intitule : "la ville de mes tristesses ou de mes joies".

Pendant la nuit, j’ai éprouvé bien des sensations étranges. J’avais bien la bouche un peu pâteuse et le corps un peu lourd; mais pour autant, mon corps se déplaçait dans l’espace et dans le temps. La lune rousse éclairait l’environnement de mon lit d’une lueur intense mais froide, et même glaciale. J’ai le souvenir que mon esprit fut saisi de sensations prémonitoires aux contours incertains. La journée allait me réserver bien des surprises, me disais-je en moi-même.

J’entends une horloge sonner dans la chambre où je me trouve. Une horloge, mais je n’ai pas d’horloge dans ma chambre! Mais j’avais toujours rêvé d’une horloge. Je me réveille avec stupeur dans un lit majestueux à baldaquins et je crois reconnaître, sur la voilure suspendu en ciel de lit, un blason dont les armoiries me disent quelque chose. A quelques pas de ce lit, se trouve une table de style Directoire qui ressemble à une table de la maison de mon enfance. Alors que mon regard se porte dans une autre direction, j’entends un bruit sourd comme si l’on déplaçait un meuble. Je me retourne alors et je constate que la table de style Directoire a disparu et qu'on l'a remplacé par une table Charles X qui se trouvait dans une autre chambre de la maison de mes parents.

J’entends alors des bruits familiers venir du rez-de-chaussée, qui me rappellent ceux qui fleurissaient autour de la préparation d’un petit déjeuner. Je décide de quitter ma chambre, habillé dans un pyjama de soie. Un pyjama de soie, mais je n’en ai jamais eu ! Je tente de rejoindre le rez-de-chaussée. J’y accède par un escalier majestueux, qui me paraît être le modèle réduit de l’escalier classique du château de Blois. Je vais décidément de surprise en surprise! Que vais-je trouver au rez-de-chaussée : du déjà vu, de l’espéré, de l’inattendu? Une sorte d’angoisse me saisit alors. Je me retrouve tout simplement, semble-t-il, dans la salle du petit déjeuner du grand hôtel Fellini à Rimini. Voilà que l’ambiance devient maintenant fellinienne!
Je ne connais pas celle ou celui qui me joue ce tour là mais je commence à comprendre, tout en prenant le petit déjeuner qui m’est ainsi proposé et que je trouve bien décevant. Mais oui, bien sûr, l’on me soumet à une imagination débridée, l’on décide de m’emporter à mille lieux de la réalité dans le monde de « l’hénaurme », du fantastique et de l’onirique, que m’a longtemps effrayé et m’effraie encore parfois, mais me séduit aussi.

Il est 9h maintenant. Je décide de poursuivre l’aventure de ma journée en terre inconnue. Alors que je m’apprête à franchir la porte de la maison qui ressemble à s’y méprendre à la colossale porte d’entrée de l’hôtel particulier Aubriot à Dijon, j’entends mon téléphone portable vibrer dans ma poche. Le sentir ainsi me rassure et me laisserait volontiers penser que je ne rêve pas, que je suis bien dans la réalité, une réalité tout de même très étrange. J’appuie sur la touche appel :
- « Bonjour,
- Bonjour Jacques… alors, avez vous apprécié vos premières découvertes? En êtes vous satisfait?
- Je dois vous avouer que je trouve ce monde bien étrange, bien inquiétant. J’ai la sensation que chaque fois que je veux voir quelque chose qui appartient à mes souvenirs ou à mes désirs, qu’elle me plaise ou qu’elle ne me plaise pas, alors je la vois.
- C’est sans doute un peu cela, encore que…
- Que de mystères!
- Et vous n’êtes pas encore au bout de votre peine. Et je vous invite plutôt à conjuguer ma phrase au pluriel. Je vous invite à poursuivre votre découverte de la ville que je vous propose et des gens qui l’habitent. Vous verrez; ils vont certainement vous surprendre. Rejoignez moi à la Piazza Del Campo.
- Pardon ! vous dites bien à la Piazza Del Campo … De Sienne! … Alors je me trouve à Sienne!
- Oui et non! vous y êtes si vous le voulez bien! Moi je le veux déjà, mais vous, le voulez vous?  Je vous y attends à 12h. D’ici là, profitez, profitez de votre matinée pour découvrir la ville et les gens. Après quoi, à l’occasion d’un bon déjeuner que je vous proposerai, je vous demanderai de résoudre l’énigme de notre ville que nous avons appelée « C’estcommetuvis. » »

Je me promets à moi-même de me sortir, à la première occasion, de cette impasse onirique. Avec une telle histoire ou un tel rêve, lors d’une prochaine rencontre possible avec mon psychothérapeute, je crains que cela ne soit lui qui en ait ras le bol. Ras le bol, ras le bol, cela me rappelle quelque chose!

Me voici enfin dehors. Je crois me retrouver dans la « via dei Cazaiuoli » de Florence que je descends maintenant pour arriver devant le « Palazzo Vecchio », l’hôtel de Ville. Il se met subitement à tomber des trombes d’eaux. La force de la pluie crée un vent de panique parmi les personnes présentes sur la place. Les uns veulent se mettre sous la protection des statues semblables à celles de la "Piazza della Signora", les autres rejoignent une galerie d’art voisine. Le comportement de ces gens est étrange. Ils sont très silencieux. Ils ne s’expriment que par le langage du corps et quelques mots furtifs. Ainsi, je repère un officier qui depuis le début de l’orage, sans mots ou presque, reste immobile et stoïque, et de son regard autoritaire oriente les personnes autour de lui dans un espace protégé de la place, proche ou éloigné. Il accompagne sa communication oculaire de quelques gestes de la main gauche ou de la main droite pour accompagner sa détermination dans sa maîtrise de soi et pour aider les femmes et les hommes à se protéger de la pluie.

Un peu plus loin, alors que je quitte la place de l’hôtel de ville, j’aperçois un homme entouré d’un groupe d’enfants. Il paraît être un professeur entouré de ses élèves. Et à nouveau, je n’entends aucun mot ou si peu. Mais comment est-il possible de partager des émotions sans ou avec peu de mots? Je relève que ce professeur alterne des postures autoritaires et médiatrices qui prennent le pas sur le langage verbal. Tantôt, son buste est dressé en avant, son bras droit est dressé vers l’avant, avec le doigt tendu, pour accompagner son autorité et son désir de faire passer un message en peu de mots; tantôt il ouvre les mains vers l’auditoire, avec douceur, ou précipitation, pour visiblement accompagner avec efficacité ses explications. Et tant d’autres attitudes corporelles pour exprimer ses convictions!
Ces gens sont surprenants; ils privilégient le langage corporelle et silencieux et se sont libérés de la diversité des mots.
Je continue à faire de pareilles observations dans les petites ruelles voisines que je parcours, tapissées de part et d’autre de boutiques artisanales tout aussi belles les unes que les autres.

J’entends alors une cacophonie assourdissante de voix venir de la droite. Je me décide d’aller dans cette direction, lorsque j’aperçois au loin la « Torre del Mangia ». Mon interlocuteur dont j’ignore finalement le nom avait donc raison. Je fonds sur le haut de la "Piazza del Campio" de Sienne. J’admire son aspect en forme d’un gros coquillage incliné vers le bas, faisant pointer nos regards en direction du « Pallazio Pubblico ».
Il est 11h30. Je dois donc patienter encore une demi heure avant de rencontrer mon interlocuteur mystérieux. Je passe le temps qu’il me reste à répondre à ses espérances, en observant la population locale qui se distingue de la population des touristes pressés, boulimiques, d’une manière bien inattendue. Ils semblent ne pas vouloir brusquer le temps. Ils prennent le temps dans chaque chose : boire avec lenteur un verre dans un bistrot, regarder son conjoint en décomposant les mouvements d’écoute et de tendresse. Ils peuvent aussi avoir des mouvements plus rapides pour générer des émotions. Ils cherchent visiblement la vitesse appropriée à chacune des activités qu’ils réalisent. Ils paraissent avoir conscience du temps et d’eux-même.

Alors que j’arrive dans la partie haute et centrale de la place, un homme, installé à la terrasse d’un restaurant, m’interpelle :

- « Jacques, venez ici, je vous attends, installez vous, je vous en prie… J’ai déjà passé la commande de notre déjeuner. Je pense que vous aimerez.
- Bonjour, … Quel empressement dans l’action, bien différent des femmes et des hommes qui nous entourent!
- Vous trouvez!
- Elle est bien inquiétante votre ville. A chaque coin de rue, je désire vraiment découvrir de nouveaux monuments, de nouvelles façades, de nouvelles personnes, et tout me ramène à mon passé, à du déjà vu, que j’aime ou que je n’aime pas.
- Pourquoi t’en inquiéter ! Prends cela au contraire comme un miracle! Imagine, avoir le plaisir de voir ce que tu as aimé!
- Oui, mais aussi le malheur de ce que je n'ai pas aimé... Le monde que tu me proposes : c’est le passé qui voile le désir de vivre intensément le présent et inhibe l’espérance d’un avenir bienheureux ou malheureux.
- Ah, comme cela est bien dit!
- Comment dois-je le prendre. Te moquerais tu de moi?
- Non ! Je retrouve là ton enthousiasme philosophique, peut être dû à ton âge plus que canonique.
- Je m’apprête bientôt à fêter mes vingt ans de dépassement de l’âge canonique. Alors il va te falloir compter encore avec mes élans philosophiques! … Au juste, où tout cela nous entraîne-t-il? Je dois t’avouer que je réponds actuellement à un défi que je dois le conclure dans les termes fixés par Donald, ou en des termes voisins. Que Donald me pardonne! Et là, vois-tu, j’en ai assez de ta ville. J’en ai assez de revoir mon passé, juste pour ressasser mes souvenirs et verser dans la nostalgie. Je ne vois vraiment pas comment conclure cette histoire. Les mots ne me viennent pas.
- Sans doute, mais je peux t’assurer qu’à la minute, ton langage silencieux est expressif. Ta tête est posée dans le creux de ta main gauche. Tu t’enfonces dans ton siège à tel point que dans quelques minutes, tu auras disparu sous la table. Tu te retiens mais je te sens résister. Tu veux charmer, tu veux conclure, en passant ta main droite dans tes cheveux…
- Ah oui, j’ai bien une petite idée, mais … »

Je trouve décidément mon interlocuteur bien étrange. Ne voilà-t-il pas que lui-même s’installe dans le silence mais son corps lui exprime tant d’émotions et me parle. Nous avons déjeuné ainsi dans le silence des mots mais pas dans celui du corps.
Au moment du café, il se remet à me parler :

- « Comme je te l’ai dit, j’aimerais te proposer l’énigme de notre ville.
- Je t’écoute, je suis tout ouï.
- Bien des femmes et des hommes sont venus visiter notre ville mais n’ont pas découvert la réponse à notre énigme ou n’en ont pas accepté la réponse. Voyons si toi, tu le peux. Je te la propose en vers :

Ma chère ville en est réellement la source
Dès lors que tu désires en être la ressource.
Chacun peut, jour et nuit, le vouloir et le vivre,
Mais tout autant ne pas l’avoir et le poursuivre,
Si tu le laisses bonnement te conquérir,
Alors tu croiras en sa force d’aptitude
a jouir des biens, des choses, avec gratitude.
Qui suis-je à tant désirer ta sollicitude?

- Le désir de routine!
- Prends davantage de temps à me répondre. La routine? La routine de tes souvenirs sans doute qui se font pressants… Le souvenir des tristesses et des malheurs aussi que tu crois éternels et qui ne peuvent que s’imposer malgré toi! Non, ta réponse peut te paraître plausible mais décide de regarder de regarder les choses telles qu’elles sont et non pas telles qu’elles te paraissent être ou que tu voudrais qu’elles soient. Que tes souvenirs ne déterminent pas ton regard!
- Je comprends donc que ma réponse n’est pas la bonne… Ne serait-ce pas alors le besoin de tristesse?
- Tu me poses la question ou tu te la poses à toi-même?
- J’ai éprouvé bien des tristesses à parcourir ta ville ce matin. J’y ai davantage vu mon passé; j’y ai plus vu des gens privilégier le langage du corps que le langage des mots.
- Puis-je te faire remarquer, toi qui est si sensible à l’âme des mots que tu emploies des groupes nominaux de doute : « je crois me retrouver », « semblables à ». Etais tu bien à Florence ou dans une ville qui lui ressemblait mais dont tu n’as pas voulu voir les autres beautés présentes et saisissantes? Il te semblait que les gens parlaient pas ou peu mais était-ce bien la réalité? Tu ne voulais voir que le langage silencieux mais pas le langage des mots!
- Bon, admettons!
- N’as tu pas observé de belles demeures, des événements positifs, pendant ta matinée?
- Oui, maintenant que tu me le dis, j’ai connu des moments de joie, de bonheur ce matin en découvrant de nouvelles boutiques dans les ruelles de Sienne. J’ai oublié notamment de citer la boutique « Arte et Libri », où l’on peut consulter des livres d’art tout en restant assis dans un bar. Quel bonheur ! Mais dis-moi, la réponse à ton énigme ne serait-elle justement le bonheur!
- Après quelques détours, tu y ai bien arrivé… Le bonheur n’est pas un état de possession de biens ou de choses mais la faculté d’en jouir. Mon ami, il faut savoir encourager le positifs et traiter le négatif pour ne pas t’oublier dans la tristesse permanente. Et surtout il faut y croire dans ton présent actuel sans te réfugier dans ton passé. « C’est au présent que le bonheur se sème, se cultive et se récolte ».
- Je te donne raison mais tout de même le bonheur peut être aussi une émotion passée en regardant en des photos ou en admirant un monument.
- Oui, je te l’accorde volontiers mais une émotion positive!
- Eh, je dois poursuivre car j’ai une journée à finir que m’impose mon défi. Je vais tâcher de prendre en compte les enseignements de ton énigme. »

Je quitte mon interlocuteur sur la Piazza del Campio de Sienne. Je décide de profiter encore de cette belle place de Sienne. Et en haut de la place, je repère une fontaine qui m’avait échappé lors de mon précédent voyage, la fontaine Gaia, la fontaine de la joie. Je vis cela comme une belle rencontre . Je décide de passer mon après midi à visiter quelques unes de belles boutiques de la ville. Ainsi je visite le magasin Il Papiro, au 37 de la via di Citta qui vend des produits en papier marbré et des journaux faits à la main main. dans la même rue, au numéro 51, je m’arrête dans le magasin d’exposition des céramiques de Santa Caterina qui utilisent avec bonheur les couleurs blanche et noir et la terre de Sienne, sur lesquelles se retrouvent les panneaux du pavage du Duomo.
Dans une rue voisine, au 7 de la Via San Pietro, je rends visite à Fioretta Bacci pour découvrir ses merveilleuses écharpes et chandails tissés à la main.
Je continue jusqu’à la nuit qui tombe à 17h30. Je me décide rentrer dans l’hôtel particulier que j’occupais le matin. Et je découvre avec joie la porte d’entrée de l’hôtel. Il s’agit en fait d’un porche monumental avec une porte cochère ouvragée sur la rue, en forme de demi-lune. Je le trouve majestueux.

Epuisé par ma journée, je m’allonge dans mon lit à baldaquins et je m’endors.

La nuit m’a paru bien longue. Je me lève dans mon lit à Dijon qui n’est pas à baldaquins, avec un mal de tête intense. Mon repas d’hier soir avait été très arrosé. Nous fêtions le retour de notre fille de New York. Mon rêve de la nuit avait été bien étrange; j’ai cru avoir visité Sienne pour la première fois et je me dis en moi-même que j’en ai retiré beaucoup de bonheur.
Et j’entends une petite voix intérieur me dire : le positif, le positif!

Posté le : 09/01/2015 18:34
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Re: Défi du 03-01-2015
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Donald te pardonne.

J'ai dévoré ton histoire. Elle m'a fait penser, je fais une analogie peut-être un peu osée, à ces longs romans graphiques de Hugo Pratt où Corto Maltese déambule dans les villes italiennes sans savoir pourquoi.

Bravo Istenozot,

Donald

Posté le : 10/01/2015 11:57
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Re: Défi du 03-01-2015
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Cher Istenozot,

Une visite gratuite de la belle ville de Sienne ! Je suis preneuse même si cela semble s'apparenter à un cauchemar pour toi. La morale de la fin est à garder en mémoire.
Je te remercie pour cette piqûre de vacances et de positivisme.

Amitiés

Couscous

Posté le : 10/01/2015 19:56
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Re: Défi du 03-01-2015
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Période de flottement


Comme tous les jours je rentre du travail en passant par la côte. J’ai travaillé toute la nuit à l’hôpital et j’aime longer la route qui passe près du port. Les bateaux en partance pour l’île de Sado attendent les voyageurs. Tout est calme ce matin, la neige a fondu sur notre belle ville de Niigata mais il fait encore frais. Un de mes patients m’a donné un encas rigolo, il vient de Corée du Nord, je ne sais pas où il l’a trouvé. Je n’ai pas parlé de ça à ma hiérarchie. Il n’y a aucun doute que la police serait venue l’interroger, nous n’entretenons pas les meilleures relations avec ce voisin étrange. Depuis quelques temps des personnes disparaissent, il se murmure que les Coréens les kidnapperaient pour obtenir des informations sur notre société. Ils auraient besoin de renseignements sur notre vie quotidienne, ils veulent apprendre des choses telles que des expressions à utiliser pour commander un café dans un bar : un petit noir, un café noisette…Leurs espions voudraient passer complètement inaperçus, cette tactique n’est pas stupide, mais ça parait futile au premier abord. J’y pense, mon patient était peut-être Nord-Coréen, je souris rien qu’en y pensant. Le James Bond de Kim Jong-Il !

Ce pays n’est pas réputé pour sa gastronomie, mais j’ai très faim et ça m’amuse d’essayer des goûts exotiques. Le papier dans lequel est emballé la friandise est blanc, le marketing n’est pas encore arrivé là-bas, peu de choses arrivent jusque-là d’ailleurs. Je regarde vers l’horizon, la Corée du Nord n’est pas très loin, avec un petit bateau on pourrait facilement rejoindre ses côtes. « Bulles de Champagne », drôle de nom, ça doit les faire rêver les pauvres. Ce n’est pas mauvais, un peu étrange, on dirait que ça pétille...


Je me réveille dans une pièce inconnue. La décoration est rudimentaire, tout semble verdâtre. Des gens paraissent être tout près de moi, je peux les entendre parler mais je ne comprends absolument rien à ce qu’ils disent. Leur voix est feutrée, presque masquée. Ils ne veulent pas que je comprenne ce qu’ils disent c’est certain. Qu’est-ce que je fais ici ? J’essaie de rassembler mes idées, et de me rappeler ce qui a bien pu m’arriver. Je marchais en bord de mer, je mangeais cette nourriture étrange… J’ai très mal à la tête, j’ai la nausée. Je ne suis pas attachée, je suis assez libre de mes mouvements, mais je ne me sens décidément pas très bien. Ça m’apprendra à manger n’importe quoi ! Ils m’ont endormi au chloroforme, c’est certain !

Il faut que sorte d’ici. Je me déplace mais j’ai la nette impression de n’arriver nulle part. C’est bizarre, je dépense une énergie folle et je ne semble pas vraiment bouger. Il faut que je me repose un peu et que je réfléchisse. Ils m’ont droguée, ça ne fait aucun doute, mais pourquoi ? Qui voudrait m’enlever ? Ma famille n’est pas riche, ils ne peuvent pas espérer une rançon intéressante

En me concentrant, j’arrive à apercevoir des formes qui bougent non loin de moi. Je ne porte pas mes lunettes et ma vue est brouillée. Mes kidnappeurs ont des uniformes, l’un d’eux a une coupe de cheveux étrange. Mon Dieu ! Je suis vraiment en Corée du Nord ma parole ! Deux hommes se sont assis à quelques mètres de moi, ils ne semblent pas me voir, ils s’assoient sur un canapé, leur discussion est animée. En observant davantage j’aperçois d’autres formes humaines dans la pièce. Elles ont toutes la même couleur, elles évoluent dans un décor affreux, déprimant au possible, tout est vert...

Personne n’a l’air de me prêter attention, il faut que j’arrive à fuir ! Mon malaise ne passe pas, j’ai l’impression de flotter, mes efforts pour bouger restent vains, et puis il y a ce bourdonnement qui ne cesse pas. Si j’arrive à me sortir de cette situation, je pourrai organiser une grande fête avec mes amis et ma famille, le Champagne coulera à flots, et ce ne sera pas une friandise au rabais !

Aïe, ouille ! Me voilà la tête en bas, je me cogne dans je ne sais quoi, quelqu’un doit me frapper, pourtant je ne vois personne ! Je tombe ! Au secours ! J’ai des bleus partout, mon poignet me fait mal et j’ai une bosse qui me pousse sur la tête. La douleur est trop forte, je m’évanouis.



Quand je reprends mes esprits, la couleur verdâtre a disparu, je suis éblouie par la lumière. Je vois distinctement deux hommes assis, maintenant tout est jaune. L’un porte un uniforme vert kaki, et celui qui a la coupe de cheveux étrange porte du bleu sombre. Ses doigts potelés sont posés sur son genou qui est très proche de moi. La conversation est animée mais je ne comprends pas un mot. L’homme en bleu éclate de rire, son interlocuteur sourit poliment, il n’a pas l’air très à l’aise. Je vois toujours trouble malgré cette lumière crue qui me brûle les yeux. Le bourdonnement qui était devenu assourdissant pendant ma chute, c’est un peu calmé, un peu seulement…


Soudain l’homme qui riait tend sa main vers moi, je vois ses doigts bouffis autour de moi, mais il ne parvient pas à me toucher. C’est hallucinant ! Je vois clairement sa main m’entourer, j’essaie de le toucher mais je n’y arrive pas. Je suis ballotée une nouvelle fois, mais rien d’aussi violent que tout à l’heure. Cette impression de flottement encore une fois s’empare de moi, au secours, je vais vomir !


Encore une fois cette impression de chute vertigineuse et …je disparais dans son gosier avec les autres bulles.

Posté le : 16/01/2015 18:22
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Re: Défi du 03-01-2015
Plume d'Or
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On est carrément dans le domaine du fantastique ma chère Arielle.
Bravo, ce style te va bien.
Bises
Donald
PS: ça t'apprendra à n'être qu'un ventre sur pattes.

Posté le : 17/01/2015 10:01
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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