Citation :
Un bébé a la possibilité de reproduire tous les sons de toutes les langues étrangères qui existent, on les reconnaît dans son babillage. En grandissant nous sélectionnons certains sons qui correspondent à notre langue maternelle. Pourquoi est-ce que nous ne serions pas capable de retrouver ces sons que nous avons un jour pu prononcer ?
Parce que la perte de l'audition de son est inscrite dans notre développement biologique, et que donc la bonne ou la mauvaise volonté n'a rien a y voir.C'est un simple problème mécanique, un simple problème d'oreille.
Parce que comme je le dis plus haut, notre langue module très peu et que enfant qui ne pratique que le français aura déjà à l’adolescence une perte de l'audition hors de la porteuse de la fréquence de notre langue. Les neurones qui traitent ces sons, longtemps inactivés, vont disparaître.
Il ne s'agit ni de paresse, ni de rejet des langues étrangères, mais de l'impossibilité pour tous humains à reproduire des sons qu'il n'entend plus ou qu'il distingue mal.
Un sourd-muet est muet parce qu'il n'entend pas et que son cerveau s'est modifié par absence de message concernant les sons.
Je travaille aussi avec des étudiants étrangers, et je constate, passé un certain âge, leur impossibilité a reproduire des sons (u, eu, eille, oi ...;)
Je n'ai jamais vu là de mauvaise volonté, mais ils n'entendent pas et donc sont incapables de reproduire des sonorités qu'ils distinguent partiellement parce que déformées par le filtre d'un système auditif qui retransmet au cerveau un message intraduisible par des neurones qui ne possèdent aucune clef de lecture pour ces sons.
Cette impossibilité physiologique est la même pour les petits français, qui se sentent souvent incompris.
La seule solution est " écouter et entendre, et encore écouter, entendre ...", le plus possible, le plus souvent possible, le plus tôt possible, pour fabriquer, ou reconstruire l'oreille et les connexions neuronales de l'audition.
La culpabilité, les reproches, les jugements ... etc sont des freins inutiles, le découragement et la perte de confiance sont destructeurs dans l'évolution et ils sont la cause de beaucoup d'échec, là encore je sais avec certitude que l'échec n'est pas formateur.
Citation :
Si on est prêt à tout ça, on est bon en langues, je l'écris au pluriel parce qu'un enfant bon en anglais est souvent bon en allemand, en espagnol etc...
Bien évidemment, car il a la chance de posséder une bonne oreille. Et là comme ailleurs nous ne sommes pas tous à égalité.
On ne peut nier que la motivation de faire un effort qui coûte pour apprendre une autre langue peut être moindre en raison du nombre de personnes parlant français dans le monde (plus de 220 millions en 2010, chiffre en constante augmentation ), moi-même, j'ai été surprise de rencontrer autant de personnes parlant français, en Europe, mais aussi sur tous les continents.
Mais on ne peut ramener le handicap de langue des français à cette seule raison, les français ne sont pas fermés sur l'extérieur, ils ne sont pas plus rejettants ou racistes que d'autres, bien au contraire, ils le sont plutôt beaucoup moins, et la sacro-sainte volonté ne suffira jamais à améliorer une audition médiocre, sinon nulle chez les adultes.
Dans cette affaire, inutile de chercher des coupables, les enseignants ne sont pas plus responsables que les élèves, il n'y a de mauvaise volonté ni d'une part, ni de l'autre, et seul le temps permettra des progrès sensibles.