Mélancolie.









Ô mon Dieu, j’ai sans doute fait le tour de ce qui me reste à vivre…
Que sont devenues ces filles en fleur que l’on dévêtait pour une nuit d’amour ?
Où sont passés mes soleils d’antan, ma belle naïveté perdue, ma force et mes cascades étonnantes ?
Dans ce monde qui sommeille par excès d’individualisme, par manque d’étoiles où accomplir sa quête, je me sens seul, inutile, à jamais inconsolable.
Si le cycle des saisons demeure intact, impeccablement huilé, moi je me dégrade de jour en jour comme l’humus puant d’une forêt laissée vierge de tout village aborigène, de toute fête tribale autour d’un feu.
Désormais, une pluie battante s’acharne sur le peu d’espoir qu’il me reste tandis que mes rêveries tombent une à une, l’aile déchirée…
Le regard recroquevillé venant de très loin ne laisse filtrer aucune émotion tant l’Enveloppe charnelle est forteresse massive.
Les fissures se rouvrent lentement, les gestes monotones s’endorment, l’Ombre gagne du terrain, les corbillards défilent silencieusement, s’arrêtent d’église en église, repartent vers les cimetières.
On se traîne péniblement comme une traîne…