Du monsieur prop’







Du monsieur prop’ pour un’ naissance
Laver jusqu’à la ressemblance
Entre papa et le bébé
Astiquer l’étang de tes yeux
Pour y lir’ les deux fils du nœud
Et faire part de la tétée
On m’a craché comme une glaire
Pas grand écart écart d’enfer
Ça giclait partout sur les blouses
Ça hurlait ça poussait l’étron
Sac à purin en flottaison
Des doigts de fée dedans la bouse…

Il est l’heure où la ville dort
Des rats baisent dans le ruisseau
Demain on aura du renfort
Du monsieur prop’ dans les tuyaux…


Du monsieur prop’ dedans la pâte
La Ta(â)che en devient écarlate
Mais pas la peau du travailleur
Car tout marche très proprement
La chaîne sans déraillement
Apprend sa fluidité par cœur
Mec au pinceau : gamin tout crade
La lie du corps fait des cascades
On la craint quand elle est derrière
Mais lorsqu’elle escalad’ la gorge
Et étales ses couches d’orge
Alors on grimpe comm’ le lierre

Il est l’heure où l’on rafistole
Les routes du peuple français
Y’a pas ici de Monsieur Paul
En boîte c’est immaculait…






Tous les hôpitaux s’enveloppent
De doux rubans de monsieur prop’
Grand-maman peut en témoigner…
Un ventre ouvert selon la Règle
Un formulair’ si ça dérègle
Ô Zip éclair son seul tracé !
« T’auras besoin de monsieur prop’… »,
Me dira l’œsophagoscope
En s’agitant dans tous les sens…
Car c’est ici qu’est le Chaos
Les détritus de tous mes rots
Prenez mes liquides offenses…

Il est l’heure où l’on apérotte
C’est la premièr’ de la journée
Entrez en moi avec des bottes
Tant monsieur prop’ vient à manquer…






Voilà que monsieur prop’ s’empare
De la famille et sans retard
Car la javel n’attend jamais…
On se marie comme il convient
Lui prend son cul ça f’ra des nains
Puis on s’implante sur le quai…
Le monsieur prop’ c’est pour les autres
Les culs- bénis et les apôtres
Le mien renonce à ses abdos
Il erre toujours sans logis
La toil’ serrée est son abri
Il se met les étoiles à dos…

Il est l’heure où les enfants poussent
Certains sont vieux et tout en bois
Et la carie reste à nos trousses
Nos chiens nous en veulent et aboient…










Du monsieur prop’ en politique
C’est le train-train de la tactique
Pas de couplet pas de refrain
On vote on rit on boude on vote
On nettoie tout à la menotte
On suit les flots on s’entretient…
Du monsieur prop’ chez les ordures
Des déportés de vrais impurs
Font le régal des carnassiers…
Quand tout cela commencera ?
Quand tout ceci trépassera ?
Oui c’est un homme un fou allié…

Il est l’heure où des gens galopent
Avant de servir de savon
« Ça passe au four car ça salope »,
Hurlait ce monstrueux cochon…




Monsieur prop’ a touché la mort
Du coup renaît toujours l’aurore
L’Angoisse se met à flancher…
On enterre un mort proprement
Dans un sarcophage brillant
On vient fleurir et balayer…
Écoutons les De Profundis
Car j’entends la mort qui s’immisce
Six pieds sous la terre en repas 
Je te raconte pas les vers
Qui gonflent et se disputent un nerf
Au cim’tière descend le frimas…

Il est l’heure où les vers s’affairent
A nettoyer la boue d’un bras
Bientôt la panse de la terre
Éclatera avec ses draps…




Brignais, 16/08/2009.