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Annonce : Ultime marine
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 18:22:09 ( 75 lectures ) Articles du même auteur



Ultime marine

(Pneumo méli-mélo)









On se dit rendez-vous en pneumo
A la prochaine crise au prochain virage
Là où l’hypochondrie sera noyée
Par un océan réel qui se fait beau…
On se dit rendez-vous pour ce que l’on aime :
On honorera l’outremer à sertir comme il faut
On demandera la tombée de la mer aux étoiles fabuleuses
On exigera le bel enrouement salé des voix océanes
On prend son rendez-vous avec le refus catégorique :
On interdira la paix des frêles esquifs et du bonheur
On bannira l’absence d’âge d’un corps atlantique
On insultera la mer pour sa fluidité imbécile
On se dit rendez-vous pour bientôt
Y’aura des violons plaintifs déterrés
Que des rubans de rires couronneront
D’une main légère pour faire abri.
La terre notre mère sera là pour nos fêtes
Gorgées de pluies fines et insidieuses
Que vive cette glaise par delà tout ce qui se couche…
Notre fils au bois dormant jouera de la lyre
Parmi angelots nus et superbes licornes
Qui viendront boire les mots d’un emphysème…
On comptera toutes les perles délicates
Sur le fil de nos dernières ventilations
On fera aussi des dessins de festins avec nos radios…
Le sain d’esprit ne sera toujours pas de la bacchanale
Même si l’Esprit Saint accourra sur le retable
Qu’un vil pécheur accroche depuis vingt ans
Au souffle court et grumeleux de l’Inhospitalier…
Véronèse sera le premier de tous les convives
Tant les Noces de Cana attendent d’être revisitées
Tant le Vert chez nous autres est asséché…
On fera venir le bouquetin solitaire de la Nuit
Et puis son colossal cortège glacé éternel
En guise de dernière solution soulevée de dernier relief
On émiettera toutes les falaises d’une main
Afin de libérer de la rocaille dans la gueule de la mer
On fera venir des vents froids détournés
Afin de mieux altérer la viande viscérale
On n’oubliera pas la douce pâmoison
Qui engourdit nos pauvres jambes gelées
Qui promet luxe calme et pâles sommeils
Au chevet de nos morts les plus secrets…
On fera fleurir les tubas et gonfler les précipices
On fera éclore le Chrysanthème d’un autre Requiem
On ira chercher l’opération arithmétique
Dans les retranchements d’un dernier rêve
Dont les lois ordonnent de bien souffrir
De mal vivre en ne pensant qu’à se noyer
Qu’à se pincer le plus près de la diarrhée…
On se dit rendez-vous allegro
Pour des fioritures de blanc d’écume écrémée
Dessus le labour bleu le ballet enjoué des eaux usées
Dessous les cieux ultramarins infusés d’astres
Dedans la tempête de nos plus belles peurs…
On se dit rendez-vous crescendo
En suivant l’intensité ascendante des désaccords
Pour chercher en vain issue de secours non salutaire
Pour appuyer plus fort sur le ventre des vagues
Jusqu’au passage secret vers la Douleur…
On se dit rendez-vous en duo
Y’aura Toi moi et puis tout un monde liquide
Sur un beau lit Louis XV aux plis antiques
Faudra se ressouvenir des coquillages d’antan
Où l’on écoutait la mer dedans la mer…
On taillera à présent des sinuosités dans un bois mort
On sculptera la potence tordue des eaux à noyer
On suivra les veines bleues ouvertes de l’Océan
Et puis le Canal trachéal étoilé pailleté
Jusqu’au poumon central jusqu’au sexe de la Nuit
Que l’on baisera par des allers et venues sidérales
En inversant joliment flux et reflux ô illogisme
En louangeant l’apesanteur en mers boréales…
On fera venir la neige et le doux signe astrologique
Pour tempérer orner les brasseries des eaux battues
On fera venir les merveilles l’or la nonchalance
Pour bercer nos douces illusions mort-nées
On fera venir la mer toute nue encore un peu bleue
On taillera nos crayons à toutes les pinces trouvées
On croquera la mer en laissant le solide de côté
On fera venir les Garages de la Nuit
Pour noircir déshuiler la mécanique encore enfantine
On fera venir la combustion en eaux calmes
Et puis la mémoire blanche et pourtant bombardée de la Lune
On fera venir tous les joailliers de la mer entière
On ressuscitera tous les peintres enlumineurs de naguère
Faudra aller au rendez-vous méli-mélo
Faudra puiser ses dernières forces dans le Fouillis
Des logorrhées maritimes jusqu’aux certitudes des os
Faudra savourer le facile crachat le subtil crachin
Faudra mollir et se répandre comme l’eau
On fera venir pour nous tout le carnaval de la Sérénissime
Tant il s’agira d’être présentable de ne pas s’étaler
Viendront les examens ratés des orages désorganisés
Viendra la note finale le bilan d’une vie dans les fumigènes
Viendra le vibrato superbe partira ou partira pas
Partira à la mer partira en montgolfière
Partira en enfer partira dans l’éther
Partira avec son or partira pas encore…
Car voici que les plaintes du vent nous écoutent
Elle acceptent de durer jusque tard dans la nuit
Des fées s’agitent tout autour de nous et font des bulles
Avec une eau savonneuse absente de nos cruches
Des sirènes aussi qui nous diront plus tard le verbe bleu de Chagall
Et puis les mers sans fond et puis l’Atlantide les Bermudes…
Oui un orchestre de sirènes approchant de la Gaule de la Bohême
Un orchestre polyphonique de belles voix gutturales et salées
Un orchestre de brunes venu tresser les cheveux des embruns ailés
Un orchestre féminin charmé par la délinquance des flots démontés
Gêné par les vents tout gris des tempêtes approchant
Gêné par les labeurs silencieux de ces vents détournés
Gêné par la viande avariée qu’une Enveloppe divine camoufle…


On se dit rendez-vous en pneumo et c’est déjà la fin de la froidure…

Pas grave !
On fera un Noël éternel pour les feuilles d’or…
…Ou plutôt on fera l’hiver dans nos Arbres aux bronches mal ventilées…


Pour ma première en pneumo
bientôt
pas assez tôt
je veux
des sanglots
dans mon piano
un drôle de lamento
plutôt allegro
et un solo
schizo
pas a tempo.


Brignais, 09-10/11/2011.



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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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