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Essais confirmés : Dire tout ce qui ne se dit pas
Publié par Loriane le 22-04-2013 20:20:00 ( 1393 lectures ) Articles du même auteur
Essais confirmés



Bien évidemment, nous pouvons aujourd'hui nous exprimer librement, personne ne s'étonne d'une réponse abrupte d'un simple" non, je n'en pas envie", ou d' un "ça me casse les pieds" qui pour certain deviendra même un disgracieux, "ça me gonfle", agrémenté pourquoi pas , d'un "qu'est-ce que ça peut vous foutre".
Tout cela peut se dire, les mots sont nus, comme des flèches que l'on aurait privées de leurs plumes, plumes qui les équilibraient et les agrémentaient d'un peu de beauté.
Ah ! oui, nos tournures de langage actuel sont sans détour, sans précaution, mais croyons-nous vraiment qu'avec cette rudesse nous ayons gagné en liberté ? Pensons nous qu'en remisant la délicatesse et les savants détours au rang des antiquités, la rhétorique reste malgré tout un art ?
Pour beaucoup oui, et cela se peut, car certain voit un avantage dans cette liberté que l'on dit franche et directe, et pourtant, en fin de compte combien avons-nous perdu de grâce et d' élégance, combien nos esprits sont devenus paresseux, déshabitués à l'effort de s'adapter à la pensée de l'interlocuteur, lorsque la bonne éducation imposait de savoir, par convenance, ajuster au mieux, la belle réplique qui restera "sans réplique" ?
Le goût de la liberté peut séduire, et malgré tout, il n'en reste pas moins que pour ma part j'ai la nostalgie de tous ces codes de la politesse, de tous ces interdits qui imposaient mille détours, qui mettaient à l'index tant de mots, et les pensées même, et nous contraignaient à des joutes verbales très serrées pour traduire nos émois en empruntant des routes de traverses que nos intelligences inventaient afin de tromper les interdits draconiens de la courtoisie.
J'aimais, quand le bon goût imposait cette recherche fine du mot adroit, celui qui cache tous les autres, j'ai la nostalgie, de ces tournures alambiquées qui enrobaient avec douceur ou miellerie, l'affront, le dur reproche, et qui savaient en douceur souligner l'implicite, il était si bon alors, de savoir parler en faisant de son allocution un malicieux ou perfide palimpseste.
Ces savants défis de rhétorique, aux dures exigences, nous imposant, des cases noires, et quelques cases blanches, mettaient l'esprit en alerte et le contraignaient à une gymnastique créatrice des "mots d'esprit", ces mots si délectables.
Il faut reconnaître que le savoir-vivre et les tabous de la société offraient un exercice éternellement renouvelable, une exigence, une haute voltige entre les termes bien choisis.
Ce gymkhana imposé par la bienséance, mettait de l'art dans la plus humble des conversations, quand l'esprit vif en moins d'une seconde savait analyser, puis organiser avec vivacité, la parade en fourbissant par un choix judicieux, les mots justes, pesés avec soin, ni ordinaires, ni trop violents et pourtant brillants, porteurs d'une pensée irréfutable.
Quoi de plus excitant que ces "mots d'esprits", ces répliques et citations que nous conservons tous comme des trésors, la dialectique est bel et bien un art, un art exigeant, auquel il faut s’entraîner sans relâche pour l'exercer avec efficacité et humour.
Quelle jouissance alors; lorsque bougeant nos mots comme nos pions aux échecs, nous nous exercions à dissimuler la pensée la plus ardue, la plus insolente, la plus friponne, derrière le mot léger qui comme le fleuret piquera par petites touches. Ces phrases construites en clair-obscur, qui révèlent et soulignent, tout ce qu'elles ne disent pas.
Quand nos brûlots provocateurs sont si gracieusement sucrés que l'ennemi les boit jusqu’à la lie avec un sourire de bonne convenance.
Lorsque la formulation exigeante était d'importance, cette guerre de mots habiles était complexe, si réjouissante et fine : allusions, métaphores, anaphores, hyperboles, périphrases, oxymores ... et la reine de toutes ces figures de rhétorique : la sournoise litote.
Toutes s'invitaient à participer au langage pour en faire un échange riche, un échange conduit par une intelligence active que chacun avait à coeur de mettre à contribution.
Car ils étaient si jubilatoires ces traits d'esprits qui savaient "moucher" l'adversaire d'une répartie subtile et savante, et surtout quel bel exercice quotidien c'était là !


Loriane Lydia Maleville




Savoir le dire :

Assez souvent on m'a demandé mon avis
Pour savoir à quel âge de leur terrible vie
Je trouve que les hommes sont les plus séduisants.
Et j'ai toujours répondu : mais, vers les cinquante ans.

Tout homme est un démon que son dévergondage
Fit un jour éjecter certes du paradis
Mais de tous ces démons, de tout temps, de tous âges
Mon démon préféré c'est le démon de midi.

Je ne veux pas, par-là, nier que le jeune homme
Possède la fraîcheur, le goût du jus de pomme,
Mais, petit à petit, en prenant des années
Ce jus devient alcool que l'on a raffiné.

Et c'est vers cinquante ans que l'alcool en question
Se trouve être fin près à la consommation.
A ce moment précis il a cette saveur,
Ce goût du vieux tonneau qui plaît aux connaisseurs.

Aux maintes occasions on est toutes ébaubies
Devant l'effort superbe du démon de midi.

Tenez, vous avez vu chaque été sur les plages
Ces jeunes gens qui sont dans la fleur de leur âge
Ils jouent au volley-ball, ils sautent ils sont agiles.
Or sauter à vingt ans ça n'est pas difficile,
Mais voilà tout à coup que le père de l'un d'eux,
Un homme de cinquante ans, veut rentrer dans le jeu.

Ce démon de midi, lui, il est formidable !
Il démontre aux blancs-becs ce dont il est capable.
A l'avant, à l'arrière il donne de la voix,
Quand le ballon surgit il crie : laissez-le moi !

On le sent contracté, mais ça, c'est parce qu'il rentre
Ce qui dépasse de son estomac, ou de son ventre.
A cet âge le champion fait souvent double effort
Le ventre il se le rentre et le ballon il sort.

Il donne au spectateur en montant au filet
L'image du taureau qui ne veut pas dételer.
Bien sûr ça ne dure pas. Très vite il se relâche,
Les muscles du taureau lui font un tour de vache.

Son jeu devient poussif et son souffle oppressé,
Quelqu'un crie : vient papa il est midi passé !
Mais cette défaillance n'est pas assez sévère
Pour forcer le démon de midi à se taire.

En d'autres occasions il va se déchaîner
S'il invite, par exemple, une dame à déjeuner.

Car, lorsqu'il a vingt ans, l'homme est de ces ringards
Qui vous emmènent bouffer en vitesse au snack bar
Quand vous mourrez de faim à en être malade
Sans même vous consulter il commande une grillade.

Mais l'homme de cinquante, quand il habite la France,
Ça il vous vole jamais sur la question bouffetance.
C'est l'âge où, tout à coup, il dit à sa compagne
Qu'avec certains menus il faut boire du champagne.

Il vous commande des plats avec des tas d'épices
Quand il y a de la volaille il vous propose la cuisse
Et s'il y a des radis comme il a de la jujotte
Il ne vous propose pas nécessairement la botte
(Enfin, pas tout de suite en tout cas).

Enfin quoi, il sait vivre, son ventre est rebondi !
Mais quel coup de fourchette, ce démon de midi !
Bien sûr, quand on arrive aux crèmes pâtissières,
On sent que quelquefois son foie fait des colères.

Le teint devient plus rouge et le geste plus lent,
Le pauvre gros chéri est un peu somnolent.
Mais ça ne dure pas. Un coup de bicarbonate
Revoilà le démon de midi sur ses pattes.

Même si le repas fut vraiment indigeste,
Il est toujours fin prêt pour affronter la sieste.
(Comment le reste ? on a vécu hein)
C'est bien le genre d'occasions
Où la différence d'âge rentre en compétition.

Moi, vous savez, je suis un monceau d'innocence,
Mais quelques oreillers m'ont fait des confidences
Et, d'après ce qu'ils disent, il paraît qu'à vingt ans
L'homme se croit toujours aux vingt-quatre heures du Mans.

Il est fou de vitesse et, de toute évidence,
Il veut surtout gagner l'indice de performance.
Mais l'homme de cinquante ans apprécie la nature,
Il prend son temps, même pour enlever ses chaussures.

Enlever ses chaussures, c'est d'ailleurs quelquefois
Pour un homme de son âge les coulisses de l'exploit.
Et l'exploit, par lui-même, est à fortiori
Le fruit de l'expérience du démon de midi.

Car, pour de son moteur tirer le bénéfice,
Il s'arrête quand il faut à la station service.

Femmes qui m'écoutez, soyez donc raisonnables
Si vous avez en main ce modèle admirable,
L'homme d'un certain âge, superbe dans l'effort,
Ménagez-le, surtout, sinon vous auriez tort,
Ne l'accablez jamais de passions trop avides :
Tant va la cruche à l'eau qu'a la fin elle se vide.

Souvenez-vous toujours que lorsque midi sonne,
Il est midi passé et il n'y a peut-être plus personne.
Sitôt qu'un homme est mûr, entourez-le d'égards,
Car le meilleur démon, c'est à midi moins le quart.
Dit Anne-Marie Carrière.

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Auteur Commentaire en débat
Bacchus
Posté le: 22-04-2013 21:44  Mis à jour: 22-04-2013 21:44
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: Dire tout ce qui ne se dit pas
Ton analyse est subtile et donne à réfléchir. Je crois que le mot d'esprit a été remplacé par le mot vache..
Quant à ton poème, il m'a fait venir une larme d'émotion, à moi qui ne regarde plus ma montre depuis un moment.
emma
Posté le: 23-04-2013 10:57  Mis à jour: 23-04-2013 10:57
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
 Re: Dire tout ce qui ne se dit pas
Hello !

Le problème de la vulgarité et du parler cru, c'est qu'à mon avis, une fois qu'on a dit à quelqu'un " t'es vraiment trop con", il est très difficile de revenir en arrière. Alors que si on exprime quelque chose comme "sur ce coup là, tu n'as pas vraiment été très subtile", cela laisse quand même la possibilité de sauver la relation. C'est un peu comme la diplomatie de nos grands chefs d'Etat.
Titi
Posté le: 17-06-2013 11:10  Mis à jour: 17-06-2013 11:10
Administrateur
Inscrit le: 30-05-2013
De:
Contributions: 1622
 Re: Dire tout ce qui ne se dit pas
Loraine , je continue de découvrir au quotidien, les coins, recoins, et racoins de L’Orée des Réves et venant, à l’instant, de parcourir ton essai intitulé : « Dire tout ce qui ne se dit pas » Je ne résiste pas en t’envoyant ce petit mot à ton adresse perso, de te faire part de ma jubilation doublée de ravissement devant la justesse des propos et la qualité de cet écrit ,et saches le, de manière la plus sincère qui soit .Les premiers contacts que j’avais eu avec le site, étaient de ceux qui me laissait à penser que j’allais me plaire sur celui-ci ,mes espérances dépassent ma pensée, il me plait d’autant plus que cela me donne la chance d’être en contact par l’écriture avec des personnes ,dont tu es sans conteste le fer de lance, d’une si grande diversité de qualité intellectuelle et de justesse de jugement, que le seul bémol que je mettrais a mon enthousiasme, serait le ressenti justifié d’un léger complexe…
Ah Loraine, quel bonheur de parcourir cet essai, étant en accord des plus complets avec cette approche. J’ai été, après un passage très heureux dans la boucherie pendant 15 ans, le reste de ma vie professionnelle, soit un peu plus de 33 ans, dans le domaine commercial, et dans ce dernier cas , j’ai pu vérifier la justesse de ta thèse sur l’intérêt (là je te parle Bizness) de savoir convaincre son interlocuteur, en sachant en autre écouter, ce qui d’ailleurs de nos jours n’est plus une motion usitée. Tu pourrais me rétorquer que le raison première de ton essai, n’est pas d’ordre commercial, il n’empêche, il s’inscrit dans une démarche générale et quotidienne. Je convainquais, donc, mes commerciaux de cette approche en leurs donnant l’exemple suivant : : nous sommes, vous êtes, au quotidien en perpétuelle situation analogue d’écoute, d’approche et de recherches d’arguments pour convaincre notre interlocuteur, sachant que l’emploi du MOT, et de la PHRASE justes, cités à point nommé, décochés avec la forme adéquate, n’a pas d’autre but que de persuader notre contradicteur éventuel !!! Ainsi, j’évoquais avec eux, leur retour au domicile conjugal après une journée harassante, ou leur épouse leur proposait de sortir le soir même au cinéma .Dans le cas ,ou cette proposition ne les transportait pas de joie, je leurs conseillais , plutôt que l’habituel : « ah, ca ne me dis rien, du tout » pouvant amener vers une discussion sans fin, la formule: « Tu sais chérie, j’ai eu une journée fatigante avec un gros client difficile, et je ne serais pas de compagnie agréable », formule, j’en conviens, un tantinet hypocrite, mais au combien efficace !!Evidement, cet exemple, certes un peu macho , est une utilisation perfide de l’usage du mot juste à l’instant T .Toutefois, en parallèle de cet exemple j’ai pu vérifier au quotidien dans des situations, délicates, ou même amicales, combien l’usage d’un français châtié , teinté d’humour, était l’arme fatale devant un interlocuteur non complaisant .Enfin, étant en accord avec toi, qu’il y a-t-il de plus beau, de plus doux à nos oreilles , que l’usage de notre merveilleuse langue, maniée avec délicatesse, courtoisie et toutes les formes de politesse et grâce qu’elle contient. Les mots justes prononcés au bon moment, ne sont ils pas plus efficaces que toute autre forme d’action ???J’étais hier, en compagnie de mon vieux père adoré(93 ans) et toujours d’une grande élégance, sans doute parce que d’une autre époque, qui voyant passer devant la maison une jeune femme, lui souhaitât le bonjour, le ponctuant d’un Mademoiselle, auquel, elle rétorqua :« plus tout à fait …, » et mon père de conclure : «les jolies femmes, ne sont elles pas d’éternelles jeunes filles ?», ce qui provoqua chez cette charmante quinquagénaire, un charmant sourire, et une légère montée de rose pale sur ses joues ,signes autant de surprise que de plaisir, non, ou mal, dissimulé. Faire plaisir avec des mots, voila encore un autre volet, de cet usage délicat de notre si belle langue. Pourtant, ce sont quelquefois les interdits que nous nous dressons, pour raison de fausse pudeur, qui nous laissent les mots dans la bouche, sans qu’ils puissent franchir la frontière de nos lèvres : dire je t’aime, à tous ceux que l’on aime, sans avoir ‘impression d’être mièvre ou spécieux. On se le dit, on se le reproche, et lorsqu’il est trop tard, on le regrette…..Voila Loriane , je t’envoie ce petit mot ,écrit sur l’émotion de la lecture de ton essai , en message privé, pour simplement de dire, combien j’appréciais le regard que tu portes sur notre existence, et de fait le plaisir de pouvoir me compter parmi tes ……éventuels contradicteurs .En effet, bien qu’ayant passé depuis une dizaine d’années (environ…. !!) la cinquantaine, j’ai la faiblesse de vouloir encore me compter parmi eux. C’est pourquoi, entre autres vers, je ne partage celui-là : « Enlever ses chaussures, c’est toujours quelquefois, pour un homme de son âge , les coulisses de l’exploit », et de fait,pour paraphrasant l’intitulé de ton essai je terminerais par cette question existentielle : Doit ton dire tout ce qui ne ce dit pas, ……….à un homme ayant dépassé la cinquantaine ????
Merci Loriane, pour ces tranches de vie que tu nous fait partager.
Pour ton info, saches que je me permettrai, vendredi 21 juin, de faire lecture de ton écrit à un groupe de 6 bons copains baptisé les Konnard Juniors, tous aussi jeunes que moi !!! qui nous réunissons chaque début de mois dans ma cave de Montlouis sur Loire, pour casser la croute et converser sur des sujets ayant une analogie avec la raison d’être de notre secte secrète, à vocation vinico-culturelle……………. !!!!!!!!!!!!
Il faudra, qu’un jour, je te parle de cette curieuse association, et des raisons de sa création !!!
Permets moi, chère Loriane, t’effleurer ta main qui nous compte de si belles histoires et poèmes, pour y déposer un bisou.
Loriane
Posté le: 18-06-2013 22:34  Mis à jour: 18-06-2013 22:34
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: Dire tout ce qui ne se dit pas
Merci KJtiti pour ce geste élégant.
Oui l'art du bien parler est toujours aussi essentiel.
En revanche sur la dénomination du "Mademoiselle" j'aurais probablement déçu ton papa.
Mais pourraient-ils le comprendre ?
Etre appelée Mademoiselle m'a toujours gêné, je ressentais de la honte, car dans ce déterminant on présuppose la vie sociale
mais plus encore, et surtout, la vie sexuelle de la personne, ce qui est un manque de respect.
En fait une "Mademoiselle" est supposée être non-mariée donc encore vierge et cela est irrespectueux de nommer une personne différemment selon sa vie sexuelle. Cette simple évocation de ma vie intime m’embarrassait et à bien y réfléchir, est humiliante, impudique. Je me sentais humiliée que l'on évoque de cette façon ma vie secrète.
On n'a jamais trouvé utile d'appeler les hommes "damoiseau" avant leur mariage puis monsieur après qu'ils aient perdu leurs virginité.
Tous les hommes sont "sieur" " monsieur" de la naissance à la mort, comme toutes les femmes sont "dame", "madame" de la naissance à la mort.
J'ai toujours ressenti le "mademoiselle" comme un rappel à une déconsidération, et depuis toujours lorsque l'on m'appelait , "Mademoiselle", je rappelais toujours que je suis une dame, et qu'importe que je sois ou non, vierge, mariée, non mariée, je suis juste une Dame.
Cela fait parti des comportements inconscients si intégrés dans notre société que l'on ne les remarque plus et qui malgré tout font sens, un sens même très fort.
je te remercie de ton long commentaire, et je suis ravie que tu apprécies mon essai.
Partager est le désir de celui qui écrit aussi c'est un vrai plaisir d'échanger sur mes pensées.
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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