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Nouvelles confirmées : Tous les deuils se ressemblent
Publié par Loriane le 10-03-2012 22:30:00 ( 1242 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



Tous les deuils se ressemblent .

Nous nous perdons, tous sur les mêmes chemins douloureux, où nous trouvons, la culpabilité et les regrets qui nous ramènent sans cesse à hier.
Je découvre un chagrin si fort, et de toi mon amie animal, mon amie singe, j'apprends que l'amour n'a pas de limites et qu'il prend la forme qui lui plaît. L'amour va, où il veut, sans préjugés de races, ou d'espèces.
Oui se sont bien pour tous les mêmes mécanismes et la même route triste du deuil.
Tu m'enseignes, Armelle ma singette, que je ressemble à mes semblables.
Nous vivons les mêmes larmes, pour tous les mêmes tourments destructeurs.

J'explore avec ta mort, mon bébé, ces sensations terribles que la vie m'avait jusqu'à ce jour épargné.. La mort de mon père ne m'avait pas laissée aussi ébranlée, car au jour de son décès, il y avait bien longtemps que, lui et moi, nous nous étions perdus.
C'était une peine raisonnable, qui ne détruisait pas mon quotidien.
Je vivais un deuil supportable.
Ma vie de chaque jour n'était en rien changée par son absence.

Mais me voici maintenant brisée. Je me suis, des heures durant, livrée aux larmes sans retenue . Puis soudain, je décide de tout taire .
Je vais enfermer mes larmes dans mon coeur en miettes.
Je vais faire semblant d'aller mieux et fuir ainsi les insupportables appels à la raison:
« Mais prends sur toi, oublie, ne pleure pas... ».
Oui, d'accord je vais le faire : Je n'ai plus de jambes, mais promis, je serai raisonnable, je vais me lever et courir.
Mais, à qui parler de toi ? Avec qui te partager et te faire vivre?
Te faire exister encore, une heure, deux heures, trois heures, te laisser partir, d'accord, puisqu'il le faut, mais doucement, tout doucement, pour supporter l'insupportable, et recevoir d'un autre humain cet accompagnement dont j'ai tant besoin.

Hier, tu es restée morte toute la journée, et toute la nuit.
Ce mot abject est sorti de moi, en arrachant au passage, mon âme et mes pensées. J'ai été sage raisonnable toute une soirée, silencieuse je n'ai pas parlé de toi et de nous, j'ai enfermé ma douleur au fond de moi, j'ai gardé mes larmes en dedans.

Armelle, ma Mémelle à moi, ma petite fille, ma petite soeur, ma petite amie, je veux te voir, je veux te toucher, je veux embrasser ton petit bout de nez.
Je veux encore te regarder bouger, c'est physique, et si impérieux, si infernal, j'ai besoin de voir ton regard et de sentir tes petits doigts dans ma main, te voir, je veux te toucher, oui c'est physique , je veux ton regard et embrasser ton bout de nez.

Tu sais, ma mémelle, les humains forment un groupe bien fermé.
Lorsque l'on est normal, l 'amour d'un humain c'est, pour un autre humain.
Évidemment, pleurer la perte d'un humain est la norme.
Et, pour beaucoup, aimer hors de ce schéma, est un sentiment dénaturé, une incommensurable sottise ?
Plus encore, c'est tout simplement une trahison à l'espèce.
Aimer entre humain est, déjà si incertain, si improbable, qu'aimer ailleurs, est un gâchis inadmissible, c'est un acte de détournement d'un sentiment produit avec tant de parcimonie.
L'amour est un don rare, on est prié de ne pas gaspiller.
Et puis tout de même, soyons raisonnable ce n'est qu'un animal, quand même!
Un humain se doit de respecter cette hiérarchie de l'amour;
Combien sommes nous d'originaux, bizarres à s'être fait ainsi sermonner, et raisonner, lorsque nous avions tant besoin de réconfort.

Te rends-tu compte ma Mémelle ? Ils ont tout régenté, tout bien pesé et quantifié : l'amour que tu donnes aux bêtes, tu le prends aux gens.
L'amour que tu donnes à l'un, tu le voles à l'autre.
Voilà comment cette mesquinerie affective nous limite.

Les humains sont des animaux bizarres. Ils émettent des pensées surprenantes dont ils ont fait des dogmes.
Aimer l'un, c'est priver l'autre, si tu aimes tes enfants, tu floues ton mari, si tu aimes les animaux, tu manques d'amour pour les humains.
Mais, curieusement, ce raisonnement spécieux ne vaut pas pour la haine, autre sentiment humain.
Ce qui est communément admis pour l'amour, ne s'applique pas pour la haine.
A propos de la haine, tu peux affirmer que tu exécres toute l'assemblée, personne ne doutera que ta répulsion soit de la même intensité pour tous.
Jamais, tu n'entendras cette interrogation fréquente lorsqu'il est question d'attachement : mais qui détestes-tu le plus ? lui ou moi? Les humains ou les animaux?

Donc, selon les humains la haine est une et indivisible, mais l'amour, non!

Nous sommes sur des petites routes bien étroites. A qui parler de toi?
Sur quelle épaule oser m'épancher ?
Comment ne pas se sentir marginale, pauvre femme originale, si sotte ?

Il faudra guérir très vite, la tristesse est sale et le temps compte.
Soyons clair aussi, la tristesse cela n'existe plus, aujourd'hui nous ne sommes plus jamais triste, nous sommes "déprimé".
La nuance est notable;
la tristesse est une maladie, une anomalie, presqu'une folie.
Place aux médicaments les « faut que, tu dois, y a qu'a..... » sont de retour .
Même la fenêtre d'accès aux peines est étroite et rigide comme tout le monde humain.

Comment ne pas t'appeler au secours.
Reviens ma biquette, ouvre moi la porte de notre ciel.
Je le ferai peut-être vivre sans toi ce ciel, mais quand ?.

Loriane Lydia Maleville

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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