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Nouvelles : Un vilain petit canard
Publié par couscous le 20-05-2013 07:30:00 ( 1365 lectures ) Articles du même auteur



Remarque : pour ceux qui ont l'habitude de me lire, vous constaterez que ce texte est légèrement inhabituel. J'avoue avoir eu envie de vider un peu mon sac et vous dévoiler un morceau de moi ...



Vous connaissez cette histoire ? Eh bien, j’en suis un. Non, je n’ai ni bec ni plumes mais je me suis toujours sentie ainsi.

Je suis fille unique. Mes parents n’ont pas souhaité réitérer l’expérience de la parentalité une seconde fois. Mon père ne désirait pas d’enfant sous prétexte que projeter un être vivant dans le chaos du monde est un acte d’inconscience. Mais il a fini par se laisser convaincre par Maman, désireuse de faire comme Monsieur et Madame Tout-Le-Monde de l’époque, dans les années 70. Avoir un enfant, c’était comme posséder une voiture ou être propriétaire. J’ai donc débarqué dans ma famille qui m’aimait par obligation car un enfant n’est ni repris ni échangé. J’ai grandi en tentant de me faire apprécier grâce à de beaux résultats scolaires et un comportement irréprochable. Mais les premiers de la classe n’ont pas toujours la cote auprès des autres. Mais lorsqu’un de mes congénères était absent et qu’il devait rattraper des cours en retard, je devenais alors, pour un temps, la fille indispensable.

A l’adolescence, on oublie la crise identitaire afin de ne pas passer pour la mauvaise et donner une raison de ne plus m’aimer. J’étais la jeune fille modèle qui ne demandait jamais à sortir le soir. De toute façon, il me fallait garder la maison désertée par mes parents, partis se défouler en boîte de nuit. Le monde à l’envers … non ?

L’écriture est devenue mon échappatoire, une porte pour faire entrer de l’oxygène, me retrouver, m’évader. Plaisir longtemps solitaire car non partagé. Plus tard, quelques poèmes pour les collègues à certaines occasions m’ont permis de me démarquer, de me différencier. En suscitant toujours l’émotion de mon destinataire, je parvenais à m’en faire apprécier. La reconnaissance … cette sensation qui fait chaud au cœur et redonne le sourire.

Je pratique aussi couramment l’humour. Il me permet de cacher ce manque profond et d’attirer l’attention de mon interlocuteur, qui m’accordera peut-être une petite attention sympathique par son sourire.

Nous sommes nombreux à rechercher cette reconnaissance pour nous affirmer comme un être unique parmi une populace stéréotypée. Certains écrivent, d’autres jouent des rôles, chantent ou tentent simplement d’être le meilleur dans leur domaine. Nous sommes tous de vilains petits canards mais des cygnes dans les yeux de l’être qui nous chérit, de l’enfant qui nous sourit, de celui qui nous remercie.

J’ai donc décidé de muer. Je ne veux plus me voir comme ce petit caneton pleurnichard. Je revêts maintenant le plumage de cygne, sous les yeux de mes proches qui m’apportent enfin cette reconnaissance inespérée.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.

Auteur Commentaire en débat
violette12
Posté le: 20-09-2013 14:37  Mis à jour: 20-09-2013 14:37
Semi pro
Inscrit le: 08-09-2013
De: le havre
Contributions: 99
 Re: Un vilain petit canard
Très émouvant ton témoignage, mais c'est certainement grâce à notre passage en vilain petit canard que nous devenons d'aussi jolie et magestueux cygnes, sans cette phase qui nous aident à nous dépasser, à grandir, peut-être serions nous devenues de vulgaires oies! (et je n'ai rien contre les oies!!!)

Répons(s) Auteur Posté le
 Re: Un vilain petit canard couscous 20-09-2013 19:10
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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