Qu’elle est belle cette Nymphe, Chrysalide inconnue
Ondoyant de son corps et mettant en émoi
Les alevins mutins, ovipares sournois
Qui effleurent tendrement son corps divinement nu

Daignant pour assécher sa peau de jeune vierge
S’extraire des flots bleus qui pourtant la protègent
Du regard malicieux des croquants sacrilèges
Guettant l’instant béni ou son sein blanc immerge

J’aimerai la barder de ces yeux malfaisants
Être Adam le seul homme, à la naissance du monde
Pour croquer cette pomme, sans perdre une seconde
Lui souffrant sans vergogne, mes tendres sentiments

Comme Aurore, j’ouvrirai toutes les portes du ciel
J’implorerai pour elle la clémence des dieux
S’il le faut de l’enfer je défierai le feu
J’irai me proposer au poteau sacrifiel

Pourquoi n’entend t-elle pas, ma sourde déchirure
Telle la Muse des eaux, elle disparait dans l’onde
De nouveau de mes songes, j’attendrai qu’elle s’exonde
Faisant fi des attentes, meurtrissant ma blessure