La lune était un voile
Et nous pauvres étoiles
Pléiades esseulées
Sous l’astre constellé
En mille flocons d’avoine
Cherchant le fil d’Ariane
Dénouant nos méninges
Tentant de mettre à nue
La Vénus du Berger

Mais dans l’immensité
Des cités cyclopéennes
Rien, non rien n’était pérenne
La lune était un voile
Le mystère reste entier
L’œil ne peut délier
Les visions diluviennes
Qui se tiennent une à une
Et qui sait d’où l’on vient ?

Quand les folies s’emparent
D’alpinistes en pensées
L’Homme refait son histoire
Il se rêve en lipard
Mélange d’un mâle lion
Et d’une femme léopard
Mais enfin ! Nul ne sait
D’où vient l’immense galion
Qui vogue vers nulle part

Vénus en perd les eaux
Neptune noie ses anneaux
Mars montre ses canaux
Proxima du Centaure
Que l’on touche sans effort
Est plus proche et plus pure
Que la foi qui transpire
De toutes les stalles obscures
D’un cœur de cathédral

Mais la lune est un voile

Et nous ?
Et nous ?
Et nous ?
Et nous, pauvres étoiles…