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Nouvelles : Psychanalyse vampirique : Lettre de notre vieille Détroit
Publié par alexis17 le 19-05-2014 17:50:00 ( 1183 lectures ) Articles du même auteur



En tant que jeune, je m'indigne aujourd'hui devant toute ces romans, tous ces films fantastiques qui nous rabâchent sans cesse les mêmes histoires d'amour entre créatures merveilleuses jadis œuvres de grands écrivains. Voici donc mon "indignation" sous forme de nouvelle.



Ma chère et tendre Aéris,

Une fois de plus, je t’écris ma lettre annuelle, sachant pertinemment que ces mots resteront sans réponses, mais que veux-tu ? Je ne peux me résoudre à t’oublier, même le simple temps d’une vie, d’une année ou d’une seconde. L’éternité est bien trop courte pour ne plus penser à toi, ne plus rêver de toi, ne plus t’aimer. J’ai trop peu de temps pour t’aimer. Malheureusement, notre amour ne se constitue plus que de mon amour et l’éternité ne l’est plus, sans toi à mes côtés. Détroit s’est d’ailleurs effondré depuis que tu t’es enfuie pour Macao. Les rues sont désertes, les maisons vides, les usines closes et il ne reste plus que de pauvres meutes de loups affamés et quelques paumés, ivres de songes (in)accomplis, tout comme moi. Je pense d’ailleurs m’exiler autre part d’ici quelques mois : Pripiat ? Pompéi ? Ani ? Une ville d’ores et déjà en ruines et qui ne pourra plus s’effondrer.

Sinon, parles-moi de Macao : le sang n’y est-il pas trop desséché ou alcoolisé ? Je parie que l’on y trouve pas mal d’amphétamines et de cocaïne. A Détroit aussi, les hommes ont ravagés leur sang dans les drogues et tant d’autres poisons… Cela leur permet d’oublier leurs maux et leur ennui. Je déteste Las Vegas et autres Atlantic City, alors, je ne pense plus essayer à te rejoindre dans ce casino ambulant, ce ramassis de déchets. Nous vivons la nuit et je ne pense pas m’habituer, un jour, aux âpres néons de ce genre de cité. Non, j’ai besoin de ma tendre obscurité ; je suis trop ennuyeux pour être sous la lumière tandis que tu es un ange qui ne vit que pour être aimée, te consumer et briller de mille feux, quitte à exploser en plein vol. Et puis, tu ne voudrais sûrement pas de moi. Non ?
Je te pose tant de questions qui resteront sûrement sans réponses, alors, je devrais plutôt parler de moi et du vestige que je suis. Cette année, j’ai appris un autre idiome, le yagan, et j’ai construit un nouveau réacteur basé sur la modification des ondes polychromatiques en énergie électromagnétique. J’ai essayé de composer de nouvelles scènes, mais, depuis que tu es partie, les poils de mon pinceau peinent à caresser ma toile. Mon esprit est malade de toi et je passe presque tout mon temps à dormir ou à relire de vieux classiques. Entre les Faulkner et les Kafka, j’ai dû feuilleter des dizaines de fois tes livres de poèmes et je ne m’en lasse pas, je ne m’en lasserai jamais. Pourquoi n’écris-tu plus ?

J’espère au moins que tu esquisses encore quelques vers, quelques pieds de temps à autre. Envoies-les moi, tu sais qu’ils sont, à mes yeux, les plus beaux, les plus merveilleux… Mais, je ne suis pas totalement objectif, non ?

Peut-être devrais-je conclure cette lettre ? J’aimerais pourtant te parler encore et encore, mais tu restes muette. Toi qui écrit si bien, et moi, qui torture la langue, quel gâchis. S’il-te-plait, je t’en prie, aime moi encore un peu, juste le temps d’une vie, qu’est-ce qu’une vie à l’échelle de l’éternité ? Une simple vie contre l’éternité, qu’est-ce ?

Je devrais changer de sujet pour parachever cette amère lettre. J’ai une faute à me faire expier : armé de quelques bombes, j’ai peint certains de tes vers sur les murs les plus délabrés de la cité, comme pour leur donner une seconde vie. Détroit s’est maintenant affublé d’une belle parure : tes mots, tes mots si beaux. Désormais, à chaque croisement, j’aperçois tes mots encrés (ou ancrés ?) dans les briques rougeâtres. J’avais besoin que ton ombre plane autour de moi, que ton aura plane encore près de mon être. Tes vestiges me soutiennent ainsi, dans cette ville qui s’écroule et moi aussi, je m’effondre. Peut-être Détroit renaitra-t-il ainsi de tes mots ?



Gabrielle Aéris relisait la lettre, signée du si nostalgique Anders Petrovski. Ce pauvre mélancolique avait toujours été un grand éperdu, bon pour l’asile et pourtant… Chaque année, lorsqu’elle recevait la lettre d’Anders, Gabrielle, à son tour, replongeait dans cette tendre mélancolie et sentait son cœur si froid et si vide se déchirer sous le poids des âpres souvenirs. Gabrielle, malgré la douleur et la peine, décachetait à chaque fois avec la même attente les écrits du triste Anders et y lisait minutieusement chacun des sombres mots de cet homme, qui jadis fut son amant. Gabrielle cependant ne pouvait se résoudre à répondre ; elle griffonnait quelques phrases puis s’arrêtait et brûlait sa correspondance ou la jetait depuis un pont, dans les méandres des fleuves les plus troubles. Gabrielle n’écrivait à vrai dire plus rien depuis des dizaines d’années ; elle savait qu’elle ne publierait jamais ses écrits, puisque, pour quelqu’un de son espèce, la célébrité n’était pas envisageable, et s’était donc résolu à arrêter l’écriture…

Gabrielle rangea soigneusement la lettre dans son coffret qui, depuis presque un siècle, conservait les précieux bouts de papier. Les feuilles s’étaient empilées années après années, les unes sur les autres, et, parfois, lors des nuits les plus chagrines d’Aéris, ressortaient pour être relues. De ses mains moites, Gabrielle saisissait une des lettres et replongeait dans les écrits d’Anders avec passion et chagrin. Elle s’asseyait au bord d’une fenêtre, regardait au loin la mer de Chine, et se perdait dans les lettres de Petrovski. Plus les années passait, plus la ville de Détroit s’effondrait, plus Macao grandissait ; plus les années défilaient, plus Anders s’effondrait, plus Gabrielle s’épanouissait. Ainsi, Détroit et Petrovski étaient voués à tomber en ruines tandis que Macao et Aéris prospéraient à conquérir le monde.

Gabrielle avait toujours été heureuse avec Anders, même plus qu’heureuse. Mais Gabrielle ne voulait pas d’une éternité paisible, ne voulait pas vivre dans ce fantasme, ce bonheur, comme le nomme les hommes. Un bonheur ne l’est pas s’il est éternel, telle était la maxime d’Aéris. C’était pour cette raison que Gabrielle s’était interdit de lui répondre, pour ne pas succomber à un bonheur facile. Gabrielle voulait poursuivre son bonheur et, lorsqu’elle l’atteindrait, tout quitter pour le reconquérir, une fois de plus. Gabrielle rêvait de s’envoler, de monter encore et toujours tandis qu’Anders était voué à s’éroder au fil des âges.

Gabrielle avait renoncé à l’amour tandis qu’Anders n’aspirait qu’à cela, qu’à cette terrible chose dont rêve inlassablement hommes et femmes. Mais Gabrielle ne rêvait plus. Cela était peut-être son seul regret, avec le crépuscule et l’aurore : rêver. Depuis qu’elle s’était transformée, son sang s’était glacé, son cœur avait arrêté sa machinerie et elle avait cessé de rêver. Il n’y avait plus de chimères, plus de monstres ni de pays des merveilles, non, plus rien. Elle ne pouvait plus voir le soleil, ni même le rêver. Elle ne pouvait plus rêver et ses jours, lorsqu’elle dormait paisiblement, ne se constituaient plus que d’un néant absolu, un sombre infini, si apeurant, si terrifiant. Chaque jour, Gabrielle mourrait ainsi et attendait la nuit avec impatience. Pourtant, Anders rêvait. Anders adorait dormir, Anders aimait les grâces matinées (ou plutôt nuits) dans la chaleur de l’être aimé, dans la chaleur de Gabrielle. Puis, la nuit venue, Anders peignait ses rêves et Gabrielle regardait avec admiration les rêves Anders, et, d’une certaine façon, rêvait à son tour, rêvait éveillée. Gabrielle rangea cependant son coffret dans sa grande malle, la malle des maux ; Gabrielle avait besoin d’enfouir au plus profond de son appartement les lettres pour ne pas s’y abandonner trop souvent, là, séquestrées au fond de sa malle, enfermées dans le coffret. Elle regarda par une dernière fois par la fenêtre : le soleil ne tarderait pas à se lever et Gabrielle à s’endormir, à mourir.

Elle marcha jusqu’à la cuisine, sortit de son frigidaire une dose de sang humain et l’avala goulument. Gabrielle ne prélevait plus depuis des siècles à la source, à la gorge et payait (ou plutôt, soudoyait) quelques infirmières pour se faire livrer chaque semaine quelques litres rougeâtres. Le suave festin glissa le long de son gosier et quelques gouttes douceâtres s’accrochèrent dans les fines rainures de ses ardentes lèvres. Anders inversement à Gabrielle, n’avait jamais réussi à déguster le sang et ne s’en nourrissait que par nécessité élémentaire. Au contraire, la demoiselle adorait ce goût si particulier, indescriptible qui faisait brûler ses papilles. Cependant, Gabrielle se restreignait et jamais ne s’abreuvait dans les corps : une fois que ses dents s’étaient plantées dans la chaire, elle ne pouvait s’arrêter que lorsque la dernière goutte de la bête avait coulée le long de sa gorge assoiffée. Gabrielle était une vraie chasseuse et adorait mordre les parties tendres (cuisses et gorge) mais également les plus dures, les omoplates ou les poignets. Mais avec les temps récents, elle avait renoncé à chasser des proies vivantes… Trop de médiatisation dans ce genre d’affaires…

Il était temps de s’endormir ; Gabrielle referma les rideaux et s’aventura dans sa chambre avec appréhension, ce terrible doute qui la saisit chaque matin avant de s’endormir pour d’infiniment noirs songes. A chaque fois, Gabrielle s’allongeait sur son lit et redoutait le sommeil. Là, seule, les fesses enfoncées dans le drap plissé, Gabrielle avait peur, peur de ne pas se réveiller. Si seulement elle aussi rêvait, tout comme Anders ! Quelle ironie n’est-ce pas ? Elle, la poétesse, l’artiste, qui créait et inventait du fond de son imagination toute sortes de récits et de fiction, elle ne rêvait pas et restait encrée dans la réalité tandis qu’Anders, bien plus scientifique, bien plus proche du réel, rêvait à foison.

Les pensées de Gabrielle divaguaient encore vers ce cher Petrovski. Lorsqu’elle était près de lui, elle savait qu’elle se réveillerait, qu’il serait là pour la sauver du néant. Mais, depuis qu’elle l’avait quitté et demeurait seule dans l’immensité de la chambre, la grandeur du lit, Gabrielle devait se persuader de son éveil le soir venu. Elle se persuadait de son réveil, allongée pendant de longues minutes, essayant d’oublier son atroce angoisse ; Gabrielle repensait aux nuits passées à errer dans les plaines écossaises et les couloirs des manoirs séculaires, aux dîners bourgeois dans les cafés parisiens entourés d’Hemingway et de Fitzgerald, aux paisibles rizières japonaises bercées par le clair de lune chatoyant, et aux oasis millénaires au cœur des déserts maghrébins.

Et puis, elle se souvint de ce dernier paragraphe, le dernier de la dernière lettre : ses mots sur les murs délabrés de Détroit. Cela l’amusa : comment Anders pouvait-il croire que ces mots redonneraient vie aux murs, à l’immense ville de Détroit ? Comment quelques gouttes de peinture pourraient devenir un élixir de vie ? La peinture n’est pas faite de feuilles d’or, alors, pourquoi enjoliverait-elle une ruine telle que Détroit ? Mais, plus Gabrielle Aéris repensait à tous ces vers éparpillés dans les vestiges et l’amer béton, plus elle se détendait, esquissait un large sourire sur sa face attendrie, soulagée, reposée. Les mots font naitre des pages et des livres, des contes et des fables, des héros et des mythes mais les mots, si simples et si élémentaires, peuvent-ils faire renaitre la vie au creux des ruines abandonnées, dévastées et saccagées, ramassis de détritus ?

Anders avait toujours été obsédé par les mots, quoiqu’incapable d’écrire quelconque écrit. Anders Petrovski rêvait de créer des mots, de parvenir à former un nouveau langage, le langage le plus primitif et le plus rudimentaire de tous, mais le plus beau des langages… Au fil des siècles, Anders avait appris des dizaines de langues, des centaines de dialectes et autres idiomes oubliés. Anders était obstiné par cet ouvrage impossible, celui de créer la plus belle des langues. Mais Anders n’avait jamais écrit un seul nouveau mot. Jamais. Il avait trop peur, trop peur de ce qu’il pouvait créer ; car Anders croyait également que les mots pouvaient tout détruire, provoquer la destruction et semer la peur à travers les esprits. Les mots étaient, aux yeux du doux Anders, la plus fatale des armes.

Ainsi, le jeune Petrovski, alors âgé de ses premiers siècles, s’était éperdu de la douce Aéris, poétesse d’un talent inestimable. Il était passionné de sa beauté, de son intelligence, de son humour, mais surtout, de ses mots ! C’était en pleine période de guerre tsarine, au cœur des plateaux gelés et de la campagne transie, là, au creux de l’Oural ; dans une sombre cabane, refuge des ultimes intellects, quelques individus ténébreux parlaient des dernières œuvres françaises tandis qu’Aéris esquissait quelques vers. A la lueur d’un cierge, il se pencha alors sur ses écrits et sut alors qu’elle était son élue. Elle sourit âprement et ses yeux le toisèrent d’un air torve mais se ravisèrent doucettement lorsqu’elle découvrit un tendre visage. Et ainsi, naquit leur histoire, une simple histoire d’amour et pourtant si… tortueuse.

Gabrielle se dénuda et s’enfouit dans la soie, dans les draps soyeux, repassant un à un les souvenirs les plus marquants de son existence. Que retenait-elle de ces siècles ? Plus grand-chose, à vrai dire, si ce n’est des étreintes, des murmures. Il n’y avait aucune violence ou rudesse dans ces mémoires mais simplement quelques caresses, quelques chuchotements amoureusement susurrés. Il n’y avait pas de sexe, pas de baiser goulus mais de simples touchers gracieux et délicats. Il n’y avait ni célèbres écrivains, ni fameux repas, ni fêtes fastueuses mais juste des scènes de vie, anodines, quotidiennes. Les réminiscences de Gabrielle la retournaient une fois de plus vers… Anders Petrovski, encore et toujours.
Gabrielle, qui s’était forcée à ne plus aimer le fidèle Anders, décida d’exiler son esprit vers un tout autre sujet, dans lequel Anders, aussi réconfort soit-il, n’interviendrait plus. Gabrielle ne souhait que l’oublier, lui, dont elle essayait de ne plus prononcer le nom. Elle divagua donc vers quelques si belles phrases de Tchekhov, qu’elle regrettait de n’avoir jamais connu et mis à les réciter presque machinalement :


« Toute la Russie est notre Cerisaie. La terre est vaste et belle, il y a beaucoup d'endroits splendides. Imaginez, Ania : votre grand-père, votre arrière-grand-père, tous vos ancêtres possédaient des esclaves, ils possédaient des âmes vivantes, et ne sentez-vous pas dans chaque fruit de votre cerisaie, dans chaque feuille, dans chaque tronc, des créatures humaines qui vous regardent, n'entendez-vous donc pas leurs voix ?... Posséder des âmes vivantes - mais cela vous a dégénérés, vous tous, vivants ou morts, si bien que votre mère, vous, votre oncle, vous ne voyez même plus que vous vivez sur des dettes, sur le compte des autres, le compte de ces gens que vous laissez à peine entrer dans votre vestibule... Nous sommes en retard d'au moins deux siècles, nous n'avons rien de rien, pas de rapport défini avec notre passé, nous ne faisons que philosopher, nous plaindre de l'ennui ou boire de la vodka. C'est tellement clair, pour commencer à vivre dans le présent, il faut d'abord racheter notre passé, en finir avec lui, et l'on ne peut le racheter qu'au prix de la souffrance, au prix d'un labeur inouï et sans relâche. Comprenez cela, Ania. »


Il y avait dans ces phrases, tout ce dont Gabrielle était éprise : la beauté des images, la réflexion sur le temps qui passe, les erreurs des hommes… Elle adorait quand les hommes admettaient leur retard, scientifique et littéraire, reconnaissaient leurs défauts et délaissaient l’espace d’un instant leur si chère vanité. Elle exultait d’autant plus lorsque cela était si charmant, si joliment dit, avec la plus grande précaution dans chacun des mots. Mais, Tchekhov la renvoya bien vite à la Russie, puis aux tsars et à l’Oural, aux brousses glacées et aux brises givrées, aux sèches étendues brunâtres et à cette simple cabane de bois, perchée dans les collines ondoyantes. Une cabane éclairée à la lueur de la cire brûlante. Elle revoyait alors son visage, le visage dont elle ne pouvait prononcer le nom : il surgissait de l’obscurité et venait l’embrasser. Mais ce qui dans ses souvenirs était un baiser amoureux, devint, dans ses songes, un baiser mortuaire ! Les lèvres du jeune homme l’absorbait dans un feu ravageur, dévorait son corps, sa chair et son esprit, la plongeant dans les enfers et les limbes de la torture éternelle. Gabrielle essayait de retourner vers Tchekhov, de remonter le courant sinueux de ses pensées mais elle avait cette atroce image, celle d’Anders, mais un Anders changé, défiguré, hideux et qui l’avalait voracement, celle d’une bête affamée, au front plissé et aux arcades froncées, aux joues décharnées et à la mâchoire osseuse, aux yeux enragés et aux lèvres irascibles.

« Pourquoi Anders me tortures-tu avec tes immondes lettres ? pensa-t-elle ». Bien sûr, elle ne lui en voulait aucunement, sachant que l’amour était un sentiment pur et nullement malintentionné. Mais l’amour de Petrovski qui inondait ces lettres agissait comme un poison sur Aéris, un venin qui rongeait ses pensées et transformait son esprit en une masse saturée de haine et de tristesse. Gabrielle détestait le fait de ne pouvoir aimer Anders tandis qu’il haïssait de ne plus être aimé. Mais Gabrielle Aéris ne voulait plus vivre facilement, si aisément, si joyeusement et, selon elle, se devait de mériter le bonheur après des années, peut-être des siècles, d’acharnement, de châtiment, de pénitence et de tourment, pour qu’enfin, un jour, survienne le bonheur, le tendre bonheur, si doux, si durement acquis.

Au dehors, l’aurore et l’aube pointèrent alors leurs premiers rais et son las, fatigué et éreinté corps s’en alla ainsi dans les limbes du sommeil.

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Auteur Commentaire en débat
EXEM
Posté le: 20-05-2014 01:53  Mis à jour: 20-05-2014 01:53
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
 Re: Psychanalyse vampirique : Lettre de notre vieille Dé...
Je suis tout à fait d'accord avec toi au sujet de ces fééries et fantasies. Je l'avais une fois, écrit sur un site, et je me suis fait dire : "Mêles-toi de ce qui te plait, et laisse-nous rêver!".
Depuis, je n'ai plus écrit un seul commentaire à ce sujet.
Mais venons-en à ton texte. Il m'a plu par sa dualité. En effet, parfois j'étais pris par l'action et sentiments si bien décrits et parfois le texte m'a fait rire par (selon moi) ta façon habile et subtile de te moquer. Donc, en tout, une excellente lecture, comme toujours. Bravo.
couscous
Posté le: 20-05-2014 06:53  Mis à jour: 20-05-2014 06:53
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Psychanalyse vampirique : Lettre de notre vieille Dé...
Voilà qui ferait un superbe scénario de film. Tu nous présentes une version non edulcorée d'une relation amoureuse entre vampires (pour autant qu'ils existent). Leur psychologie est travaillée et les tourments sont bien décrits.

Merci pour cette lecture

Amitiés

Couscous
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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