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Nouvelles confirmées : C'est grave Docteur!
Publié par Istenozot le 25-04-2016 23:20:00 ( 1081 lectures ) Articles du même auteur



Cette petite nouvelle est ma réponse au défi de notre ami Serge du 23 avril 2016 :

http://www.loree-des-reves.com/module ... hp?topic_id=4554&forum=21

La scène se passe dans le cabinet du Docteur Yapadesouci, psychiatre et psychanalyste à Paris. Sa secrétaire très particulière reçoit un coup de téléphone du secrétariat général de la Présidence de la République lui demandant une consultation médicale pour le Président, à 20h, ce lundi 25 avril 2032.
Arrive l’heure du rendez vous. La secrétaire médicale introduit le Président dans le bureau médical.

- Bonjour cher docteur, j’ai besoin de vous voir !
- Qu’y a-t-il Monsieur le Président.
- Puis je avoir toute votre confiance et me garantissez vous que vous ne répéterez pas mes propos?
- Voyons, Monsieur le Président, je suis tenu au secret professionnel !
- La valeur du secret professionnel à notre époque médiatique est comme un vent qui se prend à tourner souvent, lui rétorque le Président.
- Si vous n’avez pas confiance en moi, allez voir un autre de mes confrères !
- Non, non, j’ai besoin de vous parler à vous ! Voilà Docteur, comme vous le savez, je dois prendre une décision cruciale, savoir si je dois me présenter à la Présidence de la République l’année prochaine, mais un mauvais rêve éveillé, fait la semaine dernière, me torture depuis cette date et m’invite à la prudence.
- Si je peux vous aider, je le ferai avec plaisir Monsieur le Président.
- Eh bien voilà la nature exacte de mon rêve et le détail précis de la conversation que j’ai eu avec mon double harcèlent mon esprit en permanence au point que je m’en souviens dans les moindres détails.
- Je vous écoute, lui dit le Docteur Yapadesouci.
- Eh bien voilà Docteur, je suis à bicyclette dans la campagne provençale, me promenant sur une route vicinale entre la garrigue et les vignes des Coteaux du Languedoc lorsque subitement je vois derrière moi mon double qui s’apprête à me doubler et je lui dis :

- Mais que fais-tu ?
- Je te poursuis, me répondit-il !
- Mais pourquoi tu me poursuis puisque tu es déjà moi.
- Ah non, je suis toi !
- Toi, c’est moi !
- Pas encore car il me faut te doubler !
- Mais pourquoi me doubler ? lui répondis-je !
- Pour passer en toi et être toi ?
- Et tu ne veux pas y rester ?
- Ah non, je préfère te doubler !
- Si tu me doubles, tu seras toi et plus moi.
- Mais tu m’as bien vu, je suis toi.
- Ah non, si tu me doubles, tu ne seras plus moi. Tu seras un autre moi, toi en fait ! Un autre toi en plus de moi ! Et s’il te prenait l’envie de me redoubler, tu deviendrais eux.
- Mais alors cela ne serait plus toi et moi, mais toi, moi et eux, me répondit-il !
- Oui mais eux, c’est toi et moi ! Et toi et moi nous ne faisons qu’un.
- Ça c’est toi qui le dit !
- Mais c’est aussi toi, puisque toi et moi nous ne faisons qu’un lui répondis-je!
- Pour en finir on va se dédoubler !
- Ah non, imagines un peu c’est déjà compliqué à deux. Tu les vois avoir le même discours que nous. L’on va, je crois, devenir fous.
- Mais nous le sommes déjà.

- Et ce dialogue revenait en boucle cher Docteur, comprenez mon émoi.
- Je crois comprendre votre problème, vous ne devez pas doubler votre moi.
- Vous me voyez encore en désarroi. Que voulez vous dire ? (Un long silence) Mais pourquoi ?
- Il vous faut éviter de vous jeter sur moi !
- Ah non, vous n’allez pas revenir dans mon rêve!
- Non, n’allez pas vous jeter sur le toi, mais laissez vous aller au surmoi. Je le tiens votre toi et moi, c’est le surmoi qui vous permettra le refoulement de vos pulsions jugées inacceptables.
- Mes pulsions inacceptables ! Je les éliminerai, je les dézinguerai bien tous les candidats à la présidence de la république ! Pourquoi voulez vous que je les refoule, mes pulsions ? C’est tous les candidats qu’il faut refouler !
- Alors vous l’avez votre réponse à votre candidature !
- Dites donc Docteur, vous êtes encore plus fou que moi.
- Alors ne me rattrapez pas et ne doublez pas, et vous ne serez pas fou, ou non plutôt, vous serez un fou assumé. Et ainsi vous en deviendrez plus sage.
- Ça c’est toi qui le dit !
- Ne vous ai-je pas déjà entendu dire cela ! Allez soyons fous sans l’être tout à fait. Nous serons ainsi plus sages qu’il n’y paraît.

Les deux interlocuteurs se regardent dans les yeux pendant plusieurs minutes. Le Président de la République quitte avec surprise le Docteur yapadesouci, après que celui-ci lui ait dit  :

- N’allez pas voir la folie ailleurs, regardez vous dans une glace. En vous voyant ainsi fou, vous êtes plus facilement heureux.

Jacques Hosotte

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
icare
Posté le: 29-04-2016 23:09  Mis à jour: 29-04-2016 23:09
Semi pro
Inscrit le: 01-09-2015
De: Elysée
Contributions: 129
 Re: C'est grave Docteur!
J'ai bien peur que ce soit grave! tant mieux tant quelle est douce :)
Istenozot
Posté le: 30-04-2016 12:09  Mis à jour: 30-04-2016 12:09
Plume d'Or
Inscrit le: 18-02-2015
De: Dijon
Contributions: 2303
 Re: C'est grave Docteur!
Bonjour Icare,

Merci pour ton message.
Je te souhaite un magnifique week end.

Amitiés de Dijon.

Jacques
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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