Je ne sais pas pourquoi, quelque chose me gêne ;
Je sens monter en moi,émanant de mes gènes,
Un genre de malaise et de dérangement.
Je voudrais m'en passer et ne vois pas comment.
Voyons...Tout est rangé. Je n'ai pas de passif,
Pas d'ennui de santé, de soucis excessifs ;
Je n'ai rien entrepris, et ce, pour quelques jours.
Pourquoi me perturber mon tranquille séjour ?
Tout est bien arrangé pour que je sois à l'aise,
Alors, d'où me viendrait cet importun malaise
Qui me prend aussitôt que je suis allongé,
Revenant de la mer où je m'étais plongé ?
Si tout se passe bien, dès mon verre terminé,
J' envisage, serein, de partir pour dîner,
Le soleil se couchant dans de merveilleux tons,
A petits pas comptés, droit sur mon cabanon.

J'avais eu ce souci l'an passé...Mais, j'y pense !
C'était également au cours de mes vacances !
Je n'aurais jamais crû que je serais capable,
N'ayant aucun regret, de me sentir coupable.
J'ai pourtant l'impression que les gens me regardent...
Je deviens parano, aucun oeil ne s'attarde.
J' en suis sûr, le problème est là, à ma portée
Et je vais le résoudre en un seul a-parte.

Je sais: vous me voyez et j'ai l'air assoupi,
Mais je fais ce qu'il faut pour trouver le répit:
J' additionne les faîts , ou bien je les retranche,
Et la clarté enfin, qui , comme une avalanche,
M'envahit tout entier et, comme une oraison,
Me donne, de mon trouble, une claire raison :

Je n'ai pas su encore me faire à l'habitude
D'aller me reposer sans fond de lassitude,
Et partir en vacances en tant que retraité
Me fait même oublier que je l'ai mérité.
Maintenant que je sais, je me ferai raison
Et rentrerai serein demain, dans ma maison.
Ce sera mon destin : en retirant mes tongs,
Je reprends le chemin vers une chaise-longue ;
Et puis j'irai squatter un peu le canapé,
Sourd à toute injonction visant à m' occuper...