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Poèmes : « Esclarmonde » (qui éclaire le monde)
Publié par Johan le 10-03-2018 10:44:04 ( 686 lectures ) Articles du même auteur



Montségur 16 mars 1244

« Esclarmonde » (qui éclaire le monde)

Guilhèm l’avait assise là, sur le plus haut rempart.
Un manteau de bure enveloppait son corps défait.
Le vent froid de mars agitait ses cheveux noirs,
Et mordait durement son visage pâle comme le lait.

Au pied de la montagne où trônait le château,
Elle voyait s’agiter dans le camp des Français,
Ces soldats qui demain deviendront ces bourreaux,
En mettant le feu, dans la fosse, à ces énormes fagots.

Le chevalier la regardait plein d’amour et de désespoir.
Il avait tout essayé pour qu’elle renonce à se sacrifier,
Rien ne valait qu’on la jette dans les ardeurs de ce bûcher
Dieu ne pouvait pas demander ça, surtout au nom de la foi.

Eprouvée dans sa jeune vie, Esclarmonde l’avait été,
Par cette infirmité qui obligeait Guilhèm à la porter.
Son amour pour ce gentil « faidit » était sans limite,
Mais elle ne voulait pas être sujette à embarrasser sa vie.

Elle avait donc choisi que par amour de lui,
Elle prendrait le chemin de la pureté éternelle,
Qui la délivrera du poids de ce monde matériel.
Son âme ainsi reviendra une des lumières du paradis.

Mais pour lui Guilhèm, qui l’aimait sans aucune exigence,
Qui, en plus de chevalier, pour elle était aussi devenu servant
Et Troubadour, que lui restera-t-il comme destinée dorénavant ?
Sinon celle, d’engager chaque jour des combats à outrance,
Où il espérera qu’une lame d’acier lui enlèvera la vie.

Guilhèm mourut ainsi devant les portes de Toulouse,
Ou chaque jour il provoquait en combat singulier,
Un de ces Français qui, pour Montfort, s’était croisé.
Il en tua une bonne centaine avant qu’il ne reçut lui-même,
La blessure mortelle, qui l’envoya vers la lumière de celle,
Qui éclairait son monde et qu’il aimait au point de lui donner sa vie.

(JR.).

Cette poésie conte une histoire romancée, dont les deux personnages ont bien existé.
Voila qui ils étaient :

* « Esclarmonde de Péreille ou de Perelha », était la fille de Raymond de Pérelha et de Corba de Lanta.
Les textes occitans anciens nous la décrivent comme belle et courageuse, mais aussi infirme.
Esclarmonde avait vingt ans lorsque eut lieu la reddition du château de Montségur en mars 1244.
Sa famille possédait le château et elle fut parmi celles de la noblesse occitane qui résista aux 6000 soldats français qui en faisaient le siège.
Esclarmonde décida à recevoir « consolamentum » cathare quelques jours avant que l’Inquisition décide d’allumer un bûcher au pied du « pog » au sommet duquel s’élevait le château, bûcher dans lequel furent jetés tous ceux et celles qui ne voulurent pas adhérer à la religion catholique de Rome. Ce fut donc 220 victimes que ce 16 mars 1244, l’église de Rome brula !

* « Guilhèm de Montanhagol » fut l’un des derniers défenseurs des Cathares et des troubadours lors des atrocités que l’Inquisition de l’Eglise de Rome leur infligeait.
D’origine Toulousaine Guilhèm bénéficiait des protections de Ramon VII comte de Toulouse et de Jacques V roi d’Aragon,
Guilhèm fut témoin de tous les événements et massacres perpétués par Simon de Montfort et son armée de soit-disant croisés avec la bénédiction et la participation active des légats de l’église de Rome qui asservirent l’Occitanie pour la piller de ses richesses et de sa culture.
Les poèmes de Guilhèm sont toujours modérés et la force de ses textes est cinglante de par son élégance.
Très dialecticien, il dénoncera l’occupation meurtrière des Français de l’Occitanie et l’arrogance assassine de l’Eglise.
Il voyait en l’amour un principe naturel de vertu, qui l’amenait à proclamer : « que l’amour est chasteté ».
(JR.).

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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