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Accueil >> newbb >> Défi du 21-03-2015 [Les Forums - Défis et concours]

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Défi du 21-03-2015
Plume d'Or
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Bonjour les Loriens,

A mon tour de proposer un thème pour le défi de la semaine.
Je vous fais grâce du printemps, je suppose que c'est déjà sorti une autre année. Et puis j'ai envie d'un peu de poésie après la prise de bec.

En 1972, la chanteuse Dalida, en solo avec l’acteur Alain Delon, nous bouleversait avec un titre devenu légendaire depuis.

Elle chantait alors ces vers prophétiques, bientôt pour l’éternité :

« Moi, les mots tendres enrobés de douceur
Se posent sur ma bouche
Mais jamais sur mon cœur »


A vous de les décliner, sous la forme que vous souhaitez.

En cadeau, voici la vidéo originale de Dalida : Vidéo Dalida You Tube

Donald

Posté le : 21/03/2015 03:58
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Re: Défi du 21-03-2015
Plume d'Or
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Merci pour la vidéo, je commence bien la journée !

Posté le : 21/03/2015 08:06
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Re: Défi du 21-03-2015
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Je ne sais pourquoi mais la vidéo de Dalida m'a fait penser à ce sketch :

https://www.youtube.com/watch?v=Q__RO4pKJZk

Posté le : 21/03/2015 12:52
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Re: Défi du 21-03-2015
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Notre destin éphémère

L’atmosphère de la discothèque est enfumée. Portées au-dessus du brouhaha ambiant, nous nous approchons de notre destinataire, une jolie rouquine à l’air mutin et au sourire chaleureux. Nous commençons à la caresser, l’entourer peu à peu d’une douceur chaude. Le rouge lui monte aux joues pendant qu’elle nous boit. Nous continuons, enjôleuses, enivrantes et mielleuses. Notre but semble atteint et notre maître s’applique à conserver cette osmose avec elle. Nous coulons à flot pendant plusieurs heures avant qu’un silence nous soit finalement imposé. Le lieu a changé ; il est confiné, sombre, personnel. Seuls des cris et des gémissements résonnent maintenant dans la chambre à coucher. Nous sommes remplacées par des gestes et tout ce que nous avons promis se concrétise.

Nous voici quelques mois plus tard et notre acquiescement se mêle à celui de la rouquine, générant une salve d’applaudissements dans l’assemblée. Nous restons douces et aimantes mais plus uniquement à l’égard de celle qui nous reconnaît même si nous ne sommes que susurrées. Désormais, un jeune enfant nous attend pour le calmer, le rassurer, lui chanter une berceuse ou encore lui raconter son histoire du soir. Nous nous faisons parfois plus fermes face au danger ou à l’interdit.

Peu à peu, nous sommes devenues suaves pour une autre, une petite blonde, et restons silencieuses face à la rousse. Mais ceci ne dure qu’un temps car des interrogations fusent et nous voilà alors fuyantes, mensongères, bégayantes dans la bouche de notre maître.

Un jour, nous redevenons empreintes de vérité, celle qui blesse. Nous sommes désormais acerbes, vives. Fini la fausseté, les caresses et l’encens, nous évoluons en fumée toxique qui agresse notre victime dont les cheveux de feu et les yeux ont perdu tout éclat. Notre adieu vibre dans l’air avant que notre maître quitte la pièce. Nous restons encore dans l’esprit de la femme où nous tournoyons longtemps, devenant obsédantes. Elle nous ressasse, nous rumine alors qu’il faudrait qu’elle nous laisse nous envoler car nous ne sommes, par nature, qu’éphémères et libres. Quelques jours plus tard, elle nous livre à ce professionnel assis derrière le canapé sur lequel elle est allongée. Ce dernier nous écoute et nous libère du fardeau dont notre maître nous avait chargées.

Alors, chers lecteurs, méfiez-vous lorsque vous nous entendez. Nous pouvons revêtir plusieurs apparences. Ne nous buvez pas sans connaître celui qui nous déverse, ne vous laissez pas endormir par notre écoute. Sachez nous utiliser à bon escient pour consoler, réconforter car notre force est reconnue. Lorsque vous nous donnez, ne le faites pas à la légère car nous reprendre est trahison. Souvenez-vous que, si le silence est d’or, nous sommes d’argent et que si les écrits restent, nous préférons nous envoler !


Posté le : 22/03/2015 15:15
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Re: Défi du 21-03-2015
Plume d'Or
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@Couscous: c'est si vrai ce que tu dis. J'ai bien aimé le coup du canapé. La morale de fin devrait être inscrite dans les contrats de mariage. Tiens, je vais en parler à mon ami François !

Posté le : 22/03/2015 21:06
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Re: Défi du 21-03-2015
Accro
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Ma bien-aimée !
Que j'aime entendre tes tendres mots enrobés de douceur
Friandises voluptueuses, tel un doux baiser à la volée qui font corps à corps avec mes lèvres
Qui elles te murmure en harmonie, je t'adore !

Posté le : 22/03/2015 22:16
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Re: Défi du 21-03-2015
Plume d'Or
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Pierrot, mon lunaire


Pierrot descendit de la Lune, un après-midi d’été, sur un coup de tête, une humeur romantique. Il déambula dans les rues de Paris, sans se soucier des regards amusés. La capitale de l’Amour, le pays du romantisme, la patrie des arts et des lettres lui tendait les bras, lui offrait ses souvenirs de grandeur et ses œuvres d’art historiques.

Le souvenir douloureux de sa rupture avec Colombine, sa première grande émotion, lui serrait pourtant toujours les entrailles. Il entendait encore la douce mélodie de la flute, quand sa bien aimée lui répondait dans des tonalités mineures, des délices sonores connus de milliers d’amoureux. Leurs échanges harmonieux lui manquaient constamment. Depuis le départ de Colombine, quelque part au milieu de la Grande Ourse, Pierrot n’avait plus goût à rien. Il trouvait la Lune bien grise, trop grande pour lui sans personne à aimer.

Pierrot entra dans le jardin public, regarda les mamans chérir leurs enfants et les jeunes gens se prendre par la main. Il régnait en ces lieux une ambiance de quiétude, un goût d’éternité. La chaleur estivale commençait à s’estomper, laissant place à une atmosphère fruitée et à un petit vent frais d’Orient.

Le spleen reprit le cœur de l’ami Pierrot. Il emboucha lentement sa clarinette et souffla de timides triolets pour commencer, d’abord dans les basses puis un peu dans les aigus. L’inspiration prit la suite, dirigeant son doigté sur les clés de sol et de fa, vidant son esprit des pensées nostalgiques pour les convertir en jolies gammes chromatiques. Peu à peu, une foule de passants anonymes l’encercla en silence, respira en cadence, n’osa pas interrompre par des paroles inutiles le concert improvisé.

Nina leva les yeux de son livre. Assise sur un banc en bois, elle avait vainement essayé d’occuper ses tristes journées en lisant de la belle poésie française, un recueil d’œuvres écrites et magnifiées par un jeune Polonais mort trop tôt pour la France dans une guerre inhumaine. Le son boisé de l’instrument à vent chatouillait désormais ses oreilles en un enchantement mélodieux digne des oiseaux exotiques.

La jeune femme regarda l’étrange instrumentiste, un homme frêle habillé bizarrement et habité par un élan nostalgique. Nina admira surtout les yeux passionnés de Pierrot, une sorte de miroir aux sentiments les plus profonds. Elle se dirigea ensuite vers l’attroupement et se joignit discrètement aux spectateurs silencieux.

« Tout est dit dans ces simples notes. » pensa Nina. En écoutant les variations de la clarinette, Nina se rappela pourquoi elle était restée si longtemps seule malgré ses nombreux prétendants. Les déclarations enflammées, les poses théâtrales, les discours d’apparat et le cérémonial bourgeois lui paraissaient toujours des artifices incongrus, des rayures grossières dans l’émail immaculé de son désir amoureux. Nina ne supportait plus les mots tendres enrobés de douceur, déposés sur sa bouche mais jamais sur son cœur.

Nina eut subitement envie de chanter, d’accompagner Pierrot dans un spectacle impromptu, sans se soucier du qu’en-dira-t-on et des mauvaises langues. Elle se rapprocha du clarinettiste, lui posa doucement la main sur l’épaule puis entama une série d’arpèges dans sa tonalité. Pierrot ne montra nulle surprise devant cette irruption spontanée dans son récital. Au contraire, il répondit par un profond vibrato, jouant de l’anche avec brio, puis enchaina sur un mouvement plus rapide, une sorte d’allegro à la tendance vivace. Nina exécuta alors un pas de côté, une sorte d’entrechat, telle une ballerine du Kirov, lâcha un triolet de croches avant de s’attaquer à son registre, le chant du soprano à la Scala de Milan.

Le jardin public s’illumina progressivement d’une teinte bleutée, le signe de l’arrivée de la Lune dans la nuit parisienne. Le concert dura-t-il une minute, une heure ou une éternité ? Personne ne fut en mesure de s’en rappeler. Ce soir là, Paris connut un moment de grâce, loin des phrases ampoulées, des artistes officiels et des façades prétentieuses. Les chanceux spectateurs n’osèrent pas applaudir, conscients de vivre pour un instant hors du temps présent, par peur de briser le divin enchantement de ce Pierrot lunaire et de sa Colombine terrestre.

Posté le : 23/03/2015 07:19
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Re: Défi du 21-03-2015
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@ Couscous, très malin cette idée de personnifier les paroles, ton texte prend une autre dimension.

Posté le : 23/03/2015 09:37
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Re: Défi du 21-03-2015
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@Boris, ces mots enrobés de douceur se posent-ils sur ton cœur ?

@Donald, tu ne nous as pas habitués à autant de romantisme ! L'éclipse serait-elle passée par là ? Très jolie image que ce Pierrot et cette chanteuse/danseuse au crépuscule.

Posté le : 23/03/2015 09:43
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Re: Défi du 21-03-2015
Accro
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Dans le contexte que je l'ai écris ... je te répondrais non ... ils entrent dans mon coeur ...

Posté le : 23/03/2015 11:43
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
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Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
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A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
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Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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