Oyé Oyé chers Loriens et chères Loriennes,

Autrefois, nous avions à notre disposition dans chaque église de quartier un confessionnal avec des horaires où nous pouvions déposer dans le secret les petits ou gros travers auxquels nous avions cédé.

Maintenant, en pénurie de prêtres, cette opportunité a quasi disparu.

Personnellement, je pense que si on parvient à louvoyer entre les 7 péchés capitaux sans y succomber, on devrait se trouver du bon côté de la barrière une fois passée l’arme à gauche. Mais parfois, vider son sac soulage …

Je confesse, entre autres, avoir laissé mes enfants regarder la télé au lieu de jouer avec eux, j’ai prétexté une fausse migraine pour ne pas remplir mon devoir conjugal, j’ai laissé volontairement la vaisselle sale s’accumuler dans l’évier jusqu’à ce que mon mari remplisse la lave-vaisselle, j’ai déclaré aux enfants avoir oublié mon portemonnaie afin d’éviter un énième achat de bricole inutile, etc.

Alors, si cela vous soulage, je vous invite à vous confesser ici sous le secret du pseudo. Vous obtiendrez l’absolution si vous récitez :

Quoi ??? Laisser ses enfants devant la télé parce que le jeu de bataille des toupies-beyblade-métal-fury ça nous gonfle, ça c’est pécher ??? Pas faire ses tâches ménagères quotidiennes par ci par là, (et accessoirement cacher la poussière sous les placards) ça c’est puni ??? Ah ! Ben mince ! Milles excuses, j’ai raté ce chapitre !

Allez ! Il est tant que je me confesse pour effacer l’ardoise :

Pardonnez-moi parce que j’ai péché !

Ces temps-ci j’ai pas arrêté de truander mon employeur. Non pas comme tous mes collègues manquant sérieusement d’ambition et qui piquent des crayons à la rentrée. Non pas comme les maladroits qui bousillent systématiquement la cartouche d’encre du photocopieur d’étage et qui s’enfuient en courant en laissant partout des traces fraiches d’empruntes digitales. Non !

Mon pécher est plus grand et plus pernicieux !
J’avoue ! J’ai écrit des poèmes sur mon lieu de travail.

Tiens, d’ailleurs, je vais en faire tout un poème :

Monsieur mon employeur,
Il faut que je confesse
En tout bien tout honneur
Même si ça vous blesse

Entre deux notes de services
Ou deux dossiers comptables
Je cultive mes narcisses
En dessous de la table

Aux réunions des cadres
Où je suis gratte-papier
Certains font tapisserie
Et d’autres font drapiers
Drapés de dignité
(C'est mieux quand on est chef)
ça permet d'opiner
Comme il faut derechef

Mais moi, secrètement
Sans jamais perdre pied
(Mes pieds dans le tapis)
Je fais ma poésie
Sur un bout d’papier blanc

Si quelqu’un me regarde
Un peu trop fixement
J’ai trouvé la parade
Alors résolument :

J’écris n’importe quoi
Avec l’air concentré
Alors là, on me croit
Totalement absorbée
Par les chiffres du mois…

Monsieur mon employeur,
Ne faites pas l’enfant !
Je ne suis pas la seule
A faire ainsi semblant…

Quelle chance tu as de pouvoir le faire sans que personne ne te voie !
Je t'envie. Je partage un bureau dans une certaine promiscuité, donc impossible de t'imiter sauf en cas d'épidémie !

Je t'absous mon enfant si tu continues à nous faire partager tes texte

merci.