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Défi du 17/05/14
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Bonjour,

Cette semaine, j'ai l'honneur de vous proposer un thème et puisque j'ai prévu une grasse matinée demain matin, je poste dès ce soir mon défi de la semaine. J'avais pensé à des dizaines de choses plus farfelues les unes que les autres, mais je vous propose plutôt un thème assez vague et classique.
Intitulé "Retour", vous ou votre personnage rentre chez lui après un long moment passé loin de sa terre natale. Que se passe-t-il ? Tout est-il comme avant ou, au contraire, est-ce que tout a changé ? Ressent-il du bonheur ou de la mélancolie ? Il n'y a aucune limite de lieu ou d'époque, ni de contraintes de formes alors n'hésitez pas à vous lâcher !

A vos plumes, vos claviers et vos machines à écrire et parlez-moi de ce "Retour" qu'il soit drôle ou triste, qu'il parle de vous, d'un aventurier ou d'un extraterrestre, laissez parler votre âme et pondez-moi un superbe texte qui vous ressemble !

Amitiés.
Alexis17

Posté le : 17/05/2014 00:00
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Le soleil n'est qu'une étoile du matin.
H.D Thoreau
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Re: Défi du 17/05/14
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Merci Alexis17 pour avoir réondu présent à mon appel. Au passage, je te souhaite un super, méga, joyeux anniversaire. Bonne grasse matinée.

Je vais de ce pas chercher ma plus belle plume.

Amitiés

Couscous


Posté le : 17/05/2014 06:27
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Re: Défi du 17/05/14
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Joli thème mon cher Alexis.

Es-tu conscient que les fous qui répondent à ces défis vont se lâcher au-delà de ce que la science et l'entendement humain peuvent imaginer ?
Je te le dis tout de go car déjà les hommes en blanc regardent l'url du site et je les soupçonne de vouloir faire un coup d'éclat.

Bon, je te laisse à ta grasse matinée; fête bien ton anniversaire.

Ciao,

Donald (parti mais bientôt de retour).

Posté le : 17/05/2014 10:54
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Re: Les expressions
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« Marcher à côté de ses pompes »


Faire n'importe quoi.
Être dans un état anormal en train de rêver, mal réveillé, pas encore dégrisé, totalement déconcentré....


En guise d'introduction de cette très courte explication, il n'est pas inutile de rappeler que les 'pompes', ici, désignent les chaussures.
Ce mot d'argot date de 1848 et provient à l'origine de vieilles chaussures prenant l'eau par la semelle et agissant donc comme des pompes aspirantes lorsqu'on marchait avec dans des flaques.

Cette expression qui daterait du XXe siècle est, bien entendu, une plaisanterie du même genre que "ne pas avoir les yeux en face des trous".
Elle n'a aucun lien avec la réalité dans notre univers cartésien. Bien sûr, quand on est dans un état anormal, on a tendance à se comporter de manière bizarre, à faire n'importe quoi. Mais de là à réellement "marcher à côté de ses pompes" !
Notez que cela permettrait quand même de moins user les chaussures.

Ceux qui ont des problèmes de santé et qui considèrent la radiesthésie comme une solution possible, pourront s'entendre dire que leurs centres vitaux sont décalés par rapport à leur corps et se déplacent donc à côté.
Faut-il y voir un lien avec notre expression ?

Posté le : 17/05/2014 12:40
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Re: Les belgicismes
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Lettre T (partie 5)

totin-e: méticuleux à l'extrême
totoche ! : gamin-e !
~ tout près: ~ avec cela
Tous des : tous, tous les
Tout qui : quiconque
Trémie : embouchure de tunnel

Deux amis discutent :
« Tu te souviens de Dimitri ?
- Oui, le petit binoclard qui était toujours fourré dans les groupes de filles. Qu’est-ce qu’il est devenu ?
- Testeur de jeux vidéo.
- Non ? C’est un métier de totoche !
- Dis pas cela ! Tout qui se moque de lui se fait insulter comme du poisson pourri. C’est un gars riche, influent et totin tout près. Cela lui a joué des tours récemment.
- Que s’est-il passé ?
- Il est toujours à astiquer sa chère bagnole. Il ne supporte pas la moindre petite salissure. Il était occupé à conduire et il a vu un papier qui traînait sur le sol, côté passager. Il a tenté de l’attraper mais il approchait de la trémie. Un conducteur arrivait en sens inverse, il a donné un coup de volant et a foncé dans un arbre.
- Il a été blessé ?
- Non mais quand il a vu l’état de sa chère voiture, il s’est évanoui !
- Cela confirme que c’est un vrai totoche ! »

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Posté le : 17/05/2014 18:12
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Re: Défi du 17/05/14
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Joyeux anniversaire Alexis !

Posté le : 17/05/2014 18:49
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Robert Capa
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Le 25 mai 1954 en Indochine, à Thai Binh, État du Viêt Nam à 40 ans

meurt Robert Capa,


né Endre Ernő Friedmann photographe et correspondant de guerre américain d’origine hongroise résidant l'Allemagne, la France, et les États-Unis, marié à Gerda Taro, Ingrid Bergman, Cornell Capa, né le 22 octobre 1913 à Budapest

Il a couvert les plus grands conflits de son époque et est un des fondateurs de la coopérative photographique Magnum, première de ce genre à voir le jour.
Robert Capa avait à peine vingt-cinq ans lorsque, en décembre 1938, le magazine anglais Picture Post présenta, sur onze pages, un choix de ses dernières photographies ainsi que son portrait sous lequel courait en légende : Le plus grand photographe du monde : Robert Capa.
La formule fit fortune, et Capa – qui venait de passer deux ans en Espagne et en Chine comme reporter de guerre – allait couvrir par la suite la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'indépendance d'Israël et celle d'Indochine, où il trouva la mort. Il fut tué, le 25 mai 1954, par une mine, sur la route de Thai-Binh Nord-Vietnam, alors qu'il photographiait les troupes au combat. Tombé en soldat au milieu des soldats, le photographe de guerre se muait en héros-martyr, à qui l'on attribua à titre posthume la croix de guerre avec palme à l'ordre de l'Armée, une des plus hautes distinctions françaises.
Jusqu'à la dernière photo – le lieu où il sauta sur une mine en franchissant un fossé –, les planches contacts de Robert Capa présentent une continuité narrative, une poursuite du moment décisif, selon la formule chère à Cartier-Bresson. Avec celui-ci, David Seymour Chim et George Rodger, il créa l'agence Magnum en 1947. Conflit après conflit, Capa prit les mêmes images de la guerre dans son uniformité et où, en dépit de la mort, la vie continue : fureur des combats, comme celles parmi les plus fortes et les plus intenses que l'on ait prises du Débarquement, le 6 juin 1944, mais aussi repos des hommes derrière les lignes, préparatifs à l'assaut, réfugiés aux maisons détruites par les bombes, civils fuyant devant l'avance des troupes ennemies, alertes de raids aériens, blessés, cadavres, décombres. Refusant tout effet technique, Copa affirme la force de l'image en tant que document historique. En 1947, il écrit son livre Slightly out of Focus, qui brosse le portrait d'un photographe en guerre, du côté des Américains de 1942 à 1945, tant sur les lieux d'affrontement que hors champ, auprès de la douleur des autres,vainqueurs, vaincus, familles devant
Capa ne manque pas d'exprimer son affection véritable pour les gens, les ruines, les femmes en larmes, sa vive compréhension et sa sympathie pour toutes les victimes de la guerre. Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c'est que vous n'êtes pas assez près, aimait-il dire souvent, en bon journaliste professionnel, à ses amis photographes. Mais, au-delà de l'humour, de l'ironie, de l'attitude désinvolte qu'il avait vis-à-vis de son propre courage, il possédait une grande force d'émotion qui l'amena à dire :
"Ce n'est pas toujours facile d'être là tout près, incapable de faire quoi que ce soit, sinon témoigner des souffrances autour de soi. "
Son œuvre compte cependant quelques images de paix : photos de la vie des rues parisiennes, des fêtes de la Libération et des boîtes de strip-tease, des enfants dans l'après-guerre du Japon et de nombreux amis célèbres : Hemingway qui s'inspira de ses photographies pour écrire Pour qui sonne le glas en 1940, Picasso, Gary Cooper, Ingrid Bergman. Lorsqu'il couvre le Tour de France en 1939, Copa photographie aussi bien les cyclistes que ce qui se passe en marge de l'événement – les spectateurs, les familles des coureurs.
Étroitement lié à tous les grands événements du milieu du siècle, Capa lui appartient tout entier, par son témoignage humaniste comme par le mythe du grand reporter qu'il contribua largement à fonder.

Sa vie

Il naît dans une famille juive hongroise aisée et non pratiquante ; ses parents Pédro et Sophie Friedmann1 sont propriétaires d'une maison de couture à Pest.

À l’âge de 17 ans, il est arrêté pour avoir participé aux activités politiques d’étudiants de gauche. Le régime politique autoritaire de l’amiral Horthy le libère à la condition de quitter sa contrée natale.
Originaire de Budapest Hongrie, comme tant d'autres grands photographes Moholy-Nagy, Kertész, Brassaï..., Endre Ernö Friedmann – tel était son nom – se lança, encore adolescent, dans le journalisme qui cristallisait ses deux grands centres d'intérêt : la littérature et la politique. Il a alors pour maître à penser l'écrivain Lajos Kassák et se donne pour objectif de faire carrière dans le journalisme. Grâce à son amie d’enfance exilée Eva Besnyö, il trouve un premier travail comme apprenti développeur dans une agence photographique berlinoise. Parallèlement il suit des études de sciences politiques à la Deutsche Hochschule für Politik .
Ses amis Eva Besnyo et Layos Kassac le confrontèrent aux œuvres des photographes engagés du mouvement hongrois Szciofoto qui avait été grandement influencé par des photographes américains, tels Jacob O. Riis et Lewis Hine, préoccupés de justice sociale.

Il part en juillet 1931 pour Berlin.

Expulsé de Hongrie à dix-sept ans, pour agitation politique contre la dictature de Horthy, Capa se rendit à Berlin, Il part en juillet 1931 pour Berlin. où il suivit les cours de l'université des sciences politiques. Pour gagner sa vie, il se tourna vers la photographie : son premier travail publié dans le Berliner illustrierte Zeitung est le reportage qu'il effectua le 27 novembre 1932 sur Léon Trotski lors d'une conférence à Copenhague, à la demande de son compatriote Simon Guttmann, fondateur de l'agence Dephot Deutscher Photodienst, qui fournissait des photographies à la plupart des grands illustrés berlinois, lui donne l’occasion de couvrir son premier sujet, Léon Trotski.
Il part en novembre 1932 pour Copenhague afin de photographier le responsable communiste, alors pourchassé par des assassins aux ordres de Staline.
Capa y obtint un poste d'assistant. Cette agence représentait la majorité des grands photographes d'actualités Felix H. Man, Walter Bosshard, Harold Lechenperg... et défendait une nouvelle vision du reportage, celle qui s'intéressait davantage aux hommes et donnerait naissance à des magazines comme Life et Picture Post.

Juif, il quitte en 1933 l’Allemagne lorsqu'Adolf Hitler accède au pouvoir, gagne Vienne mais le chancelier chrétien-social Engelbert Dollfuss y établit une dictature cléricalo-fasciste, aussi émigre-t-il finalement à Paris à l’automne 1934. Il rencontre dans les cafés de Montparnasse Henri Cartier-Bresson et d'autres juifs émigrés, tels que David Seymour et André Kertész. Il décide de franciser son prénom et se fait désormais appeler André Friedmann. Épais sourcils, yeux et cheveux noirs, lèvres charnues, son charme est immense.

Au café la Capoulade, il fait en septembre 1934 la connaissance de Gerda Taro, une étudiante allemande antifasciste, qui d’assistante, devient photographe. Il vit avec elle une histoire d'amour. Il fréquente l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires où elle est inscrite, comme ses principaux amis ou collègues photographes.
En 1935, il échafaude un subterfuge en sa compagnie en se forgeant la légende d’un photographe américain.
Ses photos se vendant très mal, il décide de prendre un pseudonyme : Robert Capa , qui sonne plus américain et est plus facile à prononcer. Il invente tout un personnage autour de ce pseudonyme. Capa est américain, Capa est chic, Capa est riche, Capa est mondain.
La même année, il participe à la création de l’agence Alliance-Photo aux côtés de Pierre Boucher et de Maria Eisner. Il immortalise notamment le Front populaire par sa photo du 14  juillet 1936.

La guerre d’Espagne : Capa faussaire ?

En août 1936, il part avec sa compagne couvrir la Guerre civile espagnole aux côtés de troupes républicaines, pour les magazines Vu et Regard.
En Espagne, il devient un fervent antifasciste mais sa seule arme reste son appareil photo. Il va même jusqu’à monter certaines photos de toutes pièces, notamment une improbable victoire des forces républicaines.
Mais c’est avec une photographie qu’il atteint une grande renommée à l’origine du mythe Capa.
Intitulée Mort d'un soldat républicain, elle représente un soldat des forces républicaines, en chemise blanche, s’effondrant après avoir été touché par une balle. Cette photo symbolise la guerre d’Espagne et reste gravée dans la mémoire collective. Néanmoins, une polémique sur l’authenticité de la photo naît à partir de 1970.
Une enquête a toutefois permis de découvrir l’identité du soldat : le militant anarchiste Federico Borrell Garcia qui a bien été tué le 5 septembre 1936, le jour où Capa a pris la photo ; la polémique s'arrête un temps mais elle reprend quelques décennies plus tard quand le journal catalan El Periodico affirme en juillet 2009, clichés comparatifs à l’appui, que la photo n’a pas été prise près de Cerro Muriano, mais près de la localité d’Espejo à 50 kilomètres, endroit où il n’y avait pas de combats à la date de la prise de vue.
Un argument supplémentaire à l'appui de la thèse de la fraude vient du fait que Capa a pris deux photos de soldats républicains différents à cet endroit une des deux photos étant devenue plus célèbre que l'autre : aux yeux de certains, la chute de deux soldats exactement au même point devant un appareil se trouvant dans la même position constituerait un hasard difficilement crédible.
Alors que Robert Capa est de retour à Paris, Gerda Taro est écrasée accidentellement par un char républicain en Espagne lors des combats de la bataille de Brunete.
Elle meurt le 26 juin 193712 et, jusqu’à la fin de sa vie, Capa aimera à dire que Gerda et lui étaient unis par le mariage.
Dès lors, Robert Capa, le reporter, l'homme passionné, l'observateur pénétrant et impliqué dans les bouleversements du monde, se fixe comme tâche de témoigner sur le malheur que les hommes créent eux-mêmes : la guerre. Aux approches de la Seconde Guerre mondiale et alors que monte l'antisémitisme, Capa émigre à New York en 1939, où il rejoint sa famille et obtient la nationalité américaine quelques années plus tard.

La Seconde Guerre sino-japonaise

En 1938, il est envoyé par le magazine Life pour suivre la Seconde Guerre sino-japonaise 1937-1945. Avec le documentariste hollandais Joris Ivens, il couvre notamment les raids aériens japonais contre Hankou et la bataille de Taierzhuang.
Il prend une photo qui fait la couverture de Life, celle d’un enfant chinois, habillé en militaire. Life apposa alors la légende : Un défenseur de la Chine. Le 3 décembre 1938, la revue de photographie anglaise Picture Post le proclame" le plus grand photographe de guerre du monde" .

La Seconde Guerre mondiale

Confronté aux lois françaises contre les étrangers indésirables  , il quitte Paris en octobre 1939 et émigre à New York où il rejoint sa mère et son frère. Là, il est chargé par le magazine Colliers de couvrir le front d’Afrique du Nord en 1942.
Il continue ensuite en Sicile, afin de suivre le débarquement des troupes alliées, pour le magazine Life. Ses photos sont empreintes de souffrance et montrent le courage de la population sicilienne dans le conflit. En accompagnant les soldats américains, il prend des clichés partout, même dans les plus petits villages.
En effet, la photo symbole du débarquement en Sicile, où l'on voit un soldat américain accroupi et un berger sicilien qui lui indique la route, a été prise près de Sperlinga.
En février 1943, il rencontre Elaine Justin, alors mariée à l'acteur John Justin et dont il tombe amoureux, leur relation se rompant en 1945.
Le 6 juin 1944, toujours pour Life, il est le seul photographe présent lors du débarquement allié en Normandie, sur la plage d’Omaha Beach, dans le secteur désigné "Easy Red" face à Colleville-sur-Mer.
Pendant plus de 6 heures, sous les obus et entre les balles, il photographie la guerre d'au plus près. Aux côtés des soldats, il prend 119 photos. Cependant, un laborantin de Life, pressé par le temps, les photos sont arrivées juste avant le bouclage, ferme dans sa hâte la porte de l’appareil de séchage.
L’émulsion des pellicules fond. Finalement, il ne reste que 11 photos à peu près acceptables, mais plutôt floues.
L’une des photos les plus marquantes prises par Capa, le jour J, est celle d’un soldat allié qui, à peine sorti de sa barge de débarquement, tente par tous les moyens de rester hors de l’eau alors que le poids de son arme le gêne, ou bien de manière plus plausible, le GI a choisi de rester au ras de l'eau pour s'exposer le moins possible aux tirs ennemis, la plage d'Omaha, la plus meurtrière du jour J, ayant ensuite été surnommée " Omaha la sanglante " Bloody Omaha. La photo, assez floue pour les raisons évoquées précédemment, mais bien cadrée, est légendée par Life, Slightly out of focus, Un peu floue, titre que Capa reprendra en 1947 pour son autobiographie.

À la Libération, Capa prend des clichés de femmes tondues à Chartres et offre ainsi un témoignage sur l’épuration.
Après cette guerre, il a une liaison de deux années avec Ingrid Bergman, ce qui fut connu, des années plus tard, lorsqu’elle publia son autobiographie.
En décembre 1945, il la suit à Hollywood, où il travaille comme photographe de mode et photographe de plateau pour l'American International Pictures, notamment pour le film d’Alfred Hitchcock Les Enchaînés, le cinéaste britannique s'inspirant de l’idylle du couple pour écrire le scénario de Fenêtre sur cour.
Leur relation prend fin l'été 1946, Capa dans son refus de se fixer il n'aura jamais de maison et vivra toujours à l'hôtel s'étant rendu en Turquie.

Magnum

En 1947, il fonde avec David Seymour, Henri Cartier-Bresson, William Vandivert et George Rodger la coopérative photographique Magnum. Magnum regroupe certainement les plus célèbres photographes et photojournalistes du monde.
Capa et ses amis ont décidé de créer une coopérative et non une agence pour permettre aux photographes de garder l’intégralité des droits sur leurs photos, ce qui jusque là n’était pas le cas dans les agences photos traditionnelles.
La collection de Magnum comprend une large variétés de sujets comme : la famille, la drogue, la religion, la guerre, la pauvreté, la famine, le crime, le gouvernement et les célébrités.
Il entretient à cette époque une grande amitié avec l’écrivain américain John Steinbeck. Ils partent ensemble en URSS durant l’année 1947. De ce voyage naît le livre A Russian Journal, illustré par Capa. Ces mêmes années, il maintient en parallèle ses activités de photographe de mode.

Israël

En 1948, il assiste à la naissance de l’État d’Israël. Il développe un lien étroit avec le jeune État, où il se rend à plusieurs reprises entre 1948 et 1950. Les photos prises au cours de ces séjours font l’objet d’un livre, Report on Israel, publié en 1950 avec un texte d’Irwin Shaw.

La guerre d'Indochine

En 1954, afin de couvrir la guerre d’Indochine, le magazine Life a besoin d’un photographe. Se trouvant alors au Japon pour une exposition de Magnum, Robert Capa se porte volontaire. Ainsi, c’est aux côtés des troupes françaises qu’il parcourt le Viêt Nam, une partie de l'Indochine française de l'époque.

Le 25 mai 1954, dans une zone proche du Tonkin Nord du Viêt-Nam actuel, où se trouve la capitale Hanoï, voulant prendre une photo d'ensemble de soldats français, il s’écarte du chemin où progresse la troupe et met le pied sur une mine. Il est tué sur le coup par l'explosion.
À titre posthume, la France lui décerna la Croix de guerre.

Le style Capa.

Pour qu’une photographie ait le style Capa, il faut qu’elle soit prise au plus près de " l’homme " et de l’action. Il s’intéresse à l’éphémère de la vie, aux instants fragiles de l'existence.

Dans toutes ses photographies, Robert Capa tenta de prendre l’instant où l’homme est face au danger, parfois à la mort, à la vérité. Pour cela il faut que le photographe soit le plus près possible du danger, également. Robert Capa disait même :
" Si ta photo n’est pas assez bonne, c’est que tu n’étais pas assez près".
Certaines personnes attribuent cette phrase à Gerda Taro C’est pour cette raison que ses plus célèbres photographies sont mal cadrées et bien souvent floues. Il les a prises la plupart du temps debout ou allongé, la stabilisation de la prise étant bien souvent impossible.
Par exemple, il photographie un coureur du Tour de France dans sa chambre de repos avec sa femme et ses enfants ; il photographie aussi le visage ravagé d’une femme espagnole réfugiée. Son regard est celui d’un humaniste, non pas réellement celui d'un artiste. Il est le simple témoin du bonheur et de la douleur des hommes.
Depuis 1955, le Prix Robert Capa Gold Medal Médaille d’or Robert Capa est remis par l’Oversea Press Club of America OPC pour "le meilleur grand reportage photographique publié ayant requis un courage et une initiative exceptionnels "Best published photographic reporting from abroad requiring exceptional courage and enterprise.

Anecdotes

Capa entretint une longue amitié avec Ernest Hemingway, qui s’est inspiré de ses photos pour écrire le livre Pour qui sonne le glas.
Robert Capa a donné son nom à la promotion 2004 de l’Institut d’études politiques de Strasbourg.

En janvier 2008, trois valises nommées la valise mexicaine contenant 4 500 négatifs de Robert Capa, Gerda Taro et David Seymour pris pendant la guerre civile espagnole, supposés détruits et dont la présence était soupçonnée à Mexico depuis 1995, ont été remis au Centre international de la Photographie de New York fondé par Cornell Capa 1918-2008, frère de Robert.
Lors de la Libération de Paris, les reporters de guerre n'avaient en général pas la permission de suivre les troupes lors des engagements… sauf Robert Capa ; il a pu rester proche des combats grâce aux hommes de "la Nueve", la neuvième compagnie composée en majorité d'espagnols anti-franquistes intégrés aux troupes alliées, lesquels ont facilité la levée d'interdiction le concernant, "Slightly out of focus" de Robert Capa

Inspirations

La série de romans feuilletons écrite par Dan Franck et Jean Vautrin, intitulée Les Aventures de Boro, reporter photographe, s’inspire de la vie et l’œuvre de Capa. Blèmia Borowicz est un jeune hongrois juif par son père, émigrant à Paris pour devenir photographe et choisissant Boro comme pseudonyme. Il est en Allemagne lors de la montée du Nazisme, suit de près le Front populaire en France, puis part en Espagne au moment de la guerre civile… Il connaît aussi une liaison avec une grande actrice fictive.
Le 20 janvier 2011, paraît aux Éditions Héloïse d'Ormesson, le roman de Susana Fortes, En attendant Robert Capa paru en 2009 en Espagne et récompensé par le prix Fernando Lara. Ce roman retrace l'histoire d'amour entre Capa et Taro : débutant en 1935, année de leur rencontre. Traduit en douze langues, il sera adapté au cinéma par Michael Mann avec Eva Green dans le rôle de Gerda Taro.

En 2012, le groupe anglais Alt-J transcrit en musique le récit de la mort de Robert Capa en 1954 au Viêt Nam sur la chanson intitulée Taro, tirée de l'album An Awesome Wave.

Principaux clichés et reportages

1932 : il réalise son premier reportage publié pour photographier Léon Trotsky à Copenhague. Il en tire Copenhague.
1936 : il suit l’arrivée au pouvoir du Front populaire et les grèves qui suivent à Paris. Œuvres principales : Manifestants du front populaire, Léon Blum, Maurice Thorez19.
1936-1939 : il se rend plusieurs fois en Espagne pour suivre la guerre civile sur de nombreux fronts. La photo Mort d’un soldat républicain lui assure la célébrité.
1938 : reportage en Chine lors de la guerre contre le Japon. Publication de Défenseur de la Chine, Entraînement des soldats chinois et de Après un raid japonais.
1939 : il suit le tour de France et photographie les Réfugiés espagnols conduits vers un camp entre Argelès-sur-Mer et Le Barcarès.
1943 : il suit la remontée des alliés d’Afrique du Nord jusqu’en Italie.
1944 : il débarque avec la première vague de soldats américains sur la plage de Omaha Beach en Normandie : il prend le cliché Jour J.
1945 : reportages sur la libération de l’Allemagne.
1947 : visite de l’Union soviétique avec John Steinbeck.
1948 : il suit la proclamation de l’État d’Israël et la guerre qui lui a succédé.
1954 : reportage au Japon.
1954 : reportage en Indochine où il est tué par une mine antipersonnelle.

Citations

If your pictures aren’t good enough, you aren’t close enough. : Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près.
War is like an aging actress : more and more dangerous and less and less photogenic. :
La guerre c’est comme une actrice qui vieillit : de plus en plus dangereuse et de moins en moins photogénique.
For a war correspondent to miss an invasion is like refusing a date with Lana Turner. : Pour un correspondant de guerre, louper un débarquement, c’est comme refuser un rendez-vous avec Lana Turner.
Like people and let them know it. : Aime les gens et fais leur savoir.
It’s not always easy to stand aside and be unable to do anything except record the sufferings around one. : Ce n’est pas toujours facile de se tenir à l'écart de l'action et d’être incapable de faire la moindre chose sauf d’enregistrer la souffrance autour de soi.
The pictures are there, and you just take them. : Les photos sont là, et tu n'as qu’à les prendre.
I hope to stay unemployed as a war photographer till the end of my life. : J’espère rester au chômage en tant que photographe de guerre jusqu’à la fin de ma vie. Citation à la fin de la Seconde Guerre mondiale

Liens
http://youtu.be/MYe4ynXnqug Robert Capa interview anglais
http://youtu.be/ObfUDpJu5iY Robert Capa D day en images
http://youtu.be/rzvVnCg9XaI Budapest célèbre son centenaire
http://youtu.be/LUFmTYBzxNE L'homme qui voulait croire en sa légende
http://youtu.be/gtRPXQIWAmU Capa en vidéo
http://youtu.be/cZaMZFteOo0 Capa (en Polonais)
http://youtu.be/LxfEv6iRjfk Robert Capa


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Posté le : 17/05/2014 21:33

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Re: Les bons mots de Grenouille
Plume d'Or
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22/01/2012 16:15
De Alsace
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HOMMAGE A NOS MAMANS :
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Dimanche 25 mai 2014, c'est la fête des mères.

La fête des mères est la seule fête laïque qui soit aussi spirituelle. - Citation de Jean Gastaldi

Définition de maman : Terme dont les enfants et ceux qui leur parlent se servent au lieu de mot mère, et qui, du langage enfantin, a passé dans le langage ordinaire, les enfants devenus grands continuant à nommer leur mère maman.

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Donner la vie ...
Le corps humain ne peut supporter que jusqu'à 45 del (unité) de douleur. Pourtant, au moment de l'accouchement, une mère ressent jusqu'à 57 del (unité)de douleur.Ce qui correspond à 20 fractures osseuses en même temps
Pouvez-vous imaginer la douleur et l'amour d'une mère ?

Le premier accouchement est toujours le plus difficile, dit la sage-femme.
Oubliez tout ce qu'on vous a dit, car rien ne peut vous préparer à ce qui vous attend.

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LES CITATIONS POUR LA FETE DES MERES
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L’épouse, c’est pour le bon conseil; la belle-mère, c’est pour le bon accueil; mais rien ne vaut une douce maman. - Léon Tolstoï


Il y a chez la mère qui adopte un enfant un sentiment sublime qui se rapproche du don pour le don. - Jean Gastaldi


Une mère ne meurt jamais car on l’appelera toujours “maman”. - André Lévy


Le véritable amour d’une mère, c’est d’aider l’enfant à couper le cordon ombilical. - Jean Gastaldi
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Arrive-t-il quelque bonheur ? Vite, à sa mère on le raconte ; C’est dans son sein consolateur Qu’on raconte ses pleurs ou sa honte. - Alfred de Musset


En vouloir à sa mère n’est qu’une façon négative de s’accrocher à elle,
toujours. - Nancy Friday


Respecter sa mère, c’est respecter la vie. - Jean Gastaldi


L’amour d’une maman, c’est la conviction que ses poussins sont des cygnes ; ce qui est la meilleure façon de donner du moral à des enfants qui sont convaincus d’être de vilains petits canards. - Pam Brown


Je suis une mère, mon devoir est de protéger mes enfants, quel qu'en soit le prix. Ali Knight


Mon nombril reste ma plus belle cicatrice, il me rappelle que j'étais attaché à ma mère avant même de vivre .


Plus tard, je voudrais être pour ma fille, cette fabuleuse mère que tu es pour moi.


Les parents croient toujours qu'il y sont pour quelque chose dans les qualités de leurs enfants.
Pour ma mère en tout cas, c'est simple: mes qualités c'est de l'hérédité, mes défauts c'est de l'acquis. Isabelle Minière


Qui aime sa mère, n'est jamais méchant. Alfred de Musset


Etrange chose que d'être mère ! Ils ont beau nous faire du mal, nous n'avons pas de haine pour nos enfants. Sophocle


MAMANS D'AMOUR

Il était une fois deux femmes qui ne s'étaient jamais rencontrées.
La première t'a donné la vie.
La seconde t'a appris à la vivre.
La première a fait naître en toi un besoin d'amour.
La seconde était là pour le combler.
Deux mamans d'amour qui ont fait de toi leur fille.


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L'amour d'une mère pour son enfant ne connaît ni loi, ni pitié, ni limite. Il pourrait anéantir impitoyablement tout ce qui se trouve en travers de son chemin. Agatha Cristie


Dieu ne pouvait être partout, alors il a créé la mère. Proverbe juif.


« L’amour de ma mère pour moi était si grand que j’ai travaillé dur pour le justifier. »
de Marc Chagall


« On n'est jamais si bien servi que par sa mère. »
de Jacques Pater


« Une chemise de toile cousue par sa mère est chaude, une chemise de laine cousue par une étrangère est froide. »
de Proverbe finnois


« Si jeune que l’on soit, le jour où l’on perd sa mère, on devient vieux tout à coup. »
de Alexandre Dumas, fils

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« Le coeur d’une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon. »
de Honoré de Balzac


« Les mamans, ça pardonne toujours ; c’est venu au monde pour ça. »
de Alexandre Dumas


« Les hommes tiennent le monde. Les mères tiennent l'éternel qui tient le monde et les hommes. »
de Christian Bobin

« Qu'est-ce que je vais penser des autres femmes, maintenant que je sais que ma mère peut mentir ! »
de Marcel Pagnol

« Si la théorie de l’évolution est vraie, comment se fait-il que lesmères de famille n’aient toujours que deux mains ? »
de E. Dussault



TU LUI ACHETES QUOI A TA MAMAN ?
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"Je vais lui acheter un cadeau de Noël."
Andréa, 3 ans

"Je vais lui faire une peinture parce que je connais toutes les couleurs."
Céline, 3 ans et demi

"Une robe de mariée parce que je voudrais qu’elle se marie."
Elodie, 3 ans

"Un gros cadeau: une plus grande cuisine."
Hugo, 3 ans et demi

"Une bague, une jupette décolletée, du rouge à lèvres, du vernis, un bracelet."
Pauline, 6 ans

"Un village en papier que je fabriquerais."
Elias, 4 ans

"Un collier en or parce que je l’adore."
Théodore, 3 ans

"Une grande maison avec quatre chambres pour toute la famille parce qu’elle en veut une depuis longtemps."
Corentin, 5 ans et dem

Tom 3 ans "Un chien parce que j’en veux un et elle aussi."

Thibaut, 4 ans"Une machine à photocopier pour faire du travail."

Arthur, 5 ans Lui dire: Bonne fête maman de mon cœur."




PAROLES D'ENFANTS :
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Un compliment magnifique : "Maman, tu seras une mamie merveilleuse pour mes enfants"

« Au travail, pas très en forme, j'explique aux enfants que je suis malade. Nina me dit : "Ah bon ça va pas? Tu veux que j'appelle ta maman?" »

Maman, moi je suis ton amour, et Papa ton amoureux. -

J'ai cherché dans les poèmes
Comment dire je t'aime.
J'ai trouvé des mots savants
Bien trop longs pour mes cinq ans.
Alors, j'ai cherché ailleurs
Et j'ai trouvé dans mon coeur
Les mots que tu m'as appris
Quand j'étais encore petit.
Maman, je t'aime, grand comme ça !
Je le dis avec mes bras.

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Maman,
Tu es belle comme un éléphant.
Qui fait la bise à son enfant.
Tu es belle comme des chaussons blancs
Qui voltigent gaiement en dansant.
Et si j'étais un peu poète
Je t'écrirais des choses moins bêtes,
Maman.
Claude Marc


La maman des alligators
Aime ses enfants quand ils font du sport.
La maman des petits chameaux
Aime ses enfants quand ils sont jumeaux.
La maman des petits crapauds
Aime ses enfants quand ils sont pas beaux.
Et toi maman tu m'aimes comment ?
- Comme un tout petit caïman.
Claude Marc


La meilleure preuve de l'existence de Dieu, pour moi, c'est les mamans.


Dis m'man, t'es sûre que t'es ma mère? parfois, je me le demande vraiment …
- S'il y a bien une chose dont je ne doute pas, ma chérie, c'est bien celle-là !
- Va falloir que je me fasse une raison ….

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QUELQUES PENSEES :
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Certains croient que le génie est héréditaire, les autres n’ont pas d’enfants!

On devient grand le jour où on commence à battre papa au golf. On devient adulte le jour où on le laisse gagner!

Les enfants d’aujourd’hui jouissent d’une si grande liberté qu’ils n’ont plus la joie de désobéir.

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Les enfants ont toujours besoin de notre affection, surtout lorsqu’ils ne la méritent pas.

Il faut prendre des risques et faire des folies afin d’avoir quelque chose à raconter à nos petits enfants.

On ne guérit pas d'une mère qui, ne vous aime pas. Ca creuse un grand trou dans le coeur et il en faut de l'amour et de l'amour pour le remplir ! On n'en a jamais assez, on doute toujours de soi, on se dit qu'on n'est pas aimable, qu'on ne vaut pas tripette. Katherine Pancol

Les mères de famille sont les seuls travailleurs qui n'ont jamais de vacances. Anne Morrow Lindberg

Les noms des supers héros finissent toujours par " man" Superman, Spiderman, Barman, Maman, M'man


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MAMAN SAIT

6 ans : maman sait tout !
8 ans : maman sait beaucoup de choses !
12 ans maman ne sait pas tout !
14 ans : maman ne sait rien !
18 ans : maman n'est pas à jour !
25 ans : peut -être maman sait !
35 ans : nous allons demander à maman !
45 ans: qu'est-ce que maman pense !




PAROLES DE CHANSONS :
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GEORGES BRASSENS :
Maman, maman, en faisant cette chanson, Maman, maman, je r’deviens petit garçon. Alors, je suis sage en classe, et pour te faire plaisir, J’obtiens les meilleures places, ton désir ! Maman, maman, je préfère à mes jeux fous, Mamam, maman, demeurer sur tes genoux ; Et, sans un mot dire, entendre tes refrains charmants, Maman, maman, maman, maman. Les années nous viennent sans bruit.
Philippe Chatel – Maman Papa - Citations de Georges Brassens

EDDY MITCHELL: ( Claude Moine )
M'man,
J'viens tout juste d'avoir mes quatorze ans.
J'veux plus d'école : j'suis dev'nu grand.
J'te promets j'te gagn'rai plein d'argent.
M'man,
J'viens d'fumer ma tout premiere Week-End.
Sur les fortif' ou t'aimes pas qu'j'traîne.
J'me s'rais tué plutôt que d'refuser.
Y a pas qu'les mères qui font les enfants :
La zone, la rue coulent dans mon sang.
M'man, j'aimerais chanter tout ce que r'sentent les autres :
Ta vie, la nôtre...
M'en veux pas, mais maint'nant j'ai choisi.
M'man,
Les tours c'est pas toujours des guettos.
J'ai pas d'passion pour les oiseaux,
Mais comme eux j'aimerais voir ça d'en haut.
M'man,
J'comprends mieux le regard des passants.
J'vois pas commme eux, j'pense tout en grand,
En couleur et sur un écran blanc.
Y a pas qu'les mères qui font les enfants :
La zone, la rue coulent dans mon sang.
Tu sais, j'sais pas grand chose sur les choses de l'amour
Mais j'me doute toujours...
C'est pas moi, c'est pas moi qui choisis.
M'man,
J'viens tout juste d'avoir mes quatorze ans.
J'veux plus d'école, j'suis dev'nu grand.
J'suis dev'nu grand.
M'man
J'te promets j'te gagn'rai plein d'argent, m'man.
J'suis dev'nu grand, m'man.
J'suis dev'nu grand...
M'man !
Claude Moine



Extraits de chansons:
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"C'est elle qui m'a donné la vie, elle fait partie de moi, elle est ma chance, elle est mon souffle, mon existence et plus que tout, c'est elle qui m'a donné la vie, elle fait partie de moi"
Melissa M, Elle


"Maman tu es la plus belle du monde
Et lorsque tout s'effondre autour de moi
Maman, toi tu es là !"
Luis Mariano, Maman la plus belle du monde


"Je n'imaginais pas les cheveux de ma mère
Autrement que gris-blanc..."
Michel Sardou, La fille aux yeux clairs


"Dans les yeux de ma mère
Il y a toujours une lumière
L'amour je trouve ça toujours
Dans les yeux de ma mère"
Arno, Les yeux de ma mère


"Et quand on fait le tour, le total de mon amour,
C'est CADEAU"
Marie Laforêt, Cadeau


"Si le soleil ne te souris plus et que la vie ne t'offre que la pluie,
Je serais là, je serais là"
Soprano , Je serai là


"Ce n'est qu'une mère qui voudrait être le bon Dieu
Pour ne jamais voir l'enfer dans le vert de mes yeux"
Christophe Maé, Maman

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"Oh Mamy blue !
Où es-tu, où es-tu Mamy blue ?"
Nicoletta, Mamy blue


"C’est aujourd’hui dimanche, tiens ma jolie maman
Voici des roses blanches, toi qui les aimais tant
Et quand tu t’en iras, au grand jardin là-bas
Toutes ces roses blanches, tu les emporteras"
Berthe Sylva, Les roses blanches


"Ta mère est une fleur rare que t'abreuve par ton amour
L'en priver c'est la tuer donc n'abrège pas son compte à rebours
Dis-lui que tu l'aimes que tu regrettes ta manière d'être conflictuel"
Sexion d'Assaut, Avant qu'elle parte


Où que je vive où que tu sois
Tu n'es jamais très loin de moi
J'ai de l'amour quand je te pense
La plus belle maman du monde
C'est toi
Grégoire, La plus belle maman


Faut pas pleurer
T'es le plus fort
Il faut serrer
Les poings très fort
Elle est partie pour tes dix ans
Depuis tu dis
Elle revient quand ?
François Feldman, Petit Franck


"Embrasse la
Chante la
Protège la`
Elle a les yeux et le cœur lilas`
Embrasse la
Chante la
Protège la
Elle a les cheveux en hiver déjà" Pierre Bachelet, Embrasse-la


et encore …...
Alain Souchon "Allo maman bobo", Florent Pagny"Et un jour une femme", Julien Clerc "Coeur de rockeur", Renaud "La mère à Titi", Jean-Jacques Goldman "Elle a fait un bébé toute seule", Renaud "En cloque", Eddy Mitchell "M'man",C.Jérôme "Les Mamans", Joe Dassin "Fais la bise à ta maman", Maurane "Toutes les mamas", Georges Moustaki "Les mères juives", Michel Sardou "Une fille aux yeux clairs", France Gall "Si, maman, si", Charles Aznavour "La Mamma", Michèle Torr "Les Roses blanches" (reprise de Berthe Sylva), Mike Brant "Elle a gardé ses yeux d'enfant", Francis Cabrel "Star à sa façon", Roméo "Maman"…..

LETTRE D'UNE MERE A SA FILLE:
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Ma fille,

Le jour où tu trouveras que j’ai vieilli, aie de la patience envers moi et essaie surtout de comprendre ce que je traverse, de me comprendre. Si lorsque nous parlons, je répète la même chose des dizaines de fois, ne m’interromps pas pour me dire: “Tu as dit la même chose il y a une minute”. Écoute-moi s’il te plaît. Souviens-toi quand tu étais petite, tu voulais que je te lise la même …histoire, soir après soir, jusqu’à ce que tu t’endormes. Si je ne souhaite pas prendre un bain, ne te mets pas en colère et ne me mets pas mal à l’aise en disant que c’est une honte. Souviens-toi combien de raisons je devais inventer pour te faire prendre un bain quand tu étais petite. En voyant mon ignorance vis-à-vis des nouvelles technologies, ne te moque pas de moi, mais laisse-moi plutôt le temps d’assimiler tout ça et de comprendre. Je t’ai appris tant de choses: comment te tenir à table, t’habiller, te coiffer, comment appréhender les défis de la vie… Le jour où tu trouveras que j’ai vieilli, aie de la patience envers moi et essaie surtout de comprendre ce que je traverse, de me comprendre. S’il m’arrive à l’occasion d’oublier ou de ne pouvoir suivre une conversation, laisse-moi le temps nécessaire pour me souvenir et si je n’y parviens pas, ne te montre pas irritée, impatiente ou condescendante: le plus important pour moi, c’est d’être avec toi, de partager des moments avec toi. Quand mes jambes ne me permettront plus de me déplacer comme auparavant, tends-moi la main comme je te l’ai tendue pour t’apprendre à faire tes premiers pas. Quand ces jours approcheront, ne sois pas triste. Sois tout simplement avec moi et comprends-moi alors que je m’approche de la fin de ma vie, avec amour et gratitude. Je te chéris et te remercie pour les moments passés ensemble et la joie éprouvée. Avec un sourire et tout l’amour que je ressens pour toi, je souhaite juste te dire ma fille: je t’aime.
Découvert sur un blog


LETTRE A UNE MAMAN
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A toi ma mère, ces quelques lignes… Parce que tu as toujours été là, derrière moi. Et ce n’est qu’en devenant maman à mon tour que j’ai compris… J’ai compris tes états de fatigue, tes cris, tes inquiétudes. Souvent, je me retranche au plus profond de moi, et je te revois, je me revois, et je me dis : mais quelle ingrate j’étais! Ingrat, ce mot dont les adultes usent et abusent… Ce mot qui signifie peu de choses quand nous y sommes encore dedans. Tantôt dit sur le ton de la plaisanterie, tantôt sous l’agacement.

Combien de peine t’ai-je causé ? Combien d’inquiétudes? Combien de fois t’es-tu rongé les sangs pour moi? Alors que moi, insouciante, inconsciente de ce que l’autre pouvait ressentir, continuais sur son chemin, la tête dans les étoiles??

L’enfance est un âge impitoyable où seuls comptent les sentiments que l’on ressent, égoïstement. La peine de l’autre? Sa joie? On la perçoit… mais de loin… De si loin… Et on re-concentre tout, à nouveau sur nous. Lycéenne, je riais de cette phrase : "L’égoïste est celui qui ne pense pas à moi", mais c’était ce que je vivais ; ce que chacun de mes amis vivaient ; ce que toute la génération vivaient… Ce que vivent les adolescents…

Tu sais, pendant longtemps je t’en ai voulu que tu n’agrées pas à toutes mes demandes. Pour moi, elles étaient raisonnables! Mais jamais je ne me suis mise à ta place. Jamais. Mon combat pour me marier, que tu n’as vécu que de très loin a été une épreuve qui m’a beaucoup marqué. Mais elle m’a appris deux choses, et c’est surement ce qu’il faut retenir aujourd’hui : 1. j’avais les armes nécessaires pour me lancer dans cette aventure, toute seule ; 2. finalement, tu avais une grande confiance en mes capacités. Après six mois où j’ai été pas mal éprouvée physiquement et moralement, je m’en suis sortie la tête haute. Et j’ai sû que j’étais devenue adulte, capable de voler de mes propres ailes. Et cela, sans toi derrière moi, je n’aurai pas pû.

Alors quand je vois mon parcours aujourd’hui, je me dis que je n’ai pas été si "à l’ouest" que ça… J’aurais pu tomber plus bas. J’aurais aussi très bien pu faire ce que tout le monde attendait de moi (de grandes études, un super boulot, etc, etc…)… Et finalement, j’ai été égale à moi-même, égale à ce que tu m’as transmis : imprévisible mais qui tient la route.

Tu m’as appris tellement de choses, mais je pensais que ça venait de moi… Egoïste.

Tu m’as appris à ne pas se conformer à une idée reçue, mais à creuser par soi-même… ce qui m’a amené à l’Islam. Tu m’as appris à suivre son propre avis, et son coeur … ce qui m’a amené dans les bras de mon époux. Tu m’as appris que chaque instant de la vie pouvait être des secondes de bonheur, alors j’ai tout pris, j’ai tout mélangé, et aujourd’hui, je suis celle que tu sais.

Tu m’as appris à aimer démesurément, et à avoir des analyses tranchées… Et pour ça, j’hérite bien de toi. Je donne comme toi, je parle comme toi…

On dit souvent qu’on n’espère ne pas faire les mêmes erreurs que nos parents… Mais les évite-t’on vraiment? Parce qu’aujourd’hui, je suis maman… Et depuis plus de 7 ans, je sais ce que tu as enduré pour moi et pour chacune de mes soeurs. Et je ne sais comment te le rendre… Tu es ma mère, et c’est merveilleux. Tu es ma mère, et je t’aime de tout mon coeur. Tu me manques, maman… Viens me border…
Salwa


UNE FEMME EXCEPTIONNELLE PARMI BEAUCOUP D'AUTRES
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Son sourire, je n’arrive pas à l’oublier. Ce sourire, qu’elle garde même quand elle est triste pour ne pas m’inquiéter. Il faut dire que la vie ne l’a pas gâtée. Un père indifférent et une mère à la recherche de son propre bonheur. Elle vécut presque toute son adolescence avec une grand-mère dure et exigeante mais qu’elle chérissait plus que tout au monde. Quelques rides ont visité son visage mais elle est toujours belle à mes yeux, comme autrefois, lorsqu’elle avait 20 ans et une belle chevelure noire qui lui valait plusieurs admirateurs. A 20 ans, elle avait d’autres rêves. Elle rêvait de continuer ses études et devenir juge. Elle rêvait de conquérir le monde. Seulement, la vie lui a réservé un autre destin. Un destin qu’elle s’efforce d’accepter, de vivre en regardant le sourire se dessiner sur les lèvres d’un de ses cinq enfants. Elle rêvait de la famille qu’elle n’a jamais eue. Elle rêvait d’un foyer l’inondant d’amour et de tendresse. Les premières années de son mariage furent assez paisibles ; quelques nuages grincheux passaient de temps en temps mais c’était le cas de tous les couples. Le premier enfant est né, le deuxième, le troisième… Elle était comblée à chaque fois. Puis le quatrième et le cinquième. Elle a toujours voulu une famille nombreuse. Pour remplir ce vide qu’elle a enduré durant son enfance ? Probablement. Les nuages grandissaient petit à petit, pour devenir des tempêtes. Elle encaissait, pardonnait, oubliait … Elle voulait garder sa petite « tribu », la préserver et la voir grandir devant ses yeux. Elle se plaisait à dire que les tempêtes étaient éphémères, elle voulait surtout y croire. Et puis le temps passe, la distance se creuse davantage avec l’homme qu’elle a choisi pour « le meilleur et le pire » jusqu’à oublier qu’elle est une femme. Une femme désirable et aimée. Elle vit dorénavant pour ses enfants, elle ferme les yeux, boude sa féminité et se plie à leur bonheur. Elle se promet de rester forte pour eux, et ne laisse entrevoir aucun signe de tristesse, de désespoir mais au fond, elle ne demande qu’à être secourue. Secourue d’une vie qui lui a tourné le dos. Qui ne lui a pas offert un moment de répit après tout ce qu’elle vécu jusque là… Les années passent, et son silence devient de plus en plus lourd. Elle étouffe, elle veut respirer et sortir de cette prison qu’elle a construite de ses propres mains. Sa « petite » révolution fut exceptionnelle, à l’image de sa personne. Elle la fit l’année dernière, s’inspirant peut-être du « Printemps arabe »… qui sait ?
Après 20 ans de silence, elle le prononça : « Je veux le divorce ». Qu’importent les conséquences, les critiques, les implorations… cette fois elle a écouté son cœur de femme et a décidé de vivre enfin libre. J’ai détesté cette femme. Je la voyais égoïste, ne pensant qu’à son petit bonheur. Je l’ai méprisée des jours, fuyant son regard, évitant sa compagnie. C’était dur pour moi puisque je la considérai comme une copine, mais ma haine a pris le dessus. Un an. Cela m’a pris un an pour comprendre son acte, réaliser que ce qu’elle a fait n’était pas « égoïste ». A 50 ans, on peut toujours revivre une vie, se donner l’opportunité de rattraper le temps perdu. Une femme qui demande le divorce n’est pas une femme qui ne pense pas à ses enfants. C’est juste une femme qui ne veut pas leur mentir, jouer incessamment le rôle d’une « épouse comblée » devant eux.
Cette femme, c’est ma mère. Ma mère, que je pardonne aujourd’hui et à qui je demande pardon.
Sabrine A –



D' AUTRES MAMANS :
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Maman adoptive et sa colonie de souris




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maman adoptive et ses bébés tigre

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ILS NOUS ONT DIT ….
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Baptiste qui doit retourner à l'école l'après-midi pour la sieste, se met a pleurer à grosses larmes :
"Je ne veux pas dormir à l'école, je veux bien apprendre à dessiner et à écrire, mais je n'ai pas besoin d'apprendre à dormir... Je sais déjà!!!"

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Sibylle écoute la leçon de grammaire que sa maman fait réciter à sa grande seour. Maman interroge :
"Que met-on à la fin d'une phrase exclamative ?"
"Un point, un point...??' "
Et Sibylle sans lever le nez de son jeu répond :
"un point.FR !"
Sibylle 4 ans (ah !!! Le miracle d'internet)

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"Tu sais maman, les livres, c'est là où on range les rêves."
Louve 6 ans (sans doute la plus poétique)

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"Ma maîtresse est malade, elle a la grève."
Cassandre 5 ans (oups un lapsus)

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Baptiste fait une bise à sa maîtresse et lui dit :
"C'était bien aujourd'hui, alors je reviendrai te voir demain..."
Baptiste 3 ans

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"Aujourd'hui, à l'école, j'ai été sage comme un dessin !"
Benjamin 5 ans (c'est sur ça rime pas mais bon c'est pas tombé loin quand même)

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A l'école il y a une barrière entre la cour des petits et la cour des grands pour empêcher de faire des câlins aux grandes soeurs....
Enzo 3 ans (Quelle cruauté !!!)



Bonne semaine à tous ...


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Photo trouvée sur le net

Posté le : 17/05/2014 21:51

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Gustave Adolph Mossa
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Le 25 mai 1971, à 88 ans, à nice meurt Gustav-Adolph Mossa,

peintre symboliste français,

influencé par Gustave Moreau et le mouvement Préraphaélites, né le 28 janvier 1883 à Nice.
Gustav-Adolf Mossa est un peintre symboliste tardif dans la mouvance de Gustave Moreau, Lucien Lévy-Dhurmer, Edgar Maxence ou Émile-René Ménard. Imprégné de ses lectures, Mallarmé, Baudelaire, Huysmans, il s'inspire des maîtres du Quattrocento, des préraphaélites, de l'Art nouveau.

Il produit l'essentiel de son œuvre peint jusqu'en 1918. La plupart de ses toiles symbolistes ne sont découvertes qu'après son décès.
Le dernier symboliste, Gustave-Adolphe Mossa
Gustave-Adolphe Mossa a passé la plus grande partie de sa vie à Nice. Fils de peintre, il est né en 1883. L'essentiel de son œuvre date d'avant 1918, la Guerre de 14 ayant littéralement fracturée sa vie comme ce fût le cas pour de nombreux combattants.
Grand lecteur des auteurs symbolistes, il est élève aux Arts Décoratifs de Nice pendant que son père l'initie à la peinture de paysage. La visite de l'Exposition Universelle de 1900 est un choc. Il est converti à l'Art Nouveau. Il reprendra alors tous les thèmes du symbolisme un peu décadent des années 1900-1910 et notamment, une angoisse de la figure féminine.
Il expose sa première toile en 1901 alors qu'il commence à écrire ses premières pièces.
Mossa occupe en France un peu la même place que Spilliaert en Belgique. Symboliste hyper-tardif, sa peinture prend un aspect caricatural et terrifiant. En revanche, chez lui les visions nocturnes sont remplacées par une très grande culture littéraire qui le pousse à moderniser les mythes chrétiens et antiques à la manière de Jules Laforgue 1860-1887 dans ses Moralités Légendaires 1887.
Ce support littéraire est patent dans le tableau Salomé ou le goût du sang 1904 où Mossa fait à l'évidence référence au monologue de Salomé dans la pièce éponyme de Wilde 1892 dans lequel la petite princesse chez Mossa c'est une enfant qui joue à la poupée demande si le goût du sang est le goût de l'amour. Au moment où Freud explore l'inconscient, Mossa nous pose la question de l'innocence enfantine. Troublante rencontre !
L'année suivante, il revient sur le thème de Salomé avec une œuvre encore plus énigmatique puisque le rapport entre la fille du Tétraque de Judée et le Baptiste semble inversé puisqu'il semble bien que ce soit la main du saint qui tienne la Princesse. Etrange rapport entre le victimaire et sa victime.
Il fait plusieurs voyages en Italie avec son père en 1902 et 1903. Il est marquée par la peinture du Quattrocento.
C'est sous l'influence de son premier voyage qu'il peint l'étrange Ephèbe à la Tarasque 1902, entre Académisme et Symbolisme, entre Lecomte du Nouÿ et Von Stü
A mon avis les deux peintres avec lesquels il a le plus d'affinités sont Cosmé Tura et Carlo Crivelli par une obsession maniaque du détail et de la décoration.
La Sirène repue est un bon exemple de l'art de Mossa. Le personnage, déformé, semble trop grand pour être dans le cadre. Le malaise est toujours patent. Un autre exemple est donné par un des tableaux les plus célèbres de Mossa, Elle. Une femme, hypersexualisée, à la poitrine colossale, est couchée sur un amas de corps sanglants et couronnée d'un diadème de crânes. Thanatos et l'Eternelle Féminin ne font qu'un.

Sa vie

Né en 1883 d'une mère italienne, Marguerite Alfieri, et du peintre Alexis Mossa,1844-1926, auteur de nombreuses affiches pour le Carnaval de Nice qui a fortement influencé Gustav-Adolf dans sa carrière de peintre.Gustav-Adolf est très tôt intéressé par la peinture. Un tableau de son père le représente d'ailleurs peignant à l'âge de neuf ans.
Son père, paysagiste et imagier du carnaval de Nice depuis 1873, va être son professeur. Jusqu'en 1900, Gustav-Adolf étudie à l'École des arts décoratifs de Nice où il se familiarise avec l'Art nouveau. Parallèlement, son père l'initie à l'art du paysage à l'aquarelle aux alentours de Nice et dans l'arrière-pays.
Dès 1900, après la visite de l'Exposition universelle, il est porté par le mouvement symboliste finissant et l'Art nouveau.
Alors qu'il quitte l'École des arts décoratifs, il se lance également dans l'écriture de pièces de théâtre et de poèmes.
En 1901, Mossa crée sa première grande toile symboliste : Salomé ou prologue du Christianisme. Il fait en même temps une série de voyages en compagnie de son père en Italie, où il visite Gênes, Pise, Sienne et surtout Florence. Dans la lignée de son père, il réalise alors ses premières œuvres pour le carnaval de Nice.
Fin 1902, Gustav-Adolf Mossa retourne à Nice, où il présente son premier projet de char au concours Carnaval. En 1903, il entame un nouveau voyage avec son père à Mantoue, Padoue et Venise.
De 1904 à 1911, il connaît une période féconde : peinture symboliste, scènes de carnaval, paysages à l'aquarelle, poèmes, pièces de théâtre.
En 1908 il épouse Charlotte-Andrée Naudin.
En 1911, il connaît un certain succès à l'occasion d'une exposition à la galerie Georges Petit à Paris. Il découvre alors l'art primitif flamand et abandonne le symbolisme.
Au cours de l'année 1913, Gustav-Adolf Mossa expose à Nice et à Paris une série d'œuvres inspirées par Robert Schumann.
Il est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale en 1914, où il est gravement blessé. De cette expérience de la guerre, il tire une toile achevée en 1916 : Les tristes heures de la guerre.
Il rompt avec sa femme en 1918 et sa mère meurt l'année suivante.
Gustav-Adolf Mossa poursuit alors son œuvre avec moins d'intensité, en produisant des paysages, des illustrations et des écrits.
Il se remarie en 1925 avec Lucrèce Roux qui meurt en 1955.

À la mort de son père en 1926, il prend sa succession comme conservateur du musée des beaux-arts de Nice.
Après le décès de sa seconde épouse, il se marie à nouveau en 1956 avec Marie-Marcelle Butteli, qu'il surnomme Violette.

Lorsque Gustav-Adolf Mossa meurt le 25 mai 1971, son œuvre symboliste est redécouverte, occultée par lui-même à ses proches et au public qui le connaissait essentiellement par son travail d'imagier du carnaval de Nice.

Œuvre

Artiste à la production polymorphe, Gustav-Adolf Mossa laisse derrière lui, outre son œuvre picturale, un grand nombre de textes parmi lesquels des livrets d'opéras ou autres pièces lyriques. Il faut considérer son œuvre dans ses rapports avec la musique, la peinture et la littérature. Il a puisé son inspiration dans l'œuvre des grands écrivains dont il était un lecteur assidu et en particulier Baudelaire.
Ses œuvres aux compositions souvent dramatiques, aux dessins fouillés, souvent caricaturaux, analysent des situations de vie en font preuve d'une certaine lucidité psychologique.
L'œuvre de Gustav-Adolf Mossa est un ensemble de références à des mythes, des fables qu'il manie tel un psychanalyste : conflits des pulsions de vie et des pulsions de morts, Éros et Thanatos et plus particulièrement dans la représentation de Salomé qui hante presque tous les symbolistes, mais aussi dans celles de Sapho et Dalila.

Liste d'œuvres

Salomé ou prologue du Christianisme 1901
Circé 1904, huile sur toile. Musée Fin-de-Siècle, Bruxelles
Judith et Holopherne 1904
La sirène repue, Le baiser d'Hélène, Dalila s'amuse et Le Fœtus 1905
Pierrot s'en va, Elle, Lui, La Sphinge, Valse macabre, Suzanne et les vieillards et Leda 1906
Une charogne 1906, huile sur toile. Musée Fin-de-Siècle, Bruxelles
Eva Pandora 1907, huile sur toile. Musée Fin-de-Siècle, Bruxelles
Le Vice, Esther, Femme aux oenocoes, La Harpyie et Rubria 1907
Les Mortes 1908, technique mixte sur papier. Musée Fin-de-Siècle, Bruxelles
Christus, Salomon et Salomé 1908
Le coq et la perle 1909
Bruges la morte 1911
Les tristes heures de la guerre 1916
Sourire de Reims 1918
La Ronde des Sylphes 1913 av

Illustrations

Hyalis, le petit faune aux yeux bleus de Samain, chez Ferroud, 1918.
Le petit soldat de plomb d'Anatole France, chez Ferroud, 1919.
Xanthis ou la vitrine sentimentale de Samain, chez Ferroud, 1920
Les sept femmes de Barbe-Bleue d'Anatole France, chez Ferroud, 1921.
La leçon bien apprise d'Anatole France, chez Ferroud, 1922.
La ceinture de Vénus, 1923.
Zadig ou la destinée de Voltaire, chez Ferroud, 1924.
La légende des saintes Oliverie et Liberette, chez Ferroud, 1924
Madame de Luzy d'Anatole France, chez Ferroud, 1927.
Hérodias de Flaubert, chez Ferroud, 1927.
Le barbier de Séville de Beaumarchais, chez Ferroud, 1930.
Chansons niçoises, chez Delrieu. 1953, 12 illustrations coloriées à la main par Mossa.

Analyse de l'oeuvre

Mossa choisit toujours de réinterpréter des mythes qui font intervenir des femmes séductrices et dominatrices qui entraînent l'homme à la catastrophe, Hélène, Salomé, Dalila ou des figures mythologiques liées à la mort, Thanatos, les Parques ou les Sirènes. La plupart du temps, les femmes sont vêtues à la mode de la Belle Epoque, robe longue et invraisemblable chapeau à plumes ou à fleurs.
Certaines œuvres sont beaucoup plus énigmatiques comme Le Fœtus 1905, par exemple. On voit une femme se poudrer pendant qu'un homme semble l'attendre. Une scène classique, presque un pastiche de la Nana 1877 de Manet bien que le rapport des personnages soit inversé puisque chez Mossa, la femme est assise et l'homme est debout. Mais au premier plan, posé sur une table, on voit une sorte de reliquaire néo-baroque qui contient un fœtus. Est-ce le symbole d'une maternité à jamais évanouie ?
Peut-être faut-il rapprocher cet énigmatique et dérangeant tableau d'un autre de la même année, Le Système du Docteur Forceps. On peut supposé que le sinistre personnage au premier plan, vêtu d'un cape aux motifs mortuaires, va se livrer à un avortement sur la femme couchée dans le lit. Les petits fantômes de fœtus qui planent sur le côté droit inclinent à cette interprétation.
La trilogie s'achève par l'Autoportrait surchargé de symboles du peintre, daté aussi de 1905. Le mur derrière la figure centrale est ornée de trois tableau. Les deux latéraux sont des paysages italiens, mais le tableau centrale représente une femme tenant un fœtus. Difficile de faire une interprétation de ce détail comme de la présence sur le corps du peintre d'un serpent et d'un scorpion.
Même s'il est difficile de rapprocher l'art de Mossa de celui d'autres artistes, certains tableaux montre, à mon avis, l'influence de Félicien Rops 1833-1898. Le grand artiste belge partageait avec Mossa une vision noire de la féminité et un certain penchant pour les mises en scène macabres. Deux tableaux de Mossa, en particulier, peuvent être mis en rapport avec l'univers de Rops, Circé 1904 et Marie de Magdala 1907. Le premier est une illustration de l'épisode de l'Odyssée, où l'enchanteresse transforme les compagnons d'Ulysse en cochons. Dans le tableau de Mossa, Circée règne véritablement sur un troupeau d'admirateur. Comment ne pas rapprocher cette image du célèbre Pornocratès 1896 de Rops, dans lequel une femme aux yeux bandés sans doute une prostituée, nue et coiffée de plume tient en laisse un cochon. Les deux artistes partagent sans aucun doute la même vision très sombre de l'humanité.
Dans son tableau Marie de Magdala, Mossa représente la pécheresse en tenue de prostituée et crucifiée. Le rapprochement avec le Pornocratès peut bien sûr s'effectuer mais aussi avec un autre tableau de Rops, La Tentation de Saint-Antoine 1878, ou l'ermite a la vision d'une somptueuse femme nue attachée à la Croix. Le mot Eros remplace les traditionnelles intiales INRI. Mossa, lui, place sa signature au dessus du chapeau de Marie de Magdala.
Dans certaines œuvres particulièrement caricaturales et plutôt reliées aux mythes bibliques, on peut peut-être distinguer l'influence du trait d'Aubrey Beardsley comme dans son Entrée d'Hérodiade 1893 tiré de ses illustrations pour la Salomé de Wild
En 1905, Mossa fait sa première exposition personnelle dans sa ville natale. En 1908, il se marie. En 1909, nouvelle exposition à Nice avec son père.
Son père, qui était conservateur du Musée de Nice depuis 1886, était aussi imagier du carnaval. Il est possible que cette activité ait influencé le côté caricatural des personnages de Gustave-Adolphe Mossa et aussi la présence du personnage de Pierrot.
Lui est un étrange tableau dans lequel on voit un personnage androgyne, vétu et fardé de blanc comme un Pierrot, se regarder dans un miroir pendant qu'une foule d'hommes en tenue de soirée s'approche, le tout dans un décor antique et oriental. Il semble qu'il existe un autre titre plus explicite : Elagabale s'admirant dans le miroir, reprenant la légende de l'empereur romain efféminé très en vogue dans les milieux décadentistes. En étant prudent, on peut interpréter le personnage principal comme une autocaricature sans en tirer aucune conséquence.
Le même personnage se retrouve dans un autre tableau, Œdipe vainqueur peint aussi en 1906. Déchiré, défait, Œdipe (si c'est bien lui), étrangle une femme qui est peut être Jocaste. La victoire d'Œdipe serait alors double, avoir triomphé du destin et avoir repoussé le tabou de l'inceste. Mossa avait-il lu Freud ?
Toujours en 1906, Mossa peint un autre tableau baptisé Pierrot s'en va. On y voit toujours le même personnage costumé en Pierrot tenant un couteau ensanglanté alors qu'un couple s'éloigne, l'homme soutenant la femme peut-être blessée par Pierrot et qu'une foule de personnages nus semble se rassembler devant les murs d'une ville gothique. L'espèce de grouillement des corps nus n'est pas sans évoquer Luca Signorelli 1450-1524 dont on peut supposer qu'il était connu par Mossa.
Tout aussi énigmatique est son Eloge de la Folie 1906 qui n'a que peu de chose à voir avec le texte d'Erasme. Un Pierrot regarde, angoissée une poupée de chiffon pendant que se déroule une procession devant une espèce de Tour de Babel qui évoque lointainement celle de Bruegel. Au premier plan, Mossa a disposé un exemplaire de l'Eloge de la Folie. Personnellement je décèlerais dans cette toile certaines convergences avec l'œuvre antérieure à 1900 de James Ensor.
C'est l'année de son mariage 1907 qu'il peint cette Eva Pandora dont le dessin semble beaucoup plus influencé à la fois par la Sécession Viennoise et par Khnopff, que le reste de son œuvre. C'est en tout cas une femme qui joue avec l'homme qu'elle tient dans sa main, et avec le sort.
Il peint aussi un classique du décadentisme de la Belle Epoque, Sapho et ses amours lesbiens. Alors que chez de nombreux peintres, comme De Feure, les amours saphiques n'étaient que suggérés, ils sont ici affirmés. Remarquons que, pour une fois, les deux femmes n'affichent pas une fausse innocence et qu'il n'y a ni fœtus, ni couteau, ni squelette. C'est un des seuls tableaux de Mossa de cette période qui soit relativement détendu.
Comme chez tous les Symbolistes, la mort est omniprésente comme nous l'avons vu avec le tableau Elle. Dans les années 196-1908, qui est sans doute la période la plus intense de la production du peintre, des tableaux particulièrement impressionnants lui sont dédiés;
La Valse macabre 1908 a peut être été inspiré à Mossa par la Valse Triste de Sibelius. En effet, elle est tirée d'une musique de scène pour un drame de l'écrivain finlandais Arvid Jarnefelt 1861-1932, La Mort Kuolema créé en 1903, dans lequel une jeune fille danse avec un squelette sur le thème de Sibelius. Le tableau sera exposé la même année au Salon d'Automne à Paris.
A partir de 1908-1909, le style de Mossa est plus détendu. En 1909, il envoie trois aquarelles déjà anciennes dont Marie de Magdala et une huile qu'il vient d'achever, Le Coq et la Perle, qui est une interprétation libre de la fable de La Fontaine, au Salon d'Automne. Il quitte le domaine de l'inquiétant pour celui du grotesque.
En même temps qu'il produit une œuvre inquiétante marquée par un symbolisme morbide, Mossa aura aussi une activité de paysagiste de facture très classique. C'est du reste cette partie de son œuvre qui est le plus appréciée lors de ses expositions niçoise.
1911 est une année très importante pour deux raisons. D'abord, la Galerie Georges Petit à Paris organise une grande exposition de ses œuvres symbolistes, exposition qui remporte un grand succès. Ensuite, il séjourne en Belgique et découvre les vieilles cités comme Bruges et la peinture flamande du XVème siècle qui le marque durablement. Son style évolue vers une plus grande précision du trait. Le tableau le plus caractéristique de cette tendance est Bruges la Morte. Le titre fait référence au livre le plus fameux de Georges Rodenbach 1855-1898, publié en 1892. Le tableau illustre la scène finale ou le héros étrangle une comédienne à la ressemblance frappante avec sa défunte bien-aimée. Curieusement, Mossa travaille à rebours par rapport à son habitude, puisqu'il place au Moyen-Age, une scène qui se passe au XIXème siècle dans le roman. Le décor est d'une précision maniaque, même si Mossa place des édifices brugeois en des lieux où il ne sont pas.
Une autre œuvre est spécifiquement liée à Bruges, La Châsse de Ste-Ursule. Mossa reprend la légende en nous montrant la sainte percée de flèches selon la légende, par des huns face à des soldats minuscules. Elle porte, très reconnaissable, la Châsse de Sainte-Ursule, décorée par Hans Memling vers 1489 et déposée à l'Hospice St-Jean de Bruges. On reconnait au loin le clocher de l'église Sainte-Marie.
Mossa expose à Nice en 1912, ses œuvres consacrés à Bruges et les Flandres. Entre 1912 et 1914, il fera encore deux expositions avant d'être mobilisé en 1914. En Novembre 1914, il est gravement blessé lors de la première bataille d'Ypres proche de la frontière franco-belge. Après son rétablissement, il commence une série d'œuvres consacrée à la guerre et situées dans la ville martyr d'Ypres. Le fil conducteur en est la légende de Persée.

La dernière œuvre symboliste de Mossa est le Sourire de Reims en 1918 où l'on voit l'ange au sourire apparaître à une pénitente. Rappelons que la Cathédrale de Reims était en ruine à la fin de la guerre.
L'œuvre symboliste de Mossa est entièrement terminée. L'essentiel de son travail graphique est désormais la peinture de paysage et l'illustration, notamment pour le Carnaval de Nice.
En 1926, après la mort de son père, Gustave-Adolphe Mossa lui succède comme conservateur du Musée de Nice.
Ayant tout fait pour qu'on oublie son œuvre antérieure à la Guerre de 14, il meurt d'une crise cardiaque en 1971, à 88 ans. Son œuvre géniale est redécouverte à partir des années 80.
On peut ici reprendre le parallèle avec Léon Spilliaert qui changera aussi totalement sa manière après la Guerre de 14. L'un peindra des arbres et l'autre des chars de carnaval.


Liens

http://youtu.be/BqC5fE7JI64 I,soutenable légèreté
http://youtu.be/yGZe6EEH86Y l'oeuvre secrète de Mossa
http://youtu.be/iTghRreN2Ek Gustave Adolph Mossa 1/2

http://youtu.be/iQTbQM5x15A Gustave Adolph Mossa 3/2


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Posté le : 17/05/2014 21:56

Edité par Loriane sur 20-05-2014 23:08:04
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Mme De La Fayette
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Le 25 mai 1693, à 59 ans, à Paris Royaume de France, meurt

Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette


ou Lafayette, femme de lettres française, auteur de romans, nouvelle de style du mouvement "classicisme", ses Œuvres principales sont : La Princesse de Montpensier en 1662, La Princesse de Clèves en 1678, elle est née le 18 mars 1634 à Paris
Ne pas confondre avec Adrienne de la Fayette épouse du marquis de La Fayette.


"Mme de La Fayette a eu raison pendant sa vie. Elle a eu raison après sa mort. "Mme de Sévigné croyait-elle si bien dire et comme prophétiser. Depuis trois siècles, en effet, ce nom a fait éclore un mythe. Qu'importe qu'elle soit auteur plus qu'écrivain si sa postérité littéraire en est encore à s'enrichir de cette sorte de cascade qui hommage, influence, tentative concertée", en ordre ou dans le désordre, en passant par Constant, Stendhal ou Gobineau, Fromentin ou Radiguet, a nourri l'art du roman.
Est-ce une langueur mélancolique qui la fit surnommer le brouillard par les familiers de l'hôtel de Nevers, tandis que d'aucuns vantaient sa divine raison ? Nul doute qu'elle ait eu son mystère, cette grande dame française, un peu fragile, qui se disant baignée de paresse n'en menait pas moins ses affaires avec ardeur, qui, prude, dévote, jeune et non veuve, laissa La Rochefoucauld ne la presque pas quitter, qui, ne détestant pas l'intrigue, ne s'aliéna nulle amitié, et, sensible aux succès mondains, empêcha, néanmoins, qu'aucune de ses œuvres fût publiée sous son nom.
L'époque était de celles où une fortune trop petite, une érudition trop grande et une noblesse médiocre gênaient l'établissement d'une fille. Or, tout homme de goût qu'il fût, son père, Marc Pioche de La Vergne, n'était que simple écuyer. Sans doute Marie-Madeleine, qui naquit à Paris, eût-elle passé son existence parmi nombre d'honnêtes gens plus cultivés que courtisans, si sa mère, Isabelle Pena, n'eût été assez habile pour la pousser dans le monde. Elle lui donne pour parrain Urbain de Maillé, marquis, maréchal de France et beau-frère de Richelieu ; pour marraine, Marie-Madeleine de Vignerol du Plessis, nièce du même Richelieu et future duchesse d'Aiguillon. Retz, le coadjuteur, fréquente la maison, ainsi que Renaud de Sévigné oncle de la marquise qu'Isabelle Pena épousera en secondes noces. Les activités frondeuses de ce beau-père turbulent, et qui lui vaudront peut-être son goût pour la politique, n'empêcheront pas Marie-Madeleine d'être, en 1651, demoiselle d'honneur de la reine, et, en 1654, de se lier avec Henriette d'Angleterre, dont elle écrira une vie, et qui séjourne en le couvent de Chaillot. En 1655, elle épousera le frère de la supérieure de ce couvent, Jean François de La Fayette, de vingt ans son aîné ; mais un nom, et certaine fortune.
De cette chose incommode que lui paraît être l'amour, elle ne souffrira guère. Laissant en ses terres d'Auvergne un mari fort peu gênant, Mme de La Fayette ne quittera plus Paris jusqu'à sa mort. Le mariage d'Henriette d'Angleterre avec Monsieur, duc d'Orléans, lui ouvrira les portes de la Cour. Son sens pratique et son esprit feront le reste : elle saura mener la carrière de ses fils et devenir une personne considérable
Admise à la Cour, témoin de ses plus belles intrigues, est-ce son adresse à doter d'une investiture d'histoire un fait divers qui valut à Mme de La Fayette l'admiration de ses contemporains ? Mais le roman plus ou moins historique préexistait ! Est-ce l'audace de composer un roman avec ce qui passait pour un sujet de nouvelle ? Est-ce son goût pour l'analyse ? Mais une certaine analyse n'était absente ni de L'Astrée ni des récits sans fin de Mlle de Scudéry ! Est-ce son obsession des ravages de l'amour ?
Disposition personnelle ou influence des jansénistes, les errements de la passion lui furent son sujet d'étude : l'amour monstre de la nature, peste du genre humain, perturbateur du repos public. La Comtesse de Tende posthume, 1724, c'est la dureté de l'amour. Le Triomphe de l'indifférence, ce sont ses mortelles douceurs et ses longues amertumes. La Princesse de Montpensier 1662, c'est, peinte de façon exemplaire, l'incommodité d'un penchant, Zaïde 1669, roman à la mode espagnole, c'est l'effrayante vision de la jalousie on songe à l'Albertine de Proust. Enfin, la boucle est bouclée avec la Princesse de Clèves 1678 : d'un engagement éternel naît la perte de l'amour. Tel engagement, qui le tiendrait ? Il est pourtant indispensable à l'existence d'un amour... À partir de cette gageure l'analyse va se tisser.
De l'analyse qui, chez les précieux n'était qu'ornement, prétexte à propos mondains et obstacle à l'action, Mme de La Fayette fait le support unique de l'intrigue dans La Princesse de Clèves. Le regard sur le vécu et le point sans cesse fait s'inscrivent dans la ligne d'action. L'analyse devient substance d'un récit tout du long courbé vers l'avant. Durée, ressort, mouvement intérieur, elle va les prendre en charge. C'est la première solution apportée au délicat problème du temps romanesque. En ce temps fait champ clos, en cette lice des tourments du cœur que l'esprit jamais ne déserte, en cette qualité, en définitive, d'investigation psychologique, réside la véritable originalité de Mme de La Fayette.
Que Boileau l'ait tenue pour la femme de France qui écrivait le mieux ne nous fera pas pour autant trouver sa phrase parfaite. Mais est-ce la perfection d'un langage qui tisse certain ton ? Outre un faste baroque perdu, certains déploreront des impropriétés, des redites, un abus du relatif, un vocabulaire pauvre. Mais l'habileté des faiseurs, qu'at-elle à voir avec le génie ? Un pointage de gaucheries n'empêche pas que nous enchantent un climat quasi unique, tout de rigueur et de mesure, et même une distance prise, et jusqu'à la monotonie créée par un refus du trait individuel, fondé qu'est cet art classique sur une croyance en l'identité de l'homme.

Si Mme de La Fayette n'a pas gagé d'être parfaite, elle n'en demeure pas moins l'auteur du premier en date des romans modernes, et ce roman en est toujours à compter parmi les plus grands.

Sa vie

Marie-Madeleine Pioche de La Vergne est née dans une famille aisée de petite noblesse, qui gravite dans l’entourage du cardinal de Richelieu.
Sa mère, fille d’un médecin du roi, est au service de la duchesse Rose-Madeleine d'Aiguillon. Son père, Marc Pioche de la Vergne, écuyer du roi, meurt d'une balle dans le torse alors qu’elle n’a que quinze ans. L’année suivante, en 1650, elle devient dame d'honneur de la reine Anne d'Autriche et commence à acquérir une éducation littéraire auprès du grammairien Ménage qui lui enseigne l’italien et le latin. Ce dernier l’introduit alors dans les salons littéraires en vogue de Catherine de Rambouillet, de la Marquise du Plessis-Bellière et de Madeleine de Scudéry.
En 1650, sa mère se remarie avec Renaud de Sévigné, un oncle du mari de la marquise de Sévigné ; les deux femmes , qui ont huit ans de différence , deviendront pour toujours les plus chères amies du monde.

En 1655, Madeleine épouse, à l’âge de 21 ans, un Auvergnat de dix-huit ans son aîné, François Motier, comte de La Fayette dont elle aura deux fils. Ce veuf, frère de la célèbre Louise de La Fayette, qui mène une existence retirée dans son château, lui apporte la fortune et un nom.
Elle l’accompagne dans ses domaines familiaux en Auvergne et dans le Bourbonnais bien qu’elle retourne fréquemment à Paris où elle commence à s’introduire dans la haute société de la Cour et à ouvrir avec succès son propre salon. Leur bonheur conjugal semble avoir sombré après quelques années de mariage, après la naissance de leurs fils, date à partir de laquelle François de La Fayette se fait tellement discret qu'il semble avoir littéralement disparu ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle qu'un document trouvé dans les archives de la Trémoille indique que ce mari silencieux avait vécu jusqu'au 26 juin 1683.
La Bruyère a résumé ainsi cette étrange situation :
" Nous trouvons à présent une femme qui a tellement éclipsé son mari, que nous ne savons pas s’il est mort ou en vie… "

On compte, parmi les connaissances de Marie-Madeleine de La Fayette, Henriette d'Angleterre, future duchesse d’Orléans, qui lui a demandé d’être sa biographe ; le Grand Arnauld et Huet dont le Traité de l'origine des romans sera publié en préface de son Zaïde. Au tout début de la Fronde, elle a également été proche du cardinal de Retz.
Établie de façon définitive à Paris en 1659, elle fait paraître anonymement La Princesse de Montpensier en 1662.
De 1655 à 1680, elle sera étroitement liée avec La Rochefoucauld l’auteur des Maximes, dont elle dira :
"M. de La Rochefoucauld m’a donné de l’esprit, mais j’ai réformé son cœur."
La Rochefoucauld présente Marie-Madeleine de La Fayette à beaucoup de grands esprits littéraires du temps, y compris Racine et Boileau. 1669 voit la publication du premier tome de Zaïde, un roman hispano-mauresque édité sous la signature de Segrais mais presque certainement dû à Madame de La Fayette. Le deuxième volume paraît en 1671. Zaïde fut l’objet de rééditions et de traductions, notamment grâce à la préface de Huet.
L'œuvre la plus célèbre de Marie-Madeleine de La Fayette est La Princesse de Clèves, d’abord éditée par un de ses amis en mars 1678. Cette œuvre, dont le succès fut immense, passe souvent pour être un prototype du roman d'analyse psychologique.

Son œuvre romanesque rompt avec l'imagination tout extérieure et mécanique des romans chevaleresques. Dédaigneuse de la mode, hostile à l'artifice et à la convention, soucieuse de ne jamais ennuyer et de ne jamais se répéter, elle met au point la véritable illusion romanesque, celle qui fait fi de l'illusion. La Princesse de Montpensier 1662, nouvelle historique et sentimentale, est d'une grande unité de ton et met en jeu un argument simple.
La mort de La Rochefoucauld en 1680 puis du comte de La Fayette en 1683 la conduit à mener une vie sociale moins active dans ses dernières années. Elle s'est clairement retirée de la vie mondaine, afin de se préparer à la mort.
Trois de ses ouvrages ont été édités à titre posthume : La Comtesse de Tende en 1723, Histoire d’Henriette d’Angleterre en 1720 et Mémoires de la Cour de France en 1731.

Elle meurt à Paris le 25 Mai 1693

Le jugement de ses pairs

"Mme de La Fayette est la femme qui écrit le mieux et qui a le plus d'esprit. " Boileau
« "Sa Princesse de Clèves et sa Zaïde furent les premiers romans où l’on vit les mœurs des honnêtes gens, et des aventures naturelles décrites avec grâce. Avant elle, on écrivait d’un style ampoulé des choses peu vraisemblables." Voltaire, Le Siècle de Louis XIV 1751.
" Sa simplicité réelle est dans sa conception de l’amour ; pour Mme de La Fayette, l’amour est un péril. C’est son postulat. Et ce qu’on sent dans tout son livre, la Princesse de Clèves comme d’ailleurs dans la Princesse de Montpensier, ou la comtesse de Tende, a une constante méfiance envers l’amour, ce qui est le contraire de l’indifférence ". Albert Camus, Carnets 1964.
" Tout en elle nous attire, la rare distinction de son esprit, la ferme droiture de ses sentiments, et surtout, peut-être, ce que nous devinons au plus profond de son cœur : une souffrance cachée qui a été la source de son génie." Morillot, Le Roman du XVIIe siècle.

Œuvres

Page de titre de l’édition de 1678 de La Princesse de Clèves.
Page de titre de l’édition de 1670 de Zaïde, histoire espagnole.
La Princesse de Montpensier, 1662, puis 1674 et 1675.
Zaïde, histoire espagnole, tome 1, tome 2, Paris, Claude Barbin, 1671.
La Princesse de Clèves, À Paris, chez Claude Barbin, 16 mai 1678 . traduit en anglais en 1689 à Londres.
Romans et Nouvelles, Paris, Classiques Garnier, 1989, ISSN 0750-2176
La Comtesse de Tende 1718, posthume
Histoire de madame Henriette d'Angleterre, première femme de Philippe de France, Duc d'Orléans, Amsterdam, M.-C. Le Cène, 1720.
Mémoires de la cour de France pour les années 1688 et 1689, Paris, Foucault, 1828.

Bibliographie

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Madame de La Fayette, La Princesse de Montpellier, présentée et établie par Daniel Aris, Éditions de La Table Ronde, Paris, 1993.
Madame de La Fayette, Œuvres complètes, édition établie par Camille Esmein-Sarrazin, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 2014, 1664 pages.

Mme de La Fayette 1634-1693 en dates

1634 Naissance à Paris, le 18 mars 1634, de Marie-Madeleine Pioche de La Vergne qui deviendra Madame de La Fayette. Son père est de petite noblesse (écuyer). Sa mère, fille d'un médecin du roi est au service de Mme de Combalet, nièce du cardinal de Richelieu.
1635 La famille de Marie-Madeleine s'installe à Paris, rue de Vaugirard.
1638-1640 La famille de Marie-Madeleine réside à Pontoise, puis au Havre, ville que commande M. de La Vergne au nom du marquis de Brézé.
1640 La jeune Marie-Madeleine revient à Paris, son père ayant acheté une résidence rue Férou, proche du Luxembourg.
1649 Mort de son père
1650 Remariage de sa mère avec le chevalier Renaud de Sévigné, qui fut frondeur, et entraîna le départ de la famille en Anjou (1652). Le chevalier de Sévigné est l'oncle de la Marquise de Sévigné. Celle-ci devient l'amie intime de Marie-Madeleine . Elles resteront amies toute leur vie.
Jeune, riche et cultivée, Marie-Madeleine fréquente les salons de Mlle de Scudéry et l'hôtel de Rambouillet. Elle devient demoiselle d'honneur de la régente Anne d'Autriche. Elle se retrouve ainsi au cœur des intrigues de la Cour.
1652 Renaud de Sévigné, partisan du cardinal de Retz est contraint de s'exiler
1655 Marie-Madeleine a 21 ans. Elle épouse à Paris, le comte François de La Fayette, officier en retraite de 38 ans, et qui est veuf . Le comte François de La Fayette est d'une grande noblesse, mais il est sans argent. Ce mariage de raison, arrangé par sa mère, vaut à Marie-Madeleine une vie sans passion mais sans tragédie. Les époux adopteront un mode de vie les satisfaisant tous les deux : elle fréquentera les salons parisiens, tandis que le comte restera sur ses terres d'Auvergne.
1658 Naissance, en Auvergne, de Louis, fils de Marie-Madeleine de La Fayette.
1659 Mort de la mère de Mme de La Fayette
Naissance à Paris, d'Armand, le second fils de Marie-Madeleine de La Fayette
Mme de La Fayette connaît une certaine renommée dans les milieux mondains. Elle se lie d'amitié avec Henriette d'Angleterre, la future duchesse d'Orléans. Elle côtoie Segrais, un poète qui entrera à l'Académie française en 1662
1660 Par l'intermédiaire de Mme de Sablé, Mme de La Fayette rencontre le Grand Arnauld et La Rochefoucauld. Elle fréquente à l'Hôtel de Nevers, un cercle janséniste.
1661 Mariage de son amie Henriette d'Angleterre avec Philippe d'Orléans ( Monsieur, frère du roi). Elle accède ainsi au cercle des intimes du Palais Royal . Cette situation privilégiée lui permet d'observer les galanteries de la cour . Elle les transposera ensuite dans ses écrits.
1662 Publication de La Princesse de Montpensier, sous le nom de Segrais
1665 Mme de La Fayette noue une relation d'amitié avec La Rochefoucauld. Leur amitié durera jusqu'à la mort de La Rochefoucauld en 1680. Grâce à La Rochefoucauld , Mme de la Fayette qui aimait les livres et qui avait beaucoup lu rencontre Racine, le vieux Corneille, Boileau et beaucoup d'autres auteurs.
1670 Publication de Zaïde qu'elle a rédigé en collaboration avec La Rochefoucauld et Segrais. Cette histoire espagnole est signée Segrais
1678 Publication de la Princesse de Clèves
1680 Mort de La Rochefoucauld
1683 Mort de son mari
1689 Madame de La Fayette compose la Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689. Cet ouvrage sera publié après sa mort
1693 Malade, Madame de La Fayette meurt le 26 mai " avec une piété admirable" comme l'écrit Racine.
1720 Publication posthume de Henriette d'Angleterre
1724 Publication posthume de la Comtesse du Tende, courte nouvelle
1731 Publication posthume de la Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689




"L'amour, une chose incommode" ou La Princesse de Montpensier

de Bertrand Tavernier.

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François de Chabannes instruisant Marie de Montpensier.

C’est au contact d’Henriette d’Angleterre, Madame, dont elle fut la confidente, que Marie-Madeleine Pioche de Lavergne, comtesse de La Fayette, se découvre la tentation d’écrire. Sur les conseils du grammairien Ménage, abbé et homme de lettres, à qui elle doit son apprentissage en écriture, elle entreprend la rédaction d’une nouvelle, qui suit celle de La Comtesse de Tende, et dont le dessein était simple : « Montrer les ravages que peut faire l'amour dans l’existence d’une femme, quel danger il constitue pour son bonheur ». Avec La Princesse deClèves, ces trois textes aborderont une thématique commune, celle de la faute commise par une femme mariée.
Publiée anonymement en 1662, la nouvelle, intitulée La Princesse de Monpensier(orthographe de l’époque), recueillit un vif succès. En effet, sous l’identité de la princesse de Montpensier, les contemporains découvrirent sans peine, non son homonyme la Grande Mademoiselle, mais bien plutôt la malheureuse Henriette d’Angleterre elle-même. L’on sait en effet que sous les costumes du XVI° siècle, c’est la noblesse du Grand Siècle qui revit par la plume incisive de celle qu’on surnommait « le Brouillard ».
A l’heure où les romans-fleuves de Mademoiselle de Scudéry sont en train de passer de mode, Madame de La Fayette met en scène le thème de la fatalité de l’amour condamné par la société ou non partagé, dans le cadre de la cour des Valois, toute faite de raffinement et de vilenie. « Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres et d’en causer beaucoup dans son empire. »
On connaît le propos que reprend Bertrand Tavernier dans le film éponyme : Marie de Mézières (Mélanie Thierry), « héritière très considérable » est promise au jeune duc du Maine (Mayenne dans le film, César Dombroy), cadet d’Henri de Lorraine, duc de Guise (Gaspard Ulliel), dit « le balafré ». C’est pourtant de ce dernier dont elle est éprise. Les Bourbon, jaloux de la puissance des Guise et que cette alliance renforcerait, rompent leur engagement et arrangent un mariage avec Philippe de Bourbon, prince de Montpensier (Grégoire Leprince-Ringuet). Marie, qui craint de côtoyer celui qu’elle aime en épousant son frère, se résout, non sans rébellion, à cette décision.
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Marie de Mézières et son mari Philippe de Montpensier.

Retenu à la guerre, le jeune marié confie pendant un an sa jeune épousée au comte François de Chabannes (Lambert Wilson) qui fut son précepteur. Loin de la cour, sur les hauteurs du sévère château de Champigny, l'ancien soldat lui apprend à écrire, lui donne le goût de la poésie, lui enseigne la marche des étoiles. « Il la rendit en peu de temps une des personnes du monde la plus achevée. » Alors qu’elle lui livre son amour secret pour Henri de Guise, il lui avoue qu’il s’est épris d’elle. Puis le hasard fera que le duc d’Anjou, Henri de France, futur Henri III (Raphaël Personnaz), tombera amoureux de la princesse esseulée, tandis que se rallume la flamme de cette dernière pour Henri de Guise. Chabannes, malheureux et déçu, se fera le complice de leurs amours, allant jusqu’à sacrifier son honneur en sauvant celui d’Henri de Guise. Il sera massacré au cours de la Saint-Barthélémy. Quant à Marie de Montpensier, elle sera délaissée par l’inconstant Guise. Dans la nouvelle, elle en tombe malade et meurt. Dans le film, elle se retire du monde : « Elle ne put résister à la douleur d’avoir perdu l’estime de son mari, le cœur de son amant, et le plus parfait ami qui fut jamais. »

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Dans la cour du château de Blois,
Henri de Guise, le duc d'Anjou, Marie et Philippe de Montpensier.

Pour son vingt-sixième long-métrage, le cinéphile et cinéaste, passionné d’Histoire, qu’est Bertrand Tavernier a relevé le défi d’adapter dans un film de 140 minutes ce texte d’une vingtaine de feuillets, rédigé dans sa grande majorité au style indirect. Dans une interview à Ciné Lycée, il explique qu’il préfère le terme de « lecture » à celui d’ « adaptation », d’autant plus que la majorité du film est constitué de scènes totalement originales. Avec Jean Cosmos, il a repris, par le biais d’un scénario écrit par François-Olivier Rousseau, un projet déjà existant.
Dans ce récit qui se déroule entre 1567 et 1571, pendant les guerres de religion et le règne de Charles IX, Bertrand Tavernier a été sensible à des échos très contemporains, comme l’aspiration d’une jeune fille à vivre son propre destin, ou encore le fanatisme religieux. Il a donc été saisi par « la métamorphose » de cette jeune fille noble, « non préparé[e] aux événements qui vont s’imposer à elle […] tout comme par la répercussion de ce changement sur son entourage ». Et d’une manière subtile, il parvient à expliquer l’attitude du comte de Chabannes qui, étant passé des huguenots aux catholiques, finit par abandonner le métier de la guerre. Soucieux de retrouver au plus près l’esprit de l’époque, le cinéaste cherche à comprendre ce que fut ce temps et à en « absorber » l’essence même. En revenant sans cesse aux particularités de cette langue du dix-septième, il s’est ainsi efforcé d’en percer les mystères pour en donner à l’image le ton le plus juste.
Le regard de Madame de La Fayette débusque en effet les noirceurs de l’âme humaine et la violence de ces sociétés apparemment si policées et Bertrand Tavernier ne les occulte nullement. Ainsi le film commence par une scène terrible où l’on voit le comte de Chabannes tuer une femme enceinte, dont la maison abrite des huguenots, cet acte étant considéré à l’époque comme gravissime, tout comme la destruction d’un four à pain ou d’une charrue. En même temps que la famille et la maisonnée, le spectateur assiste aussi à la mise en scène de la nuit de noces de Marie de Mézières et de Philippe
de Montpensier. Tandis que les deux pères, le marquis de Mézières et le duc de Montpensier (Philippe Magnan et Michel Vuillermoz), jouent aux échecs, une suivante vient leur présenter le drap taché de sang, preuve que le mariage a été consommé. Telle est la peinture de cette société rigide qui se méfie de la passion, aliène la femme et ne sert que l’homme.

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Marie de Montpensier partant pour le château de Champigny, résidence de son époux.


Le film est par ailleurs mené à bride abattue par un metteur en scène amateur de scènes équestres et celles-ci sont particulièrement réussies. Pour les passages où l'on guerroie, Bertrand Tavernier s’est attaché à repérer des terrains accidentés, les plus à mêmes de suggérer l’effort. Il s'en explique ainsi : « J’ai appris que la mise en scène de cinéma, c’était la dramatisation du rapport entre le temps et l’espace. » « Quand on voit Gaspard Ulliel (Henri de Guise) affronter deux ou trois adversaires successifs dans le même plan, cela nous donne une idée de l’effort qu’il doit fournir », poursuit-il. Les scènes de batailles ont été réalisées « à l’ancienne », dans l’espace de deux jours, sans effets spéciaux, en utilisant le brouillard, les mouvements du terrain, la fumée. Bertrand Tavernier s’est contenté d’une rivière, de beaucoup d’arbustes, et d’un terrain vallonné, qui encombraient le cadre et le dispensaient de disposer d’un trop grand nombre de figurants.
Il a encore souhaité, dit-il, retrouver « les séquences des vieux westerns », dans lesquelles les cavaliers bavardent de concert. Il a donc utilisé le Steadicamer sur une moto ou une petite voiture électrique, obtenant ainsi des plans-séquences où les personnages évoluent librement dans le cadre. Le choix des acteurs a d’ailleurs été conditionné par le fait de savoir monter à cheval. C’était le cas de Lambert Wilson et de Raphaël Personnaz ; tous les autres en ont fait le difficile apprentissage ! Quant à Mélanie Thierry, toute vêtue de vert, elle est impériale en amazone, lorsqu’elle galope sans désemparer jusqu’au château de Champigny, au moment où son mari l’éloigne de la cour.
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Marie de Montpensier chevauchant vers le château de Champigny quand son mari l'éloigne de la cour.

Le choix du Cinémascope a contraint le metteur en scène à se rapprocher des acteurs, à créer plus d’intimité et à mettre en valeur les décors imaginés par Guy-Claude François, les couleurs, les matières et les somptueux costumes créés par Caroline de Vivaise. On admirera le tuffeau des châteaux du Plessis-Bourré et de Blois et les infinis paysages vallonnés d’Auvergne, remarquablement éclairés par le directeur de la photographie Bruno de Keyzer. Mais en même temps, le film ne sent pas la reconstitution historique à tout prix. Ainsi, nul n’y porte la fameuse fraise, présente pourtant sur de nombreux portraits des grands de l’époque. Tavernier a fait le choix du naturel et du mouvement, qui conviennent particulièrement bien à l’extrême jeunesse de ses personnages, et que soutient une très belle musique de Philippe Sarde.
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Henri de France, duc d'Anjou, et futur Henri III.

C’est l'enthousiasme de ces jeunes acteurs que le cinéaste a privilégié dans le film. Lors du tournage du duel à Blois entre Philippe de Montpensier et Henri de Guise, le cadreur Chris Squires a suivi au plus près les duellistes : « Il n’y a pas de marque au sol, rien de figé, je privilégie ainsi le mouvement, les pulsions des acteurs », commente le cinéaste. Et si La princesse de Montpensier peut être qualifiée par certains de « film de cape et d’épée », cela n’ a rien à voir avec Le Bossu et autre Capitan, films qui n’avaient jamais véritablement comblé le jeune spectateur passionné qu’était Bertrand Tavernier.
Dans ce long-métrage, le cinéaste filme donc avec flamme l’ardeur et le désir. Si Mélanie Thierry joue un peu trop souvent de ses moues boudeuses, elle n’en est pas moins crédible dans ce personnage de jeune femme écartelée entre devoir vertueux et passion, esquisse en quelque sorte de ce que sera la princesse de Clèves. Gaspard Ulliel campe un « balafré » plein de fougue, dont l’ambition cherche à se placer d’abord auprès de Marguerite de Valois, soeur du roi, puis auprès de Marie de Clèves qu’il épousera. Mais c’est surtout Raphaël Personnaz qui emporte l’adhésion, en jouant un futur Henri III aux yeux charbonneux, qui ne supporte pas de se voir supplanté par un rival dans le cœur de Marie de Montpensier. Il confère ici beaucoup d’épaisseur à un personnage historique tropsouvent caricaturé en mignon. Seul parmi cette nouvelle génération, Grégoire Leprince-Ringuet ne parvient pas à donner sa force tragique au mari mal-aimé, qu’il interprète sans guère d'âme ni de conviction. Dans le même rôle ingrat, Jean Marais (dans La Princesse de Clèves de Jean Delannoy) était plus convaincant et parvenait à toucher .

"Je suis si persusadée que l'amour est une chose incommode,
que j'ai de la joie que votre père et moi-même en ayons été exempts",
confie la marquise de Mézières à sa fille en lui conseillant de se marier.

En ce qui concerne les comédiens confirmés, l’acteur du Français qu’est Michel Vuillermoz ne déçoit pas en duc de Montpensier alors que Philippe Magnan, dans le rôle du marquis de Mézières, frôle le ridicule, surtout dans la scène où il somme sa fille d’épouser Philippe de Montpensier en lui faisant violence. (Dans cette même scène, on sera sensible au fait que la marquise de Mézières (Florence Thomassin) donne à sa fille une définition de ses relations avec son mari que Madame de La Fayette elle-même avait faite sienne : « Je suis si persuadées que l’amour est une chose incommode, que j’ai de la joie que mes amis et moi en soyons exempts », disait l’écrivain de sa relation avec la Rochefoucauld.) On regrettera encore le choix d’une Catherine de Médicis grasse et vulgaire, dont le jeu force le trait.
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Marie de Montpensier et François de Chabannes.

Mais celui qui remporte la palme, c’est bien évidemment Lambert Wilson qui, après son rôle « habité » du frère Christian de Chergé dans Des hommes et des dieux, endosse de nouveau un rôle à la mesure de son immense talent. Tout en retenue, il interprète avec sobriété et émotion le rôle du comte de Chabannes, fin lettré et homme de science, image d’une tolérance impossible en ces temps de guerres de religion, et que l’amour vient foudroyer alors qu’il croyait que son âge l'en avait délivré. La lettre, adressée par lui à Marie de Montpensier et que Philippe de Montpensier trouve sur son cadavre au lendemain de la Saint-Barthélémy, ne peut que faire penser à la lettre que lit Cyrano à Roxane au moment où il va mourir. Et le film s’achève sur le recueillement silencieux de Marie sur la dalle de sa sépulture dans une petite église d’Auvergne. Et si le personnage-clé de ce film, c’était lui…
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Marie de Montpensier avec à la main la lettre tachée du sang de François de Chabannes.

Selon moi, il est peut-être le porte-parole le plus fidèle du dessein littéraire de Madame de Lafayette, cette pionnière de l'écriture féminine et féministe, qui aspirait à ce que « sous la pudeur aristocratique, s’exprime le désir de se faire le juste écho d’une société d’honnêtes gens occupés avec passion à ne pas être dupes des apparences ».



Mme de La Fayette, « La Princesse de Clèves », 1678 – Corpus : Le roman, miroir de son temps
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« La rencontre »
Le roman de Mme de La Fayette, publié anonymement en 1678, connaît immédiatement un vif succès : il étonne, surprend, provoque, dans les salons mondains, des débats passionnés autour de la peinture des sentiments amoureux.
Son auteur a, en effet, été influencée par deux courants d’idées. D’une part, on reconnaît, dans les réactions des personnages qui parcourent le roman, la Préciosité, mouvement initié par des femmes, qui revendique le droit au respect et prône le raffinement du langage et des manières. D’autre part, amie de La Rochefoucauld, dont la participation à l’écriture du roman est probable, Mme de La Fayette est marquée, comme lui, par la pensée janséniste : par ses fondements religieux celle-ci préconise des valeurs morales strictes, allant jusqu’au sacrifice de soi.
Mme de La Fayette, « La Princesse de Clèves », extrait L’extrait se situe dans la première partie du roman. Après avoir présenté les conditions historiques qui ont conduit au règne d’Henri II, et au moment même du récit, les années 1558-1559, le roman introduit l’héroïne, Mademoiselle de Chartres, en exposant l’éducation qu’elle reçoit de sa mère. Puis, quand la jeune fille est en âge de se marier, elle vient à la Cour, accompagnée de sa mère, pour y être officiellement présentée. A Paris, elle rencontre, à l’occasion d’un passage dans une joaillerie, le Prince de Clèves.
Comment cette rencontre fait-elle naître l’amour dans le coeur du Prince ?
L’IMAGE DE LA SOCIETE
Le cadre de cette rencontre correspond au mode de vie de la noblesse, empreint de ce luxe importé d’Italie à la Cour de France d’abord par François Ier, puis par Catherine de Médicis, épouse d’Henri II. Celle-ci a implanté les goûts de la Renaissance italienne à Paris : de nombreux marchands italiens s’y sont installés à sa suite, par exemple dans les rues environnant le Louvre, et ils y gagnent une opulence considérable : « Sa maison paraissait plutôt celle d’un grand seigneur que d’un marchand ».
Les personnages, appartenant à la noblesse, vivent dans cette atmosphère de luxe. Ainsi Mlle de Chartres est venue dans cette joaillerie « pour assortir des pierreries », et le prince identifie son statut social par le luxe qui l’entoure : « Il voyait bien par son air, et par tout ce qui était à sa suite, qu’elle devait être d’une grande qualité ».
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Au fil des ans, la noblesse s’est habituée à ce luxe : les lecteurs du temps de Mme de La Fayette pouvaient donc parfaitement se reconnaître dans les personnages.
A la même époque, sous François Ier, s’impose à la Cour ce que l’on nommera l’étiquette, code qui régit les rapports entre le souverain et ses sujets. Cette codification des comportements s’accompagne de la notion de « bienséance », c’est-à-dire des formes de « civilité », de politesse qui régissent, de façon plus générale, les rapports humains.
La Préciosité, qui naît vers le milieu du XVII° siècle, s’inscrit dans cette évolution des moeurs en définissant avec précision les bonnes manières qui doivent être de mise entre hommes et femmes. Or, même si l’intrigue du roman se déroule bien avant l’avènement de ce mouvement, Mme de La Fayette s’en inspire certainement en présentant, dans cet extrait, une intéressante opposition entre les deux personnages.
Le prince de Clèves ne respecte pas les bienséances, notamment en laissant paraître trop visiblement sa réaction face à Mlle de Chartres : « Il fut tellement surpris de sa beauté qu’il ne put cacher sa surprise ». Un homme du monde ne doit pas montrer ainsi ses sentiments, et surtout pas à une jeune femme ! Il aggrave cet irrespect en la regardant trop fixement et trop longtemps : il « la regardait avec admiration », il la regardait toujours avec étonnement ». Par opposition, les réactions de Mlle de Chartres traduisent un total respect des règles de bienséance, qui veulent, par exemple, qu’une jeune fille manifeste de la pudeur face aux regards masculins, ce que révèle son embarras, en gradation : elle « ne put s’empêcher de rougir », « ses regards l’embarrassaient », « elle avait de l’impatience de s’en aller ». Cependant elle ne déroge pas à la dignité que lui impose cette même bienséance : « sans témoigner d’autre attention aux actions de ce prince que celle que la civilité lui devait donner pour un homme tel qu’il paraissait ».
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]= Cette rencontre se déroule donc, du point de vue de l’héroïne, dans le strict cadre de la morale, tandis que le prince, lui, en enfreint déjà les bornes assignées par les codes sociaux. N’est-ce pas déjà là le présage d’un amour qui se révélera excessif ?
LA NAISSANCE DE L’AMOUR
Mlle de Chartres exerce une évidente fascination sur le prince de Clèves. Cela vient, en premier lieu, de « sa beauté », terme repris ensuite trois fois dans le passage. Dans ce monde où l’individu est sans cesse mis en scène, où, donc, le regard d’autrui fait accéder à l’existence, l’apparence ne peut que jouer le premier rôle dans la naissance de l’amour. Vient ensuite le mystère qui entoure la jeune fille, exceptionnel puisque, dans ce milieu restreint de la noblesse, chacun se connaît. C’est ce mystère qui accentue la fascination du prince : « il ne pouvait comprendre qui était cette belle personne qu’il ne connaissait point », « il fut bien surpris quand il sut qu’on ne la connaissait point ». Enfin son comportement la rend exceptionnelle, différente des autres jeunes filles : « contre l’ordinaire des jeunes personnes qui voient toujours avec plaisir l’effet de leur beauté », « si touché de sa beauté et de l’air modeste qu’il avait remarqué dans ses actions ».
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Si le prince est séduit par cette ravissante jeune fille, on notera cependant qu’aucune réciprocité n’est, à aucun moment, suggérée.
Ce premier constat se trouve renforcé par la façon dont Mme de La Fayette joue une double focalisation, interne et omnisciente.
D’une part, toute la scène est vue par le regard du prince, et c’est aussi son interprétation que l’auteur nous présente. Ainsi sa surprise s’exprime à travers ses réflexions, par exemple son hypothèse aux lignes 10 et 11 : « Il voyait bien [...] qu’elle devait être d’une grande qualité ». De même nous découvrons ses hésitations dans les phrases suivantes, jusqu’à la conclusion : « il ne savait que penser ». Enfin il se livre à une supposition que le récit viendra justifier : « Il lui parut même qu’il était cause qu’elle avait de l’impatience de s’en aller, et en effet elle asortit assez promptement ». Ce choix de focalisation finiti par donner l’impression que l’intérêt du prince reste à sens unique.
D’autre part, le point de vue ominiscient intervient dans deux passages essentiels de l’extrait. La focalisation zéro ouvre le texte, en plaçant parallèlement les réactions du prince d’abord, puis de l’héroïne, reliées étroitement par le point-virgule et le connecteur « et » : « Il fut tellement surpris de sa beauté qu’il ne put cacher sa surprise », « et Mlle de Chartres ne put s’empêcher de rougir ». Dans les deux cas se produit un trouble qui se traduit physiquement, indépendamment de toute la maîtrise de soi que l’éducation et le statut social ont inculquée aux deux personnages. Cette même focalisation se retrouve à la fin du texte, alors même que l’héroïne s’efface pour ne plus laisser en scène que le prince. La narratrice prend alors le relais, au moyen du pronom indéfini « on » qui en fait comme un témoin caché de la scène, nous imposant son propre jugement : « on peut dire qu’il conçut pour elle dès ce moment une passion et une estime extraordinaires ». Mais le lexique alors choisi est très révélateur. Déjà l’adjectif « extraordinaires » pose par avance l’idée d’une intrigue amoureuse future qui sortira des normes sociales, rappelant ainsi le merveilleux dans lequel le genre romanesque s’est inscrit à l’origine. Quant aux termes « passion » et « estime », ils relèvent du vocabulaire propre à la Préciosité pour décrire les formes de l’amour. Mais l’ordre même est significatif, si l’on pense qu’à l’époque où écrit Mme de La Fayette, sous l’influence de son ami La Rochefoucauld, dont on pense qu’il a pu participer à l’élaboration du roman, le jansénisme a renforcé l’idée que les passions sont de dangereux excès : elles aliènent la raison, la volonté, le libre-arbitre. L’individu n’est plus alors que le jiouet de ses désirs.
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Ce commentaire final n’ouvre-t-il pas une perspective inquiétante sur les excès auxquels son amour pourrait porter le prince de Clèves ?
CONCLUSION
Ce texte, qui marque fortement la tradition romanesque, traduit bien l’alliance des deux composantes de ce genre littéraire, alors encore neuf : sa dimension intérieure, c’est-à-dire une fine analyse psychologique des moindres mouvements du coeur, et le contexte social, classes et valeurs admises, dans lequel se peuvent les personnages. Dans ce domaine l’intérêt particulier de ce roman est d’unir, en raison du décalage d’un siècle entre le temps du récit et celui de l’écriture, les normes du règne de Henri II, avec sa morale aristocratique rigide, et les codes du XVII° siècle finissant, traversé de courants qui accordent plus de place à l’individu et à ses aspirations. Ainsi se trouvent accentués les déchirements de l’âme.
De plus, ce texte inscrit dans la littérature ce que l’on nomme un « topos », c’est-à-dire une scène que les écrivains se plairont à renouveler, en l’occurrence celle de « la rencontre amoureuse ». Dans ce même roman, interviendra une autre scène de rencontre, celle, dans un bal donné à la Cour, de la princesse avec le duc de Nemours, qui, lui aussi, en tombera éperdument amoureux, amour cette fois partagé, mais qui s’avérera fatal… On y retrouvera les mêmes composantes du « coup de foudre », notamment le rôle que peuvent y jouer les regards et l’effet de surprise. Et tant d’auteurs s’inscriront dans cette succession, depuis Rousseau, racontant sa rencontre avec Mme de Warens dans les Confessions jusqu’aux versions modernes de Boris Vian dans L’Ecume des jours ou de Marguerite Duras dans L’Amant, en passant par les échanges troublants de regards entre Julien Sorel et Mme de Rênal dans Le Rouge et le Noir de Stendhal ou la fascination qu’exerce Mme Arnoux sur le jeune Frédéric Moreau dans l’Education sentimentalede Flaubert, Yvonne de Galais sur Augustin Maulnes chez Alain-Fournier, auteur du Grand Meaulnes.

Liens
http://youtu.be/5RQzWY31Aoo La princesse de Clèves
http://youtu.be/b9oYbtplsWg La princesse de Clèves 2
http://youtu.be/6PuNasrCmV8 La princesse de Clèves 3
http://youtu.be/eyvvIjoabjI La princesse de Clèves 4
http://youtu.be/LMHENaxQ4Mk La princesse de Clèves 5

http://youtu.be/1rXr54HO-yk La princesse de Montpensier de Tavernier

http://www.youtube.com/watch?v=BpG2AI ... 8dZfJaJuLyvidsMAdOP3pF_4B Boesset Mme de La Fayette airs de cours



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Posté le : 17/05/2014 22:26

Edité par Loriane sur 20-05-2014 21:33:59
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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