Je descendais les marches au Festival de Cannes,
Sous le cri de mes fans féminins en émoi,
Qui jetaient au passage, en proie au désarroi
Culottes et soutiens gorges en polyuréthane

PS:.(C’est pas très confortable, mais c’est bon pour ma rime !!)

Le charme naturel que d’aucuns soulignaient
Doublé de cette grâce que m’ont donné les Dieux
Éblouissaient la foule présente en ces lieux
Autant que mon humour par d’aucuns désignés

PS:(J’aurai pu évoquer mon physique avantageux, mais je
craignais que cela ne fasse prétentieux !!)

‘’KJtiti je t’aime’’ parsemait mon parcours,
Bradd Pitt et Georges Clooney passaient pour des ringards,
Et j’ai cru reconnaître de familiers regards:
Poétesses l’ORéennes, pour moi, folles d’amour.

PS:(Vous comprendrez que je taise les noms des personnes
évoquées…………)

Aussi quand le ministre à fait taire l’assistance
Pour faire mon éloge, amplement méritée
Soulignant au passage, ma grande humilité
Je fus un peu confus, de tant de clairvoyance.

PS: (Pour le terme confus, certaines mauvaises langues m’affublent
de la première syllabe au singulier ???)

J’appréciais, néanmoins, le moment quand soudain,
Je reçu dans les cotes un coup de poing violent,
Alors qu’une douce voix me crevait les tympans,
Hurlant:’’ cesse ton cirque et descend donc le chien !!!’

PS:’( Pour etre franc le seul animal que j’ai c’est un poisson rouge,
mais sortir le poisson rouge, ça ne fait pas sérieux)


Bon sang, j’avais rêvé, l’espace d’un instant
J’avais autour de moi les femmes les plus belles…..
‘’Et comme d’habitude, n’oublie pas les poubelles’’
Me conseillait ma douce femme, ….., en éructant !!!

PS: ( En fait cela est, en l’instant, erroné: ma charmante
épouse, suite à un coup de froid est actuellement aphone!!)

Kjtitiiiiii ! On t'aime !
Ce que j'ai préféré, ce sont les incursions, elles sont tordantes !

Le polyuréthane pour des soutifs ! Va falloir déposer le brevet.

Embrasse ton poisson rouge sur ses ouïes et ta femme sur ses joues de ma part.

Merci pour ce bon moment de détente.

Couscous

Ker Phi ouvrit les yeux sur le monde, différemment.
Il se posa la question la plus osée de sa civilisation : « et si j’étais quelqu’un d’autre aujourd’hui ? »
Un tel postulat semblait impossible, inimaginable même dans un univers entièrement standardisé où les noms correspondaient à une fonction remplie collectivement, où l’individu faisait partie d’un ensemble forcément indivisible. Pourtant, Ker Phi, comptable de son état, ne cessait de rêver d’une existence différente, d’un autre lui, même pour quelques fugaces minutes.

Son comportement ne l’affolait point.
L’affolement n’était pas inscrit dans sa génétique parfaitement huilée, encore moins dans son éducation complètement maîtrisée. Dans sa réalité, les notions de folie, d’aberration sociale ou de divergence n’existaient pas. Aussi simple que ça. Deux plus deux équivalait toujours à quatre. Personne n’aurait pu concevoir un résultat alternatif. La Nature avait créé des constantes physiques, le haut, le bas, la profondeur, le temps, le début, la fin, dans un souci permanent de rigueur et de perfection logique. Un carré avait toujours quatre cotés, un cercle comportait invariablement un périmètre fini, facile à calculer grâce au chiffre magique appelé Pi, une planète était indubitablement sphérique et une étoile brûlait obligatoirement son hydrogène pour le transformer en éléments plus lourds. Tout s’expliquait par un théorème, un principe ou une loi scientifique, depuis la nuit des temps, comme chacun le savait.

Ker Phi décida de consulter un spécialiste.
Ce genre de consultation, dirigée par un expert communément dénommé Ker Psi, suivait un processus unique basé sur des questions et des réponses entre le patient et le thérapeute. Ce dernier ne jugeait pas son interlocuteur mais préférait l’amener à constater par lui-même les raisons de son questionnement, de son cheminement progressif vers l’incertitude. En général, la solution se déclinait dans un raisonnement progressif, les arguments s’enchainant logiquement pour arriver à une vérité ultime ancrée dans la conscience collective et non dans les méandres incertains d’une individualité réduite à la portion congrue.

Ker Phi s’allongea sur le divan.
— Quand a commencé votre réflexion, Ker Phi ?
— Bizarrement, je ne m’en souviens pas dans les moindres détails. Je me souviens avoir regardé mes collègues, les autres Ker Phi, pendant une clôture trimestrielle, et m’être imaginé ne pas additionner des nombres, comparer des sommes de lignes à des produits de colonnes.
— C’est pourtant votre travail. Que pensiez-vous faire à la place, dans votre imaginaire ?
— Ce n’est pas aussi évident à expliquer. Je ne manipulais pas des chiffres, je ne mesurais pas des valeurs, je ne calculais pas des indices ou des ratios.
— Que manquait-il à votre quotidien ?
— L’arithmétique. Les signes plus et moins, multiplier et diviser, même le concept d’égalité ne régissaient pas mon activité.
— Vous sentiez-vous perdu, loin des balises habituelles de la logique cartésienne ?
— Non. Et c’est là le plus étrange. Je ressentais une sorte de bien-être, de plénitude, une chaleur inconnue.

Ker Phi trouva sa remarque saugrenue.
Jamais il ne s’était vu autrement qu’en calculatrice humaine, en machine à compiler des données, à analyser des informations quantitatives, à ranger des soldes intermédiaires de gestion dans des tableaux carrés, au sein de cellules organisées à l’intersection de colonnes et de lignes. Penser autrement, échapper à la mécanique implacable des opérations mathématiques et des théorèmes économiques ne lui ressemblait pas. Ce n’était pas la nature d’un Ker Phi.

La session continua sur le même mode.
— De quoi était constituée votre activité imaginaire ?
— De mots. Je ne veux pas dire par là des suites de lettres avec un sens précis, comme on en voit dans n’importe quel dictionnaire. Il s’agissait plutôt de concepts abstraits, sans lien absolu entre eux.
— Pourriez-vous l’assimiler à un rôle de Ker Delta ?
— Non. Il n’existait aucune concordance avec une fonction connue, règlementée ou en cours de validation, du moins à ma connaissance.
— Aucun de ces mots ne rentrait dans une norme ?
— Exactement. Pire encore : chaque rêve différait du précédent. Je ne retrouvais rien de commun entre eux, à part le simple fait de s’écarter complètement de mon schéma de pensée.

Ker Psi commanda des analyses supplémentaires.
Des tests psychotechniques s’ajoutèrent aux électroencéphalogrammes. Des séances d’hypnose contrôlée complétèrent les interrogatoires croisés. Le patient se soumit aux examens sans rechigner, démontrant au passage son profond attachement aux règles collectives. Pendant cette période, il fut relevé de ses obligations, écarté de son groupe comptable, officiellement assigné à résidence dans un établissement spécialisé.

Après trois semaines intensives, Ker Psi présenta ses conclusions au comité citoyen.
— Que pensez-vous de ce cas, Ker Psi ?
— Il représente un écart important à la moyenne générale, Ker Sigma.
— Est-ce un évènement isolé ou une tendance émergente ?
— A strictement parler, en regard de nos métriques standards, ce serait un épiphénomène.
— Pourtant, à en juger selon vos précautions rhétoriques, vous l’évaluez autrement.
— J’ai fait appel à Ker Omega. D’après lui, ce syndrome risque d’être la partie émergée de l’iceberg. Un Ker Phi est programmé pour additionner des éléments tangibles dans un environnement régi par les opérations arithmétiques. Il réagit d’autant plus fortement à des variations sensibles qu’il n’est pas censé générer par sa propre existence. Le risque de ne pas constater de comportements similaires dans des populations moins systématiques, moins analytiques, ne peut pas être écarté, loin de là. Nous savons tous ce que cela signifie, Ker Sigma.
— Hélas !

Ker Psi préconisa un formatage complet.
Son analyse ne permettait pas de traitement moins radical. Un Ker Phi rêvant de concepts, imaginant de l’abstrait, modelant un monde fictif et varié, représentait la fin de l’uniformité, de l’univers normé et expliqué par des règles incontournables. A la réalité carrée, enserrée dans quatre dimensions tangibles, ne pouvait se superposer une infinité d’hypothèses esthétiques. Raisonner autrement, c’était nier le collectif, mettre en péril la communauté au nom d’une supposée individualité contraire à tous les théorèmes, aux plus essentielles lois de la physique. Laisser entrer l’incertain dans l’ordre et la logique revenait à mettre un coup de pied dans la fourmilière, à remplacer l’efficacité par le sentimentalisme, à saper les saines fondations d’une civilisation bien assise sur un tranquille conformisme.

Curieuse et surprenante histoire mon cher EXEM, que cet homme aux deux visages.

Pour ce qui est des personnalités multiples, la chose est plus fréquente!! Nos hommes politiques de tous bords en sont, hélas, les parfaits exemples……

C’est faible caution que celle d’un visage, disait le poète, alors j’imagine deux !!!

Je connais même des poètes sur l’ORée qui, au travers de leurs écrits, montrent bien des visages !!!

Mais en la circonstance, il ne s’agit là que de………… talent !!

Merci EXEM pour cette histoire passionnante et interrogative.

Mon cher Donaldo, je pense que tu souffres du même syndrome que moi, et comme je le proposais à l'instant ou j'ai posté ce défi, il serait bon que l'on consulte, l'un et l'autre psychiatre, psychanalyste ou vétérinaire pour tenter de résoudre nos hallucinations singulières !!!


En tout cas, ton récit m’a tenu en haleine jusqu’au bout et il n’est pas sans rappeler quelques situations de notre monde passablement détraqué ou, si l’on n’y prend garde, nous allons tous devenir des robots, manipulés par un grand ordonnateur, appelé :le fric !!!

Heureusement les poètes sont là, pour amener un peu légèreté dans une société qui en manque terriblement.



Ton Ker, me rappelle le Kermit du bêbêtes show. Mais je te parle là, d’un temps que les moins de vingt ans ne peuv…………………….



Merci de ton,(comme d'habitude) remarquable récit Donaldo.

Amitiés de la Touraine.

Couscous, une telle déclaration d'amour me va droit au cœur, d'autant qu''elle est la résultante de mon physique autant que de mon intelligence!!!


Quel bonheur d’être enfin reconnu à sa juste valeur, même si ma modestie légendaire doit en souffrir eu égard à ses superlatifs pourtant tellement justes et mérités !!!



Grosses bises d’un modeste.

-Salut, Elvis, tu prends quelque chose ?
- j’te remercie, mais maintenant quand j’picole, le lendemain, j’me souviens plus de c’que j’ai fait !
-Putain, c’est des frais pour rien !
-De toute façon, je v’iens ici pour gratter la lyre.

Elvis, c’était un fan du King, et quand il venait chez Dédé, il s’installait au fond du rade, pour jouer le ratisseux et gratter la guimbarde.
Là, en l’espace d’un instant, il devenait un autre homme et se transformait en King de Las Vegas.
Il avait un bon grelot, et incontestablement un certain talent, aussi quand il attaquait ‘’Jailhouse Rock’’, ou’’ love me tender’’, les plus récalcitrants à la musique, les accrocs du picton, les addicts du petit bleu, là mettaient en veilleuse, et prêtaient leurs esgourdes au rocker des pauvres, au king des indigents.
-C’est bien simple, disait, Vise a gauche, moi quand il joue, ca m’fait l’même effet que quand j’entends Yvette, la roussette au soufflant, qui jouait sur les routes du Tour de France dans les années 50, j’en chialerais !!,Tiens Dédé, remet une gouttelette.

Il avait le palpitant d’une midinette, le Vise à gauche.

Il est vari que la toute première fois qu’Elvis , venant de nulle part, était arrivé avec sa gratte dans le Bar de Dédé, chacun se posait la question de savoir qui était ce gonze, nippé comme le king, et qui caressait l’instrument comme le rej’ton de Manitas !!

D’ailleurs, jamais il n’évoquait jamais ni son passé, pas plus que son avenir, disant à ce sujet: ‘’je ne m’inquiète pas de savoir demain, ce qu’il restera d’hier’’.
Une sorte de philosophe des impécunieux, le king des arides du larfeuil.

Un samedi soir, jour de frotte et d’astic, il nous a lâché un concert de folie, une de ces soirées mémorables ou il vous semble que la terre s’arrête de tourner, ou le temps se fige comme pour marquer l’instant présent, un de ces moments intenses ou il vous semble que la corniche vous est tombé sur le carafon, à la suite de quoi vous pouvez aller tutoyer sans remord la carigue.

Il paraissait transformé, transfiguré comme habité par un autre, par le King !! !
Il était le king : Elvis Aaron Presley , et le bar de Dédé était le Studio Sun Records de Memphis, studio de ses premiers enregistrements !

Sa voix chaude et envoutante, avait même mis au chômage le Dédé, tant ses clients, pourtant des princes du guindal, des aristos de la gobette, des ripois du gorgeon, subjugués par le spectacle, en oubliaient de licher.
De toute façon Dédé, qui pourtant nous passait au quotidien sur son tourne disque de marque Grandin, les succès de Georgette Plana, Yvette Giraud ou Dario Moréno, ne les aurait pas servi, pris qu’il était par le magicien de sa cazingue qui officiait en son cani.

Il nous avait estomaqué l’Elvis, mastiqué une fissure, et les chevaliers du lustre de chez Dédé, de boire cul sec leur godiche, sans même respecter les paliers, avant de quitter les lieux.

Depuis cette soirée grandiose, on n’a plus jamais revu notre Elvis, comme évaporé, sorti du quotidien du quartier, au point que certains intellectuels du Rosé de pays ou autre mandarin du Castelvin, prétendent qu’il s’agissait d’Elvis, le vrai, donnant ainsi du crédit au mythe de sa prétendue fausse disparition.

Alors qui était t-il: un faux Elvis, le vrai King, à qui le dabe du paradouze , aurait r’filer un billet de sortie, pour divertir les prolos du pivre ??

-Va savoir,c'est métaphysique .
-Hein??ben toi mets ta tournée.!!!

Donald,

On te sent comme un poisson dans l'eau dans ce monde futuriste et qui formate les individus (tout en espérant que cela ne devienne jamais réalité) et tu nous fais voyager. Si je comprends bien, les hommes sont tous des Ker quelque chose en fonction de leur rôle dans la société. Moi j'aimerais être Ker Messe, celui qui fait la teuf et les organise...

Merci mon canard pour ce texte venu des étoiles.

Bises

Couscous

Kjtiti,

Ce qui me scotche toujours e sont tes mots colorés et pleins de saveurs. Une histoire métaphysique ou si proche du quotidien de ces bars qui tentent de survivre pour continuer à soutenir ses piliers.

Un bon texte qui sent bon la guinse !

Merci

Couscous

What the guinse, ma chère couscous , la nostalgie???