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Accueil >> newbb >> Défi d'écriture du 28 Juin- [Les Forums - Défis et concours]

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Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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Je ne suis pas très doué pour découvrir des sujets nouveaux. Ma personnalité est uniformément Noire. Pourtant, étant chargé pour cette semaine de trouver un thème qui vous fera, mes très chers amis, pondre des textes comme je les aime, je suis allé relire un vieux roman que j’avais écrit sans jamais finir, pour y trouver l’inspiration. Là, j’y ai découvert, ce défi que je vous propose. Et le voici.
« Amours illicites. »
Vous pouvez traiter le sujet sous toutes ses formes, sous tous ses angles et sur tous les plans. Alors, comme on dit : A vos plumes ! Partez !

Posté le : 28/06/2014 02:26
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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Si le sujet vous effarouche, vous pouvez le traiter avec humour. Perso. dans le texte que je vous reserve pour plus tard, je le traite avec cynisme et amertûme en fiction.

Posté le : 28/06/2014 16:15
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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EXEM,

Je ne suis pas sûr de répondre à ton attente,
mais je l'ai senti comme ça !
Marco



Posté le : 28/06/2014 20:01
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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AU MASCULIN






Oublions le feulement des bien-pensants,
Qui veulent que le cul soit normalisé,
Protecteurs d'une morale qui n'est en aucun cas la mienne,
Ces "inquisiteurs" qui explorent la psyché,
Réduisent des hommes à l'état de légumes
Pour satisfaire leurs discours dogmatiques et intransigeants.
Je vous emmerde, VOUS et votre morale judéo-chrétienne.


Ils séparent même les chiens à coups de bâtons.



Croque-moi, mon "Bonobo" !
Viens ! Je te garantis une nuit sans fin.
Pour toi, je briserai la chaîne des interdits
Mon lit est le tien, pour la nuit, pour la vie ;
Je t'invite au long et doux prélude de l'amour !

Ton regard d'acier provoque et invoque le désir,
Cet instant ne peut mourir.
Ta voix éraillée m'envoûte,
Je n'ai plus d'autre écoute !

Tes mains puissantes me caressent,
J'en oublie ma détresse,
Ma peau appelle le contact de tes doigts,
Je deviens l'unique touche du piano… de ta vie.

Mon corps frissonne,
Les bouts de mes seins durcissent, gonfle ma poitrine,
Ma bouche cherche la tienne, nos respirations saccadées se mêlent,
Nos lèvres, incontrôlables, se frôlent.
Le parfum de ta peau m'électrise,
Exalte et enivre mes envies déjà soumises.
Nos corps s'abandonnent ;
C'est le flash,
Le crash, les éclats d'amour qui inondent l'alcôve,
Et puis… c'est le doux silence de l'amour qui se pose !

Ces mots d'amour que tu me laisses entendre,
Après cette longue étreinte,
Confirme mon choix.



Désormais pour toi,
Les nuits auront mes yeux
Et seront félines !
Désormais pour toi,
Cette douce virilité sera l'aube de la sensualité !

Pour moi, tu es le fil de ma vie,
Aujourd'hui,
Nous sommes enfin des hommes.




Marco


Posté le : 28/06/2014 20:03

Edité par Marco sur 29-06-2014 06:52:00
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Modérateur
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Marco, c'est un texte assez chaud, brûlant de désir et d'amour. Un amour pas toujours accepté par notre société trop conservatrice.

Merci pour cette première participation à nos défis

Au plaisir

Couscous

Posté le : 29/06/2014 09:44
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Amour illicite

Comme chaque jour, j’occupe mon poste habituel. J’ai un travail peu fastidieux mais répétitif. Quelques unes m’envient ma taille fine, mon corps semblant avoir été sculpté par Rodin, mes yeux de biche et mon mètre quatre-vingt-cinq, mensurations obligatoires dans mon métier.

Ce jour-là, nos regards se sont croisés. Un homme brun, à la mèche rebelle et la barbe finement ciselée se posta devant moi, me dévorant des yeux et me détaillant des pieds à la tête. Lorsqu’il lâcha un « Jolie ! » avec un petit sifflement, j’eus l’impression que mes joues s’empourpraient, ce qui n’est pourtant pas dans ma nature, plutôt stoïque. Je restais donc extérieurement de marbre face à cet admirateur inconnu, le visage figé dans une expression que l’on me reproche souvent hautaine. Ce genre de réflexion provenait évidemment de bouches jalouses de femmes enviant mes tenues sorties de l’imagination de grands couturiers au look improbable et au talent indéniable.

L’homme revint plusieurs fois me rendre des visites, pour la plupart furtives, avec toujours cette admiration faisant briller ses yeux, tel un petit enfant devant l’étal d’un magasin de jouets à l’approche de Noël. J’attendais de l’apercevoir parmi les badauds car son regard me rendait vivante, enflammée. Est-ce cela que l’on appelle « amour » ? Je comprends maintenant que chacun le cherche avidement car il nous procure ce sentiment d’exister pour quelqu’un. Il fait battre les cœurs, même ceux de marbre, de glace ou de plastique.

Mais un jour, tout bascula. Mon amoureux secret se planta devant moi, avec dans sa main, serrée, celle d’une jeune femme rousse. Ses yeux brillaient lorsqu’elle se tournait vers lui. Je me rendis compte alors que cet amour que je m’étais inventé n’était en fait qu’imaginaire, voire illicite. Et lorsqu’il lui dit :

« Regarde, Chérie. Ne la trouves-tu pas magnifique ?
– Si, elle est superbe !
– Viens, je te l’achète ! »

Je compris tout de suite que je n’étais finalement pas l’objet de son désir. Il ne convoitait et n’admirait que ma tenue. Que m’étais-je imaginé ? Il me faut me résigner à ma modeste condition, celle de mannequin dans une vitrine d’un magasin en Haute Couture.

Posté le : 29/06/2014 09:45
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
Plume d'Or
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Bryan fait rire


Bryan se regarda dans le rétroviseur intérieur de son bolide allemand, lissa ses cheveux et déclara lancée la chasse à la tigresse ; il pouvait rejoindre ses amis au Factory. Il n’eut pas une seule pensée pour sa femme Janice partie pour une semaine en séminaire professionnel, quelque part au pays du fromage ; à l’aube de la cinquantaine, il avait décidé de s’offrir du bon temps.

Bryan et Janice vivaient ensemble depuis trois ans dans la banlieue chic de Londres ; elle avait quitté son banquier de mari par ennui, tandis que lui s’était séparé de son épouse fonctionnaire pour vivre sa crise de la quarantaine. Ils avaient fait connaissance dans une soirée caviar et champagne ; Bryan lui avait joué le sketch du gars marrant et cultivé dans l’espoir de la mettre dans son lit, objectif atteint au-delà de ses espérances puisque Janice s’était incrustée depuis. Leurs enfants respectifs étaient adultes et autonomes ; d’ailleurs Bryan ne voyait presque jamais ceux de Janice et les siens ne supportaient pas la rivale de leur mère, trop bavarde et artificielle à leur goût.

Bryan entra dans le Factory, haut lieu de l’adultère londonien et terrain de prédilection des grands fauves, le plus souvent issus des catégories sociales les plus favorisées. « A vingt livres minimum le cocktail de base, on ne risque pas de voir la classe ouvrière débarquer ici. » avait-il dit à ses acolytes du moment. Richard était déjà sur place, assis à une table avec deux splendides brunes d’une trentaine d’années ; Bryan le rejoignit, se présenta aux créatures de rêve et commença son numéro de charme. Quinze minutes plus tard, Arnold fit son apparition ; le trio était complet et la fête pouvait réellement démarrer.

Les deux jeunes femmes, prénommées Carla et Lucia, étaient hôtesses de l’air pour une célèbre compagnie espagnole ; elles étaient en transit sur Londres et repartaient deux jours plus tard. Elles représentaient le plan idéal pour les trois mousquetaires ; il ne restait plus qu’à en ramener une troisième à la table pour entamer la danse. Bryan n’eut pas à attendre longtemps ; il remarqua une superbe rousse accoudée au bar et visiblement seule. Il proposa de commander une bouteille de champagne et utilisa ce prétexte pour se diriger vers le zinc ; il se posta à côté de l’inconnue aux cheveux rouges et négocia les bulles rémoises avec le serveur avant de lancer la discussion.
— Vous aimez le Dom Perignon ?
— Je n’ai jamais testé mais je suppose que oui, répondit la jeune femme.
— C’est parfait, je vous invite à venir déguster quelques coupes avec mes amis.
— On se connaît ?
— Pas encore. Je m’appelle Bryan et vous ?
— Olivia. Qu’est-ce qui me vaut cette invitation, Bryan ?
— J’adore les belles femmes rousses, Olivia.
— Je vous croyais plus versé dans les latines, Bryan.
— Vous êtes loin du compte, Olivia. Mes deux amis sont branchés brunes mais pas moi ; j’ai toujours eu un faible pour les rousses aux yeux verts.
— Votre femme est-elle rousse aux yeux verts ?
— Sommes nous là pour parler de ma femme ?
— Ce serait marrant. Dites moi quelque chose de drôle sur votre femme ; si vous me faites rire, je vous suis, sinon vous repartez avec votre bouteille et allez jouer avec des plus cruches que moi.

Bryan était emmerdé ; d’un côté, il trouvait Olivia fabuleuse et il avait une énorme envie de la ramener dans sa grotte pour la consommer toute la nuit. Elle lui rappelait Janice, en plus jeune, plus raffinée, moins convenue ; son épouse lui faisait toujours de l’effet surtout quand elle se déshabillait mais elle avait perdu le feu sacré, la flamme qui rendait les hommes fous. De l’autre côté, il craignait que raconter une des nombreuses gaffes de Janice n’apportât rien de plus que le mépris d’Olivia pour un mari qui non seulement trompait sa légitime mais en plus la dénigrait auprès de ses conquêtes ; ce risque était réel même dans un haut lieu de la drague comme le Factory. « Qui ne tente rien n’a rien ! » se dit-il pour s’encourager.
Bryan raconta la fois où Janice lui avait fait honte lors d’un vernissage d’art moderne en commentant pendant dix minutes un objet qui s’était révélé n’être qu’un vulgaire lampadaire Ikea ; Olivia n’en crut pas ses oreilles, spécialement quand Bryan imita la voix de Janice en train de soutenir mordicus qu’elle avait vu l’intégralité de la collection dont ce fleuron de la sculpture faisait partie mais qu’elle ne se rappelait plus où.
La partie était gagnée ; Olivia prit le bras de Bryan et le gratifia d’un sourire ravageur. Le duo regagna la table où les affaires n’avaient pas traînées et le champagne coula à flots.

Le lendemain matin, Bryan se réveilla avec un gros mal de crâne ; sa nuit avec Olivia avait été agitée, dans le bon sens du terme. Il se tourna sur le flanc et constata que sa conquête avait déserté le lit ; « Dommage, je n’ai même pas eu le temps de prendre son numéro de téléphone. » se dit-il en supposant qu’elle avait filé à l’anglaise, comme cela arrivait la plupart du temps. Il regarda l’heure et décréta qu’il pouvait s’accorder encore du temps ; il avait la maison pour lui tout seul, pas de Janice et aucun rendez-vous avant l’après-midi.
La sonnerie de la porte l’interrompit dans ses pensées ; il décida de faire le mort et ferma les yeux.
— Papa, je passe prendre des affaires et je repars, cria une voix qu’il identifia comme celle de Muriel, sa fille aînée.
— D’accord, répondit-il avec un soupçon de remords.
Il allait se rendormir quand son cerveau lui envoya une information vitale : Muriel n’avait pas la clé de la maison ; d’ailleurs Janice ne voulait pas que les enfants puisse rentrer à l’improviste dans leur nid d’amour. Intrigué, Bryan se leva et entra dans le salon ; Muriel bavardait tranquillement avec Olivia en dégustant une tasse de thé. Ne sachant que faire devant ce spectacle inattendu, Bryan posa l’inévitable question.
— Vous vous connaissez ?
— Bien sûr papa, c’est Olivia ma demi-sœur, la fille de Janice. Tu ne l’as quand même pas oubliée ?

Posté le : 29/06/2014 14:02
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Voilà un défi qui a inspiré les Oriens; l'Amour ici est-il véritable ou illicite ?
Marco, je découvre ta plume et j'en suis fort ravi: tu démarres le thème dans le feu.
Couscous, j'ai bien aimé cette histoire de mannequin et la chute m'a (encore) surpris.
A bientôt,
Licitement,
Donald

Posté le : 29/06/2014 14:07
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Ha les familles recomposées et leurs imbroglios ! La chute est terrible Donald ! J'ai imaginé la tête de Bryan, au bord de la crise cardiaque. trop drôle ! ça lui apprendra à faire le coq infidèle.

Merci Donald.

Couscous

Posté le : 29/06/2014 14:59
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Re: Défi d'écriture du 28 Juin-
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Il est 5 heures du matin, il fait jour. Le soleil entre par la fenêtre grande ouverte, un rayon est venu jusqu’à mon lit pour me dire qu’une belle journée commençait. Il fait frais par ce matin de Juin, mais j’adore respirer l’air pur. Ma chérie se réveille en même temps que moi, quatre heures de sommeil nous suffisent amplement :
- Bonjour, mon Amour, qu’est-ce que tu veux faire aujourd’hui ?
-
La fille dont je suis amoureux est la femme idéale. Je l’ai enfin trouvée. Elle est belle, sportive, toujours prête pour l’aventure, et pourtant si fragile.

- On part faire une balade à vélo ? Il fait beau.
- Super, on déjeune et on part !
Chez nous, le petit déjeuner, c’est sacré. Ma compagne précédente préférait prendre sa douche avant de manger, ça désorganisait tout. Elle disait que comme ça elle pouvait prendre son temps pour siroter son thé. Quelle hérésie ! On mange AVANT de se laver, c’est comme ça.
J’ai de gros problèmes de digestion, et il y a beaucoup d’aliments que je ne supporte pas du tout. Nicole aussi, ça simplifie les choses. Nous faisons une cuisine simple, sans sauce, sans produits laitiers, et pratiquement sans viande. Ce matin, thé, pain et confiture. Hier soir, nous avons mangé des pâtes et du poisson, il nous fallait des sucres lents pour ne pas avoir de « coup de pompe » sur la route. Nicole mange beaucoup de féculents et de sucre, mais ne prend pas un gramme, elle est très mince, mais pas trop musclée non plus, je suis tellement heureux avec elle !
Nous partons sur les routes, nous avons le même vélo de course, très léger avec un cadre en carbone. Elle a exactement le même niveau que moi. J’ai déjà essayé de la semer pour voir ce qui se passait. Quand je me retournais, elle était toujours dans ma roue. Cet été, nous partirons sur les routes de France. Nous embarquerons le matériel minimum, pour ne pas alourdir nos bicyclettes. La nuit, nous ferons du camping sauvage. Ce seront des vacances à moindre frais, en pleine nature !
L’année passée, nous avons fait une randonnée en kayak en dormant près des cours d’eau. Les bateaux nous servaient de toit, et un sac de couchage suffisait pour nous couvrir. L’hiver, nous adorons faire de la plongée en Bretagne. Nous avons des combinaisons épaisses, et nous pêchons des poissons que nous faisons griller sur la plage.
Ce qui est bien avec Nicole, c’est que nous faisons le même métier, et que nous travaillons dans la même entreprise. Nous nous sommes rencontrés près de la photocopieuse, elle était encore en panne, et je l’ai aidée à récupérer ses papiers. Maintenant, nous partageons le même bureau, et nous pouvons rentrer chez nous déjeuner le midi. C’est super, nous sommes toujours ensemble ! Elle comprend mes soucis, et arrive souvent à trouver des solutions quand un problème me tracasse.
Nous gagnons le même salaire, c’est pratique. Il n’y a aucune concurrence entre nous.
Nous avons les mêmes amis, je me rends compte que ce sont les miens qu’elle a adoptés quand on s’est connus. C’est un peu normal, nous sommes tellement semblables. Quelquefois elle me laisse partir en expédition, mais si j’ai un problème, elle est toujours là pour venir me chercher avec une couverture de survie, ou une boisson chaude. J’aime prendre des risques, c’est mon côté casse-cou.

Le soir, quand nous rentrons, nous écoutons la même musique. Nous adorons mettre la chaîne à fond. Nous allons ensemble aux concerts. Sans nous concerter, nous avons souvent les mêmes envies en même temps. Nous sortons beaucoup, nous allons au musée voir des expos. Il y a tellement de choses intéressantes à faire !

Ce que j’adore chez ma femme, je dis ma femme, mais nous n’avons pas besoin de nous marier, nous sommes déjà complètement unis, c’est qu’elle est toujours élégante. Quand nous partirons en vacances, je sais qu’elle aura une jolie robe et des chaussures à talons dans ses bagages. Si nous allons au restaurant, elle sera habillée, maquillée et pomponnée comme si elle sortait d’un institut de beauté.
Les gens nous regardent dans la rue. Nous formons un très beau couple. Nous nous ressemblons énormément, on dirait presque que nous sommes frères et sœurs ! Je suis fils unique, et je me suis senti très seul dans mon enfance.
Après notre sortie de quatre-vingt kilomètres, nous sommes partis faire du Kayak en mer. Il y avait un peu de brise, mais nous surfions sur les vagues, c’était merveilleux. Nous ne sommes pas rentrés trop tard, il fallait laver le matériel, et tout ranger. Ce soir, nous dînons chez mes parents. Ils adorent Nicole.


- Bonjour, mon fils, bienvenue à la maison.
- Bonjour, Nicolas, nous sommes très contents de te voir.
Ils nous embrassent, et nous nous installons sur le canapé, pour prendre l’apéritif.
- Alors, raconte-nous ce que tu as fait depuis la dernière fois.
Je raconte notre sortie à vélo et notre escapade en kayak. Nous parlons de notre projet de vacances. Mes parents regardent Nicole un peu perplexes :
- C’est bien fatigant tout ça. Il faut faire attention à ne pas vouloir en faire trop.
Nicole sourit, elle est tellement charmante, elle me comprend, elle sait que j’ai besoin de bouger, que j’ai besoin d’être en communion avec la nature.

Nous passons à table. Le couvert est mis, ma mère fait toujours les choses bien. La nappe est impeccable, nous attendons qu’on nous dise de nous assoir. Pourtant quelque chose cloche, il n’y a pas d’assiette pour Nicole ! Je suis un peu ennuyé, mais mes parents vieillissent, il faut s’y faire.
- Maman, tu as oublié Nicole ! Ne bouge pas, je file à la cuisine.
Je ramène ce qu’il faut, et ma chérie peut s’installer. Elle a très bon caractère et ne s’offusque pas de cet oubli. Mes parents ne disent rien, ils ne s’excusent pas, et ça m’énerve un peu. Un regard sur Nicole et sa bonne humeur, et ma colère passe instantanément.
- Alors Nico, ça te plaît ? J’ai fait du poisson avec du riz, j’ai mis la sauce à part pour ne pas que tu sois malade.

- C’est parfait maman, comme toujours.
Je sers Nicole, puis je me sers.

- Ma petite femme a été parfaite aujourd’hui, on a fait de superbes balades, je suis content.

- Attention au surmenage mon fils, il faut savoir te reposer.
Je vois qu’il cherche l’approbation de Nicole. Elle ne dit rien, elle me soutient toujours. Elle se contente de sourire, et de poser sa main sur la mienne.
Nous finissons le repas, quelle bonne soirée ! Nous embrassons mes parents. Ils insistent pour que je « lève le pied » comme ils disent, ils me trouvent fatigué. Je suis en pleine forme, je ne me suis jamais senti aussi bien ! Je ne fais que ce qui me plaît, et j’ai trouvé LA femme de ma vie.
- Très bien, très bien, me dit mon père. On est là pour toi, tu le sais ?

- Mais oui papa, merci. Au revoir !
La porte de l’ascenseur se referme sur Nicolas et Nicole.
- Qu’est-ce que tu en penses ? Tu le trouves comment ?
La mère de Nicolas est soucieuse.
- Je ne sais pas quoi penser, il est toujours aussi bizarre, il en fait trop. De toute façon il ne nous écoute pas.

- Son histoire avec cette Nicole est inquiétante.


- Je trouve aussi.

- Tu crois qu’il se rend compte qu’elle n’existe pas ?

Posté le : 29/06/2014 16:04
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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