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Annonce : Où vont les albatros quand ils dorment 
Publié par Vadnirosta le 10-03-2023 17:57:33 ( 96 lectures ) Articles du même auteur



Où vont les albatros quand ils dorment 




A Charles
A Allain.







Où vont les albatros quand ils dorment
Combien d’anneaux d’or Saturne donne-t-Elle à mon âge 
Suis-je un sommeil ambulant
Ou un ciel fâché, bruyant, démonté, houleux,
toujours inerte dessous la terre…

Suis-je un éclair éteint,
et un tonnerre tout silencieux,
un feu de Saint-Elme, un feu d’enfer,
un feu de joie ensommeillé,
un feu crève-cœur remuant,
un big-bang sans geste, édifiant la nécropole des mers australes,
un big-bang sans bruits ni onomatopées, à jamais envieux d’un grand pas de lune jeune

Où vont les albatros quand ils dorment
Dans quel océan s’efforcent-ils de s’échouer
Où se trouve la nuit pleine qui les a ailés
Qui a dit les coraux ne brillent qu’à la lumière diurne,
qu’à la tiédeur d’un songe…
Qui a dit le dormeur rêve
Qui a dit le roi de l’azur tient l’alizé par la main et l’a toujours en poupe…

Où vont les albatros quand ils dorment
Est-ce que l’on peut perdre ses ailes de géant pour une cane forcée
Peut-on boiter de travers jusque dans son somnambulisme
A-t-on encore la force de fumer quand on dort
A-t-on déjà la faiblesse de voler plus haut que l’azur
et plus bas que le granit…


Où vont les chiens de mer quand ils dorment
Est-ce que la soif affamée du pêcheur connaît le repos
Est-ce que la mer s’endurcit et enfle
Entendez-vous le râle de l’eau
et la vague à l’âme des esturgeons compatissants ;
Peut-on clouer des niches ailleurs que dans du bois mouillé…
Où vont les chiens de mer quand ils dorment
Sont-ils toujours libérés sur parole* dans un paradis étoilé
Nagent-ils encore, anxieux, parés d’un joli mot composé, ou montrent-ils du Ciel et de la nageoire (pour ne pas dire du doigt) leurs prédateurs insatiables 
Provoquent-ils la colère des flots en versant leurs embruns tristes dessus leurs restes en décomposition 
Sont-ils scellés prosaïquement au verbe Restent-ils à jamais terre à terre, inhumés dans un mémorial en friche, dans un fichier alphabétique qui s’éparpille Sont-ils perdus entre leurs lettres, livrés à eux- même au chaud de leurs trois pièces 
Sont-ils abandonnés en vrac, en meutes sauvages, dans la mémoire multiple d’un dictionnaire infaillible, sans réel (sup)port d’attache (maritime) entre CHIEN et CHIENDENT ou sont-ils au contraire remis à l’eau parce que composés, versifiés joliment au piano dans un milieu mouillé de mousse* …

Où vont les chiens de mer quand ils dorment
Qui a dit la rousse** est belle avec ses taches
Qui a dit Pauvre Lélian peut toujours se requinquer
Qui a dit il y aura toujours un os, une fois passé par-dessus bord
Qui a dit c’est la mer qui prend l’homme
Où vont les chiens d’ivrogne quand ils crient « la mer à boire ! »
Les roussettes boivent-elles la tasse à la terrasse noyée du Café des Bateaux ivres ?



Où vont les Léviathans quand ils dorment
Qui a dit l’enfer n’est potentiellement accessible qu’après s’être endormi civilement avec sa chair
Qui a dit la monstruosité n’appartient seulement qu’aux crépitements de feu chez Sade
Qui a dit l’horreur ne revient jamais d’un cimetière
Qui a dit l’horreur ne vient jamais d’un spectre, d’un revenant…
Est-ce que l’ange peut pourrir lui aussi dans les joncs d’un marais en fermentation
Peut-on lire l’enfer en mer du sud, tout près des hommes d’équipage
Qui ose parler d’un attouchement de léviathan
et omettre un viol antérieur sur Celui-ci…
… ainsi que tous les cauchemars prêts à se ruer dans son cerveau meurtri…

Où va le mal quand il dort…
Où vont les Léviathans quand ils dorment

Qui a omis de dire le mal progresse en léviathant…


* cf. la mémoire et la mer de Ferré.





Brignais, 28/01/2011.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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