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Accueil >> newbb >> Défi du 26 juillet [Les Forums - Défis et concours]

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Re: Défi du 26 juillet
Semi pro
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16/04/2014 23:11
De France, enfin, je crois
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Bon, bon, bon. Mon texte à un peu foutu le cafard à certains... Je poste ici la version, surement finale, légèrement modifiée en partie une et deux, plus une troisième partie. Un jour y aura-t-il peut-être une suite mais pas cette semaine je pense.

I.


Cric, la flamme s’allume, une bouffée, haleine âcre, la nicotine ancrée dans ses veines, fumée propulsée dans sa bouche, locomotive rutilante sur les rails de ses poumons. Eclaboussures de sang sur son visage, lèvres pulpeuses, rosâtres, visage de porcelaine et chevelure ténébreuse. Deux perles de pluie au creux de ses yeux, maléfice sur son cœur. Serait-ce…Un sourire. Un éclair, puis la foudre et le néant… L’amour ?
J’ai le sida, tu dois l’avoir aussi, murmure-t-elle. Le chaos est si proche (peut-être déjà-là ?), pourquoi m’en soucierais-je, lui répond-il. Elle sourit à nouveau. Le café porté à ses lèvres, tendre amertume sur sa bouche incendiaire. Une goutte brunâtre dévale son menton, s’écrase sur son haut blanchâtre. Merde ! Si belle lorsqu’elle est en colère. Le monde s’effondre, ne te soucie pas d’un simple débardeur, il est trop tard pour ce genre de futilité. Elle serre sa main, si douce. Elle a peur, un frisson parcourt sa peau embrasée, odeur de chair putréfiée, de viande séchée. Il cache sa peur. Quelle tristesse : l’amour n’épargne donc pas la mort, ou l’inverse.

II.

Sa main arrache son visage, déforme sa joue, sa bouche, son menton. Sourire crispée. Pleurs aux bords des yeux verdâtres. Rupture. Son cœur se déchire. Sanglots. Le banc est si dur et la brise si fraiche, les feuilles crépitent, mais point de feu si ce n’est l’amour qui s’évapore, fureur charnelle emportée par les bourrasques acérées. Tranchante sensualité, aura sexuelle qui anéantit leurs corps, désormais ruines, poussière…
Remords sa chair et goûte sa peau de velours. Remords sur son esprit, leurs esprits. Pourquoi nous sommes-nous quittés ? Je ne sais pas, je ne sais plus, ai-je un jour su ? Pourtant, il y avait tant d’amour en moi, en nous, répondit-il. Et bientôt, il n’y aura plus d’amour, nulle part… Ses dents grincent, les siennes aussi. Je t’aime toujours mais… Je ne veux pas finir ma vie dans ce… Les voix se désaccordent, s’écorchent. Le monde s’effondre et leurs timbres s’éteignent, s’envolent, glissent sur les lettres et les mots nasillards. Sa langue nettoie ses lèvres, les pleurs se mêlent à la salive. Sel sur ses papilles. Nous étions si jeunes…

III.


La couverture caresse ses épaules nues et son corps s’abandonne sur les draps plissés, nuage soyeux. La chaleur de l’être aimé suffit à les nourrir. Survivre. Deux mainates à la fenêtre, ou peut-être des passereaux ? N’a jamais été doué en ornithologie. Ailes fuselées, suave mélodie dans leurs becs orangés. Il les pointe du doigt et elle l’enlace tendrement. Tu es un homme sinistre, parfois. Je sais, mais l’heure n’est-il pas au sinistre tandis que s’effondre notre monde ? Il a toujours été comme cela, sinistre ; aussi sinistre que l’amour peut l’être…
Caresse le long de son ventre. Frisson. Une mèche brunâtre dans ses yeux, délicatement relevée derrière son oreille. J’aimerais que cette seconde soit éternelle. Le chaos guette leur chair pourrissante. Elle se trouble. Tu te souviens lorsque… Eclat de sa mémoire oubliée. Oui, je me souviens. Le passé défile si vite au creux de leurs prunelles tremblantes. Serre-moi, juste une dernière fois. Leur peaux roule l’une contre l’autre. Passion. Ne t’inquiète pas, je… Je ne suis plus inquiet. Moi non plus, désormais.

Posté le : 30/07/2014 10:12
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Le soleil n'est qu'une étoile du matin.
H.D Thoreau
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Re: Défi du 26 juillet
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Alexis, le coté morbide et fin d'un monde, le leur, donne toute sa force à ta narration. Les petits mots sans phrases nous captent et rendent tes personnages vivants, du moins pour quelques jours encore.

On a vraiment plombé l'ambiance...

Merci

Couscous

Posté le : 31/07/2014 06:59
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Re: Défi du 26 juillet
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Ah le mariage ! C'est aussi le début d'une belle histoire !

Posté le : 31/07/2014 09:50
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Re: Les dernières heures de Dame Jeanne
Plume d'Or
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Quelle descente !!!! Du camembert dans du café au lait, parles en à Delphine, Bacchus, c'est son quotidien.

Vous auriez pu le tremper dans du vin rouge !

Posté le : 31/07/2014 09:56
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Re: Défi du 26 juillet
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Les derniers et les premiers

Je me déplace dans ce magnifique jardin depuis ma naissance, avançant à mon rythme mais surtout selon mon appétit. Mes frères et moi sommes insatiables. Certains ont bien essayé de nous chasser de ce paradis à coups de bec, de vaporisations nauséabondes et de taille-haies vrombissantes. Mais je suis toujours là, accroché à ma feuille, fuyant les rayons du soleil trop agressifs. Le temps et les jours deviennent de plus en plus chauds. Je sens que je vis mes derniers jours. Ma vie éphémère prend bientôt fin. Je choisis un endroit calme et ombragé au cœur du groseillier aux fruits encore verts pour me préparer un nid douillet. Confortablement installé, je me laisse glisser vers un profond sommeil dont je sais que je ne me réveillerai pas.

Mais la nature est ainsi faite que la mort n’est pas une fin destructrice. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » selon Lavoisier. La décomposition des feuilles nourrit l’arbre qui les a portées. La goutte de pluie qui tombe sur la montagne ne fait que retrouver son lieu de naissance.

C’est ainsi que du sarcophage formé par le corps du petit insecte caché dans le groseillier de votre jardin sort un magnifique papillon aux ailes irisées et dont les couleurs chatoyantes feraient pâlir les plus jolies fleurs. La vie ne fait que commencer pour lui.

Posté le : 01/08/2014 12:54
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Re: Défi du 26 juillet
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Chère couscous, voila une belle histoire qui est finalement une hymne à la vie, et quand celle ci n'est pas charitable, alors, il faut s'envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours.



De manière moins poétique , mais plus réaliste Cavana prétendait:'' La chenille devient papillon, le cochon devient saucisson, c'est une grande loi de la nature. ''

Merci couscous et mille excuses pour cette citation alimentaire, mais accompagnée d'un petit rosé de Touraine ...................!!!

Posté le : 01/08/2014 18:31
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Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: Défi du 26 juillet
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Mais j'aime le saucisson Kjtiti et ta citation est tellement vraie !

à ta santé donc mon ami.

Posté le : 01/08/2014 18:35
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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