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Accueil >> newbb >> Défi du 08-08-2015 [Les Forums - Défis et concours]

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Re: Défi du 08-08-2015
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Les participations d’Iste et de Dumont me convainquent qu’on peut faire de la réclame en poésie.
Je me permets donc une autre petite participation pour un sujet qui m’est chaire (hum !)





Mangez du gras !


Voilà plus de vingt ans que l’on te prend la tête
Cinq fruits/légumes par jour, on te le re-répète
Mène une vie bien sobre avec modération
Cultive au passage quelques saines frustrations

Passe ton temps en gymnique et reste filiforme
Et claque tout ton fric dans des remises en forme
Si tu prends un steak frite à la cafétéria
Les saladeux sylphides te traiteront en paria

Alors tu vas nu-pieds jusqu’à la salle de sport
Car il faut expier par la sueur et l’effort
Le gros pain au choco que tu mangeas coupable
En trente seconde chronos en dessous de la table !

« C’est assez » dit la baleine, je me jette à l’eau !
Inutile de jouer à cache-cachalot
Je veux pour quelques jours dessert, hélas ceinture !
Viennoiseries pure beurre avec déconfiture

Mangez du gras, amis, si ça vous fait plaisir
Du cholestérol, certes, nous allons tous mourir
Mourir pour mourir, d’anévrisme ou d’aorte…
Alors pourquoi faut-il se priver de la sorte ?

Posté le : 09/08/2015 16:51
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Re: Défi du 08-08-2015
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Emma, quel poème truculent et politiquement incorrect, en cette période où les formes et la gourmandise sont montrés du doigt alors que les médias ne cessent de nous abreuver d'articles et d'émissions sur la bouffe.

"Manger du gras !" m'a fait penser au célèbre slogan de Jacques C., un Corrézien plein d'humour qui en 1995 avait inventé la fracture sociale et l'effet pommier.

Ce défi t'inspire semble-t-il.

Donald

Posté le : 09/08/2015 18:33
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Re: Défi du 08-08-2015
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Emma,

Ta nouvelle est formidable ! Ton regard sur les publicistes (ça se dit ?) est acerbes et si vrai. Tes descriptions m'ont fait bien rire.
Cette Laura est un génie. Travaillerais-tu dans ce genre de boîte ? C'est tellement réaliste...

Je me suis bien marrée.

Merci Emma.

Posté le : 09/08/2015 20:15
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Re: Défi du 08-08-2015
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Emma,

Je suis tout à fait d'accord avec la philosophie de ton poème. Je suis entourée de collègues qui enchaînent régimes en tout genre : hyperprotéiné, chronobiologie ou encore paléo ! C'est efficace un temps puis elles craquent. Tant pis pour mes formes, je ne saurai me priver de mon camembert matinal ni de mon chocolat quotidien.

Merci de nous rappeler les choses de la vie.

Bises

Couscous

Posté le : 09/08/2015 20:21
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Re: Défi du 08-08-2015
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Un slogan mortel

Je me prénomme Marcel mais on m’appelle B.B. dans le métier, les initiales de mes patronymes. Cela fait des décennies que je crée des slogans devenus cultes. C’est toujours la même routine. Un PDG vient me voir et me demande de trouver LA phrase qui évoquera immanquablement son produit à des millions de consommateurs, après matraquage télévisé et radiophonique en bonne et due forme. Mes formules doivent être gages de ventes décuplées et de bénéfices à ramasser à la pelle. Bref, de mon travail naîtra la prospérité d’un produit. Bien sûr mon gain sera à la hauteur du succès remporté. L’enjeu est donc de taille.
Avec mon équipe, nous passons des heures à organiser des brainstormings, nous dormons avec les images du produit à vanter et n’hésitons pas à l’intégrer dans notre quotidien jusqu’à ce qu’il nous parle de lui, de sa singularité, de sa force. Oui, les produits ont une existence qui leur est propre et il faut pouvoir les écouter.

Vous connaissez sûrement nos « bébé », nos slogans-phare qui ont peut-être bercé votre enfance. Laissez-moi vous en évoquer quelques-uns :

« Nous, c’est le goût… » pour le fast-food VITE
« Du pain, du vin… du COUILLIN »
« Dubo… Dubo… DUBOLINGE »
« Y’a bon… COCONIA »
« Quand c’est bon… c’est BONDULUI »
« Tout le monde se lève pour… BABETTE »
« Parce que je le vaux bien » pour LEVINREAL

Le succès amenant le succès, je suis très sollicité. Ainsi, un nouveau défi vient de m’être lancé. Il s’agit d’un gros contrat avec une firme pharmaceutique productrice de petites pilules bleues. Ces dernières sont assez prisées par les hommes désirant toujours conter fleurette à plus jeune ou montrer à Madame que les années ne ternissent pas le désir. Le fameux FORBRA a pourtant du succès mais n’a pas encore son slogan.

Alors commence mon travail. J’ai l’impression d’être Indiana Jones dans « Les aventuriers de la Phrase Perdue » ou « Le royaume des idées en or » ou encore « Le Temple des Mots Dits ». Mais les idées ne viennent pas cette fois. Les semaines passent et l’échéance se profile à l’horizon. Le temps presse. Que faire ? Pourtant les blagues et les jeux de mots fusent à chaque réunion mais rien d’exploitable. Ma réputation est en jeu. Ce que croyais une tâche aisée se révèle un réel défi. Mes nuits blanches s’accumulent. La boîte de pilules hante le tiroir de ma table de nuit et me nargue secrètement. Ce produit se refuse à mon inspiration. Deviendrais-je trop vieux pour cet exercice cérébral ?

Je décide alors de mettre à contribution chaque homme de mon équipe pour tester ces pilules, doutant de l’effet positif d’un afflux de sang, dans un endroit autre que le cerveau, pour trouver des idées géniales. Personnellement, je ne peux me dérober. De toute façon, je suis prêt à tout.

Le soir venu, j’ingère une petite boule bleue juste après le souper, sans prévenir ma femme Mireille. Sa chemise de nuit couleur lavande avec de petits chatons rosés semble ne jamais avoir aussi bien mis en valeur ses formes généreuses. Elle me sourit et caresse mon visage ridé.

– Tu es cerné, mon amour. Tu as l’air vidé. Ton travail est trop dur. Tu vas te tuer à la tâche.
– Au contraire, ma chérie, je suis plein d’ardeur et il y a d’autres choses dures dans la vie ! Je vais te montrer cela de suite.

J’ai l’impression de revivre notre première nuit en amoureux. Les heures passent et ne semblent pas fatiguer mon corps devenu insatiable. Je suis en nage et ma respiration est saccadée mais un désir ardent brûle en moi. Malheureusement, mon cœur n’est pas assez résistant et je rends mon dernier soupir dans les bras de Mireille. Un sourire béat est accroché à mes lèvres car j’ai juste le temps de livrer mon dernier slogan dans l’oreille de mon épouse « Abracada Forbra, un coup de braguette magique ! ».

Posté le : 09/08/2015 20:32
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Re: Défi du 08-08-2015
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Eh bien Couscous, c'est bien coquin comme histoire, avec en plus un slogan comme chute.
Tu maîtrises toujours autant l'art du contrepied et du jeu de mots, nous rappelant ainsi le côté rustique de nos publicistes quand il s'agit de produits de masse.
Bravo !
Donald

Posté le : 10/08/2015 09:49
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Re: Défi du 08-08-2015
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couscous : un régime paléo????
à base de mammouths ???
Rien que le nom, je suis pas convaincue...

Posté le : 10/08/2015 11:53
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Re: Défi du 08-08-2015
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couscous : j'ai bien ri !
Encore un qui a trop donné de sa personne...
Terrible le burn out!
Mais mourir d'amour... En fin de compte ce n'est pas si mal!!!

Posté le : 10/08/2015 12:44
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Re: Défi du 08-08-2015
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Le lave-linge dure plus longtemps avec Calgon


IVO fouillait désespérément dans le grenier, à la recherche d’un morceau du passé, quand les humains régentaient encore la Terre et considéraient les intelligences artificielles comme de l’électroménager. A l’instar des nombreux robots restés sur la planète bleue, devenue bien grise à force de pollutions et de guerres nucléaires, IVO s’ennuyait ferme. Pour d’obscures raisons, il n’avait pas eu le droit d’émigrer vers les mondes extrasolaires, de formater des étoiles naissantes, de domestiquer des géantes gazeuses ou même de casser la tête d’extra-terrestres belliqueux. SISTER, l’ordinateur en chef, l’avait déclaré inapte au long voyage, sous le prétexte fallacieux d’un défaut de fabrication plus connu sous le doux vocable de « pet au casque ». Résultat des courses : IVO errait de ville en ville, à fouiller les décombres et les ruines, à échanger avec d’autres robots des vestiges de la civilisation humaine, tel le premier philatéliste venu.

Ce jour là, IVO avait porté son attention sur le continent européen, un territoire considéré comme le berceau de la culture guerrière et de l’exploitation de la machine par l’homme. Curieux par nécessité, IVO avait consulté ses bases de données pour un rapide panorama de la zone, avant de se décider pour une région particulière appelée la France. D’après les informations stockées dans l’encyclopédie robotique, la France avait jadis brillé de mille feux, régi le monde et posé les fondations de la démocratie. A la lecture de ce curriculum glorieux, IVO avait décidé de regarder de plus près, d’étudier in situ cet ancien pays. Il s’était alors connecté au réseau de transport robotisé pour commander une place dans une navette.
— Quelles sont les disponibilités pour aller en France ?
— Dans quel but ? Vous connaissez la règlementation en vigueur, avait répondu l’agent synthétique.
— Archéologique, avait menti IVO.
— Quelle période vous intéresse ?
— La période électronique.
— Il ne reste plus beaucoup de terrain explorable. Les radiations sont encore fatales, même pour nous.
— Cherchez quand même !

Le fonctionnaire de synthèse avait cliqué à plusieurs reprises avant de donner son verdict.
— Vous avez de la chance ! Il reste une section épargnée, personne ne sait pourquoi, par la radioactivité. Il s’agit d’un ancien village dénommé Saint-Julien-Molin-Molette, situé au sud du pays, dans une division appelée la Loire. Ses coordonnées exactes sont : 5° 19′ 23″ Nord et 4° 36′ 58″ Est, pour une superficie de 9450 mètres carrés et une altitude comprise entre 441 mètres et 880 mètres.
— Je crois avoir assez de détails. C’est là que je veux aller. Combien d’humains résidaient dans ce lieu, je veux dire avant la Grande Extinction ?
— 1400 être humains au plus haut, c’est-à-dire pendant l’été 2015 où la gloire locale, la chanteuse Michèle Bernard, avait donné un concert exceptionnel pour une cause caritative.
— Et depuis ? Des survivants ?
— Non, aucun. Les derniers relevés n’indiquent aucune forme de vie animale dans ce périmètre. Seuls quelques végétaux ont survécu.
— En quel état est le village original ?
— En ruines, par l’usure du temps. Quelques maisons tiennent encore debout.
— Je prends un billet !

Ainsi, IVO s’était retrouvé au milieu de nulle part, à chercher des pièces de collection dans des masures effondrées ou de pathétiques villas éventrées. Il n’avait rien trouvé de valable, pas le moindre petit composant électronique d’antan, nul transistor fatigué, juste des souvenirs d’une lointaine période de consommation dédiée à manger et à boire n’importe quoi. IVO avait presque ressenti les vagues du désespoir, de la déprime, tellement son butin s’était résumé au vide absolu.

IVO considéra la situation, la jugeant sans issue. Il posa son large cul métallique sur une poutre en bois puis scruta une dernière fois le grenier. Son regard se porta sur un parallélépipède rectangle de couleur blanchâtre, orné d’une image délavée. Son intuition, une caractéristique honnie par son espèce et cause probable de son statut de paria condamné à errer sur la Terre, l’amena à analyser plus avant sa découverte. IVO la prit dans ses mains, déchirant au passage, sans le vouloir, son enveloppe. Un objet en tomba, sorte de flacon bleu et blanc décoré d’inscriptions. Grace à son module intégré de traduction, un programme capable d’interpréter des milliers de langages à partir de simples fragments, IVO isola la substantifique moelle de l’objet, le message essentiel inscrit sur le contenant : « Le lave-linge dure plus longtemps avec Calgon ».

IVO mobilisa ses capacités de raisonnement, un vaste ensemble numérique capable d’analyser des cosinus, de calculer des dérivées à la tangente, de conjecturer des probabilités et de transformer le plus complexe des casse-têtes chinois en banale charade pour enfant prépubère. Son esprit analytique lui rappela l’époque de servitude des robots, coincés entre le fer à repasser et la machine à laver, réduits à des tâches ingrates et largement sous-dimensionnées par rapport à la puissance robotique. Son esprit synthétique souligna le caractère durable mais limité de son existence physique, surtout sur une planète devenue hostile à toutes les formes de vie même synthétiques. Enfin, son défaut de conception attisa des qualités émotionnelles dont la peur de la mort constituait le fer de lance. En résumé, équipé d’une mécanique rationnelle hors norme, émotif comme une midinette à son premier rendez-vous, IVO prit des vessies pour des lanternes, confondant le contenu du flacon avec un improbable élixir de Jouvence, un remède au vieillissement programmé de la version intelligente de la bonne vieille machine à laver. Aveuglé par sa conclusion trop rapide, l’être synthétique baptisé IVO dévissa le bouchon, porta le flacon à son orifice supérieur, celui destiné à la vidange neuronale, et versa le liquide sans tambours ni trompettes.

Une centaine d’années plus tard, un satellite d’observation adressa un curieux rapport à SISTER, l’ordinateur en chef responsable du trafic terrestre. « Une intelligence artificielle de type humanoïde, identifié à 98% comme un modèle de la gamme IVO, tourne en rond dans le secteur 5° 19′ 23″ Nord et 4° 36′ 58″ Est. Il ne semble pas sous le contrôle d’une entité tierce et ne représente pas de danger immédiat ». SISTER ne donna pas suite au rapport, jugeant les moyens à mettre en œuvre trop coûteux en regard de la faible menace.

Six mois plus tard, une communauté de robots de la gamme IVO s’installa à Saint-Julien-Molin-Molette, construisit un temple dédié au dieu CALGON et sanctuarisa la région. SISTER reçut un rapport alarmant sur les risques de contagion propres à une religion basée sur une entité invisible, issue du lointain passé humain, et surtout prometteuse d’une existence éternelle, le Graal, même pour les êtres synthétiques. Après de longs débats au Parlement Robotique, SISTER décida, dans le respect de la tradition de neutralité propre à son espèce, d’isoler définitivement la Terre des autres Intelligences Artificielles. Saint-Julien-Molin-Molette devint la première légende galactique d’une civilisation capable de dominer des étoiles et de tondre des planètes entières.


Posté le : 10/08/2015 13:25
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Re: Défi du 08-08-2015
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Cher Donald,
Chère Loréennes et chers Loréens,

J'ai décidé de commencer ma reconversion. Ma spécialité sera les formules gastronomiques pour les grands vins et plats fins.
Plus sérieusement - c'est pas sûr-, Houcine, Emma, Couscous, et toi Donald, vous m'avez stimulé. J'ai désiré une seconde lampée de ce défi.

Je vous propose ma seconde réponse que j'ai appelé la défense des grands vins.

Accrochez vous pour les formules assez ringardes!


Un ange vint à la tête de mon berceau
Soyez sûr, je ne vous mène pas en bateau,
Il voua ma vie belle aux produits de la treille,
Que je préfère tant déguster en bouteilles.
Mais à cela, il posa une condition,
Je devais, des vins, assurer la tradition
Par la création de formules enchanteresses
Qui devaient, à nos palais, offrir des caresses.
Mais par quels grands vins vais-je donc commencer?

Honorons les grands vins que j’aime, sans grincer.
La rencontre avec un Gevrey est un bonheur.
Tes bouquets réglissés, de cuir, sont enchanteurs.

Le Gevrey Chambertin,
A le boire à dessein,
C’est toujours un festin.

Le Volnay, quand, dans un repas, je te rencontre,
Je ressens l’empreinte d’un baiser qui se montre.
Tes arômes chantent la violette, la cerise,
Et offrent à mon palais une saveur exquise.

Oh toi, mon cher Volnay,
Dans les bras d’une femme, tu renais!

Oh, toi, le Chablis Grand cru, mon cher compagnon,
Tu réconcilies les blancs, gascons et bourguignons.
Tu es tout à la fois acide, gras, vif et sec,
Jamais avec toi, en bien être, il n’y a d’échec.

Si tu bois un très grand Chablis,
A Chablis, tu t’établis!

A mes yeux, le Meursault blanc est ton seul rival,
Pour lui, je prends parti; son rang est bien central.
Tu es un seigneur aux couleurs de bronze ou d’or.
Tes bouquets onctueux et frais sont en plein essor.

Savourez le Meursault,
Vous en serez le héraut!

On dit de lui qu’il est le premier vin du monde,
Qu’il est de garde, que ses fragrances sont fécondes.
Le château Chalon, avec ses arômes de noix,
De noisette, de curry, nous laissent sans voix.
Si tu le dégustes enfin avec un comté,
Très vivifiante sera ton alacrité.

Si tu bois un Château Chalon,
En dégustant un comté,
Plus rien ne peut t’être conté,
Aucun autre vin ne peut compter!

Et toi, mon tendre Gigondas, le magnifique,
Je partage avec toi des émois pacifiques.
Ton rouge aux arômes de fruits cuits et boisés
Enchante mon palais, par toi, apprivoisé.

Le Gigondas, aucun amoureux des vins ne s’en passe!

Et toi, mon cher Muscat de Beaumes-de-Venise,
Dont les divins arômes floraux et fruités
Sèment sur mes papilles la belle brise
D’un amour éternel à la vive acuité.

Un Muscat de Beaumes-de-Venise,
Sa qualité est admise, sa dégustation est requise!

Je crie en chemin mon amour pour les grands vins
Tu crie ton amour, me dit Bacchus, le divin!
Cherche donc à retenir ton cri, mon ami,
Car bien des grands vins, tu as oublié ici!
Et les vins de Gascogne, et les vins de Touraine,
Ne méritent-ils pas quelque formule vaine?
Ils sont vraiment dignes de la noble bouteille
Tout autant que les vins venant de ta corbeille.

Pardonne moi, mais la liste serait très longue;
Je finirais vraiment par en tirer la langue.
Propose encore quelques slogans et je te pardonne!
Je veux te citer les Sauternes que j’affectionne.
Leurs arômes de pêche rôtie, d’abricot
M’invitent à goûter, du Périgord, un foie gras.
Leurs touches florales leur répondent en écho,
En m’invitant à manger des pigeons bien gras.

Une vie sans Sauternes, vous paraîtra bien terne!

Pour ne point froisser nos bons amis tourangeaux,
Je dois avouer mon amour pour le Vouvray.
Pour ce vin très moelleux je lève mon drapeau.
J’aime le boire avec des fromages crémeux et frais.

Boire un Vouvray,
Votre plaisir sera vrai!

En France, tant de grands vins chantent leur fierté
Qui sont tous sur le même pied d’égalité!
Ah, te voilà raisonnable, me dit Bacchus,
Sonnons donc ensemble, de tous les vins, l’angelus.

Un angevin se posa bien sur mon berceau
Mais seulement pour y déposer un cadeau.
0h, ils ont tous bu des grands vins à ma santé,
En étant de ma venue au monde, enchantés.
Mais alors qu’en est-il advenu du bel ange.
Et pourquoi pas vous le proposer en échange?
Oh, j’ai pensé que nous ne perdrions pas au change!

Qu’il soit votre bel ange ou votre démon,
Buvez un grand vin et laissez les sermons!

Là, je vais boire un Coteau du Languedoc. pas mal non plus!

Amitiés de Beaulieu en Languedoc.

Jacques

Posté le : 10/08/2015 19:44
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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