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Accueil >> newbb >> Défi du 13 juin 2015 [Les Forums - Défis et concours]

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Re: Défi du 13 juin 2015
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Saisissante cette saillie saignante pour quelque sous malsains.

La lecture de ton récit, ma chère couscous me fait regretter de ne pas avoir choisi la voie du ministère des finances.

Sachant que pour ma part, j’aurais répondu favorablement à la proposition de Lucie pour un strip-tease gratos et aurais même, en contre partie d’une petite réduction d’impôts, proposé une deuxième séance, voir quelques cours du soir !!!

Merde , voila que je me prends à rêver !!
Titi (oui, je suis comme Delon, je me parle à la troisième personne) regarde donc plutôt, comment tu vas faire pour régler ton prochain tiers !!!

Merci chère ''défieuse'',pour ce moment hebdomadaire que nous offre, permettant de donnant libre cours à MA neurone débridé
.

Tours te salue

Posté le : 15/06/2015 11:27

Edité par kjtiti sur 16-06-2015 16:32:23
_________________

Le bonheur est une chose qui se double,..…..si on le partage …

Titi
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Re: Défi du 13 juin 2015
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Emma,

Tu as bien joué sur la pression psychologique. C'en est presque un interrogatoire de police. Et la chute est bien tordante !

Merci .

Couscous

Posté le : 16/06/2015 06:27
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Re: Défi du 13 juin 2015
Accro
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Dans un court rôle, d'un inspecteur fiscal ...

J'espère que vous ne tentez pas de m'amadouer par l'estomac avec une gentillesse feinte en m'offrant un morceau de gâteau et un verre de lait ....

Ne prêtez pas une mauvaise intention à mon geste, je suis pâtissière, c'est une nouvelle recette et je voulais savoir si vous auriez apprécié ...

je dois vous dire que personnellement j'apprécie partiellement sans avoir goûté, la présentation est impeccable mais que professionnellement, je ne peux accepter car cela constituera un délit au code de conduite ...

Comme vous devez avoir prise connaissance dans la lettre acheminé dans le processus de vérification fiscale des dépenses en vêtements et accessoires professionnel, vous avez acheté une quantité astronomique, en nombre de foulards hermès que vous avez dans votre déclaration inclut dans la rubrique frais de représentation pour la prestance afin d'obtenir une déduction pour les achats déclarés ... Selon nos estimations cela représente 366, le nombre de jours d'une année bissextile ... un par jour ... plus que Rachida Dati durant son mandat ...

Posté le : 17/06/2015 03:58

Edité par Boris sur 19-06-2015 19:55:39
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Re: Défi du 13 juin 2015
Plume d'Or
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Évidence fiscale


La poisse ! Il fallait que ça tombe sur ma pomme, en plein milieu d’une enquête délicate sur un réseau de trafiquants de « like » Facebook. Je n’avais vraiment pas le temps de jouer aux devinettes avec un pauvre fonctionnaire frustré.

Irina me rappela à l’ordre le vendredi soir.
— Don, vous n’avez pas oublié la visite du contrôleur des impôts prévue lundi matin à neuf heures.
— Je ne peux pas, Irina, j’ai piscine. Vous me remplacerez avantageusement, comme d’habitude. Je suis persuadé que ce petit histrion préférera votre compagnie à la mienne.
— Je connais la fable du corbeau et du renard version Don. Elle ne marche pas avec moi, ô vous grand patron de l’agence de détective la plus prisée du pâté de maisons. De toute façon, je suis absente la semaine complète pour cause de stage en médecine légale. Vous avez signé les papiers et juré sur l’honneur que cette fois-ci rien, pas même l’arrivée de Godzilla, ne m’empêcherait de suivre cette formation. J’ai l’enregistrement vidéo de votre promesse, si vous souhaitez vous rafraichir la mémoire.

Je commençais à maudire Irina et son perfectionnisme soviétique, fruit de ses années d’espionne au sein des services secrets russes. Elle me lâchait, purement et simplement, alors que l’épreuve du contrôle fiscal arrivait à grande vitesse. Jamais je n’avais été inquiété par le fisc, grâce à mes nombreux appuis au sein de leur administration, d’anciens clients dont j’avais couvert les infidélités répétées. Pourtant, j’avais eu la surprise de recevoir un courrier m’annonçant la venue prochaine d’un de leurs experts, spécialisé dans les agences d’investigation privée. « Encore un coup d’un cocu haut placé qui t’en veut de ne pas avoir ramené Germaine à la raison ! » m’avait seriné Gérard, mon barman favori, en long en large et en travers quand je m’étais confié entre deux verres de vodka ukrainienne.

Le lundi matin, réglé comme un coucou suisse, je franchis la porte de mes bureaux à huit heures trente, saluai mon assistante Djamila et me dirigeai vers mon fauteuil préféré. Mon weekend avait été chargé en émotions fortes, entre chasse à la gazelle et concerto pour pipeau et orchestre, peu propices au repos. En plus, j’avais oublié mon rendez-vous imposé avec un représentant de l’Etat. Djamila se chargea de me remettre sur les rails de mon agenda forcé.
— Don, il y a quelqu’un pour vous. Apparemment, c’est prévu de longue date.
— Dites-lui que je suis mort.
— D’accord !

Djamila était du genre à ne pas se poser de questions. Si je lui ordonnais de chanter la Traviata en grec et à l’envers pour chasser un importun, elle s’exécutait immédiatement, preuve que le ridicule ne tuait pas.
— Don, la dame dit qu’elle a vue votre voiture sur le parking de l’immeuble.
— La dame ?
— Oui, madame Marie-Chantal Boulon de la Visse, inspectrice en chef au sein des services fiscaux.
— Elle est comment ? Je vous fiche mon billet que c’est le genre mémère à lunettes, habillée chez Tati au rayon nappes à carreaux, affublée d’un accent versaillais à décorner les sauvageons et basse de la fesse.

Djamila n’était pas du genre à parier d’habitude, pour d’obscures raisons de religion, de prophète et de je ne sais quelle autre barbarie. Pourtant, elle cloua mes certitudes au pilori de la surprise.
— Cent euros, Don, ça vous va ?
— Vous déconnez, Djamila ?
— Je suis sérieuse, sur la vie de mes enfants.
— Allons jusqu’à cinq cents euros. Vous me rembourserez en faisant des heures supplémentaires quand il faudra justifier nos dépenses centime après centime.
— Tenu, Don. Préparez les billets !

Je n’avais pas encore sortie une de mes répliques favorites, un mélange de vanne à la Philip Marlowe version Humphrey Bogart et d’humour franchouillard, que Djamila raccrocha le combiné et fit irruption dans mon bureau, suivie d’une grande blonde en tailleur Chanel.
— Madame Marie-Chantal Boulon de la Visse, je vous présente le directeur et actionnaire principal de cette agence d’investigation privée.
— Appelez-moi Don, dis-je sans contrôler ni ma langue ni mes yeux tandis que je levai mon séant.
— Permettez que je récupère d’abord mon dû, insista Djamila en tendant la main en ma direction. Don me doit une somme conséquente suite à un manque de discernement.
— C’est souvent ce qui arrive aux hommes d’action, répliqua Marie-Chantal Boulon de la Visse, surtout quand ils doivent se plier aux rudes exigences des déclarations fiscales.

Ma main fouilla dans mon portefeuille, extrayant une poignée de billets, tandis que mes yeux fixèrent l’inspectrice en chef. Mon cerveau ne termina pas l’analyse de la nouvelle venue tellement elle en jetait avec son physique de rêve. Mon subconscient sonna l’alarme cognitive par une référence cinématographique de premier plan : « C’est Kim Novak dans Sueurs Froides ! ». Le reste de mon corps reconnut la ressemblance, chaque partie à sa façon, le tout dans un mouvement d’ensemble conduit par des années de pratique acharnée dans le petit théâtre des faux culs.

Djamila prit les cinq cents euros et disparut sans demander son reste. Mon bureau devint soudainement trop petit pour deux adultes. Marie-Chantal Boulon de la Visse me regarda froidement puis décida de prendre le taureau par les cornes.
— Puis-je m’assoir, Don ?
— Faites donc, Marie-Chantal, si vous me permettez de vous appeler par votre doux prénom.
— Au diable les convenances, Don. Lâchons-nous et feignons d’avoir élevé les cochons ensemble !
— Que me vaut le plaisir de votre visite, Marie-Chantal ?
— Je traque une infidélité chronique, Don.
— Laquelle ?
— La votre.
— A qui suis-je censé être infidèle ?
— Au Trésor Public, plus précisément au département des recettes.
— Diantre ! Et vous sortez ça d’où ?
— On vous a dénoncé, preuves à l’appui !

L’affaire s’éclaira comme en plein jour. Je devais la visite de Marie-Chantal Boulon de la Visse, inspectrice en chef des impôts, non à un fonctionnaire tatillon mais à un ennemi masqué, un bon vieux délateur nostalgique du Maréchal et du temps où dénoncer son voisin pouvait rapporter le pactole.
— En quoi consistent ces preuves ?
— Voyons, je ne vais pas vous montrer mes atouts à la première demande.
— Je ne savais pas qu’on jouait.
— Vous avouez ?
— Je n’ai pas le début du commencement d’une piste à ce sujet. Les chiffres et moi, nous sommes fâchés. Frauder le fisc ne fait pas partie de mes rares défauts et encore moins de mon ADN.
— Vous savez, Don, des fois on croit bien faire en remplissant sa déclaration mais on se trompe.
— « On » serait alors mon comptable, l’honorable Tiburce Dugommeau.

Dans le rôle de l’excuse, la carte sans teint et pourtant si utile au tarot, Tiburce Dugommeau s’avérait parfait en général. Il m’avait déjà servi auprès des fournisseurs et divers créanciers, des fâcheux intéressés par l’argent et leur trésorerie. A chaque requête, je sortais invariablement la même parade.
— Don, vous insultez mon intelligence. Tiburce Dugommeau, un expert-comptable connu de nos services pour sa propension au n’importe quoi, ne peut être le seul coupable dans une affaire de fraude. Il est au mieux l’instrument, un peu émoussé, d’une tromperie organisée par son client, le dirigeant de cette agence. Vous !
— Il vous faudra le prouver, Marie-Chantal ! J’ai ma conscience pour moi. Vous n’avez que des présomptions, un jeu miteux composé d’une paire de trois et d’un appel anonyme.
— Vous oubliez les preuves, Don !
— Pour qu’elles soient recevables, encore faudrait-il du matériel, de l’information certifiée conforme et non des bouts de papiers dactylographiés par le premier escroc venu.
— Vous avez raison, Don ! Pour cette raison, ma hiérarchie a choisi une spécialiste des embrouilleurs, une professionnelle aguerrie aux arracheurs de dents. Moi. Marie-Chantal Boulon de la Visse.
— Vous êtes venue me charmer ? Remplacer votre manque évident de matière juridique par un sourire à damner un saint et un aplomb d’alchimiste ?

Je savais bien qu’il n’y avait pas beaucoup d’options à disposition de ma nouvelle amie l’inspectrice en chef. Soit elle avait retourné Tiburce Dugommeau, soit elle me gratifiait de son meilleur bluff. Vu comme je tenais mon comptable, un pornographe invétéré doublé d’un abruti, il aurait préféré perdre sa licence et passer un an à Fleury-Mérogis plutôt que de voir sa vie privée déballée sur la place publique. Crétin mais pas stupide, le roi du compte équilibré, l’archiprêtre du débit et du crédit, le sieur Tiburce Dugommeau ne pouvait être le fournisseur de preuves à mon encontre.
— Vous avez oublié votre argumentaire à Las Vegas, Marie-Chantal ?
— Devant votre manque évident de collaboration intelligente, je vais devoir employer les grands moyens, Don. Nous allons commencer par éplucher vos notes de frais, vos facturettes et tout ce qui ressemble de près ou de loin à un justificatif de dépenses. Cela peut prendre des heures. Vous craquerez avant moi.
— Depuis que je vous connais, Marie-Chantal, je ne peux plus me passer de vous. La perspective de fouiller ensemble dans mes tiroirs, d’explorer mes archives, de descendre à la cave me réjouit d’avance.

La Kim Novak du Trésor Public fulmina en silence. Je l’imaginai à califourchon sur un dragon, en train de charger des hordes de contribuables apeurés par un mythe ancestral. Cette pensée, teintée d’un érotisme adolescent, se déclina dans chacune de mes cellules grises, les colorant de rouge.

Le reste de la journée fut consacrée à la spéléologie fiscale, un sport nouveau pour moi. Marie-Chantal creusa profondément dans mes dossiers officiels, ceux laissés par Irina et moi à disposition des gogos, de la police nationale et des inspecteurs en travaux finis. A chaque question de la fonctionnaire, je donnai une réponse lunaire, dans une sorte de dialogue digne de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault. La dame Boulon de la Visse commença à plein régime puis dévissa progressivement, passant d’une faconde prétentieuse à un air résigné. Son cheveu devint plat, son regard terne et son tonus apathique. A la fin de la journée, au moment où j’allais commander les pizzas, elle décida de rendre les armes, non sans sauver les apparences.
— Je crois que nous allons arrêter les frais là !
— Vous n’aimez pas la pizza ?
— Ce n’est pas le propos, Don ! Visiblement, il y a eu erreur sur la personne. Nos renseignements ne sont pas avérés par les faits. Continuer à chercher ne servira à rien d’autre que de perdre notre temps. Je suis par ailleurs très demandée par des affaires beaucoup plus importantes.
— Je me délectais à l’avance d’une quatre fromages aux chandelles avec vous, Marie-Chantal, entre deux pointages de facturettes et une série d’additions sur votre calculette magique.
— Ce sera pour une autre fois, Don, si vous avez vraiment fraudé le fisc.
— Quand vous reverrai-je, Marie-Chantal ?
— Mes services vous recontacteront, Don.

Marie-Chantal Boulon de la Visse, la fille cachée de Kim Novak, quitta la scène sur cette répartie certainement apprise à l’ENA. Elle revint au royaume des têtes d’ampoule, des premiers de la classe, des abonnés au cahier de textes, telle la princesse parmi les crapauds. Plus jamais je n’eus de ses nouvelles.

A son retour de stage, Irina écouta mon histoire, me gratifia de son regard sévère puis décida de cuisiner Tiburce Dugommeau. Mon comptable passa difficilement le test du penthotal et du détecteur de mensonges mais craqua à l’épreuve de la baignoire moscovite. Irina le déclara perdu pour la comptabilité et lui offrit un aller simple pour Irkoutsk.

Posté le : 18/06/2015 19:43
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Re: Défi du 13 juin 2015
Plume d'Or
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Voici mon humble contribution aux impots.

SCENE I

Elle- Luis ! Luis !
Luis- Qu’est-ce que c’est ?
Elle- Une lettre !
Luis. Ben quoi, une lettre ? T’as jamais vu une lettre ?
Elle- Celle-là, je t’ la recommande ! Tiens. Vois-la !
Luis-Ah oui ! En effet ! Elle est Recommandée, mais pas par toi ! (Luis pâlit). Ben ça alors !
Elle- Qu’est-ce que t’as, Luis ? T’as vu un fantôme ?
Luis- Un fantôme ! Un fantôme ! Non ! Pas un fantôme ! Un fantôme ne serait rien ! Non ! Mais t’as pas vu !
Elle- Quoi ?
Luis- Une lettre !
Elle- Ben oui, je t’ l’ai déjà dit ce que qu’ c’était !
Luis- Tu m’as dit : une lettre mais PAS de qui ! De QUI !
Elle- Ah ! Oui. C’est vrai. Excuse-moi. J’ai pas fait attention.
Luis- Eh ben, alors, maint’nant, fais-y attention ! Regarde.
Elle- Oh ! Ooooh ! Ça alors ! Mon Dieu ! Le Contrôleur des Impôts ! Mais qu’est-ce que t’as fait ?!
Luis- Qu’est-ce que j’ai fait ?! Mais rien ! Je n’ai rien fait !
Elle- Faut croire que t’as fait quéq’ chose pour recevoir ça ! Le Contrôleur n’envoie pas une lettre Recommandée à quelqu’un qu’ a rien fait ! Ils sont pas bêtes ces gens-là. Ils connaissent leur boulot ! Ils doivent certainement savoir quelque chose…
Luis- Arrête !! Puisque j’ te dis qu’ j’ai rien fait ! Mer-de !
Elle- Bon. Alors ouvre !
Luis- Ouvre quoi ?
Elle- La lettre, Andouille ! On verra bien ce qu’ c’est !
Luis- Ben oui ! Au fait ! On verra bien ce qu’ c’est. On s’énerve, on s’énerve, et puis on sait même pas pourquoi on s’énerve. Ya qu’à ouvrir et puis c’est tout ! Fini. Tout rentre dans l’ordre.
Elle- Eh ben ouvre.
Luis- Quoi ?
Elle- La lettre ! Bon Dieu ! Mais qu’est-ce que t’as ?!
Luis- Rien. Non. Je suis nerveux, Tiens ! Ouvre-la, toi ! Tu sais mieux lire le français que moi. Après tout, il y a trente ans que je vis en France mais j’ai été à l’école en Espagne.
Elle- Quel andouille tu fais ! Allez ! Donne. (Elle lui prend la lettre des mains. Elle l’ouvre rapidement.) Oh ! Ooouh ! Eh ben ça y est ! Cette fois ça y est !
Luis- Ca y est ? Comment ça, ça y est ? Qu’est-ce que tu dis ?
Elle- Regarde ! C’est une convocation ! (Elle lui tend la lettre.)
Luis- (Il lit) Oh ! Ça alors ! Une convocation ! Mais pourquoi ?
Elle- Pourquoi ? Tu dis encore pourquoi ? Parce que t’as dû faire quelque chose ! Voilà pourquoi !
Luis- Mais enfin qu’est-ce que j’ai fait ? Je n’ai tué personne ! Je n’ai volé personne ! Je suis un honnête homme ! Je travaille six jours par semaine au Service des eaux !
Elle- Dans les égouts !
Luis- Et alors ?
Elle- C’est pas un mot qui plait !
Luis- Ce mot peut ne pas plaire, mais c’est lui qui te donne à manger !
Elle- A manger ! Tu parles ! A manger du rat ! Et maintenant il va nous faire manger du pain sec !
Luis- Tais-toi donc ! Ça doit être une erreur. Oui. C’est ça ! Ça doit être une erreur ! Une erreur judiciaire !
Elle- Les Impôts y font pas d’erreur ! Et encore moins une erreur judicaire. C’est toi qui as dû faire une erreur judicaire en remplissant le formulaire des impôts…
Luis- Quelle erreur ?
Elle- Je sais pas, moi. C’est pas moi qui m’en suis occupée.
Luis- Oui, mais c’est toi qui m’as dit de ne pas déclarer ton revenu !
Elle- Quel revenu ?
Luis- Les travaux de couture que tu fais.
Elle- Quels travaux de couture ! Mais ça va pas ! Je suis ménagère. Je ne travaille pas. Je reprise des culottes et des pantalons à la maison pour pouvoir survivre, parce qu’avec ton salaire on pourrait crever de faim. Et en plus, je m’occupe des enfants, du manger, du laver enfin de tout pour monsieur, pendant que lui, il se la coule dans les égouts.
Luis- Ben oui. Il aurait p’t être fallu le déclarer.
Elle- T’es fou ! C’est des bricoles.
Luis- Oui, mais tu sais comme ils sont tatillons…
Elle- Non ! Non ! Moi, je vais te dire ce qu’il aurait fallu déclarer ! Ce qu’il aurait fallu déclarer, c’est les cinquante euros que tu as fait sauter.
Luis- J’ai arrondi. Cinquante euros par mois, c’est rien.
Elle- Oui, mais tu sais comme ils sont tatillons…
Luis- Arrête !! Tu m’énerves ! Je fais de mon mieux ! Depuis vingt ans je fais ma déclaration au centime et maintenant, voilà cette convocation ! Qu’est-ce qu’on va faire ?
Elle- « On » ? Non. Pas « on » : « toi ». C’est toi le responsable. Tu as voulu tricher pour cinquante euros, maintenant tu vas payer !
Luis- Mais je ne suis même pas imposable ! Je gagne presque rien.
Elle- Fallait y penser avant !
Luis- Mon Dieu ! Dios Mio ! Je suis perdu. Dis ! Tu vas venir avec moi ?
Elle- Ah ! Non ! Débrouille-toi tout seul. La convocation est à ton nom. Moi, je suis ménagère.
Luis- Très bien. Comme tu voudras…


SCENE II

Le Contrôleur- Bonjour Monsieur Luis… Luis… Luis Comment ?
Luis- Luis… Luis… Enfin Louis plutôt. Luis c’est le nom de mon père… Il est décédé… Moi c’est Luis mais cela fait trente ans Monsieur le Président que je suis français…
Le Contrôleur- Luis ou Louis, peu importe. Votre nom s’il vous plait ?
Luis- Marina. Oui. Marina. Luis Marina. Enfin je pense…
Le Contrôleur- Comment ! Vous n’êtes pas sûr de votre nom ?
Luis- Non, non ! Enfin ! Non ! Je veux dire oui. Je suis sûr.
Le Contrôleur- Bien. Je vois que vous êtes nerveux ! Je comprends tout maintenant.
Luis- Non, Monsieur le Président, vous ne pouvez pas comprendre ! Je ne suis pas nerveux ! Vous vous trompez ! Je suis très calme.
Le Contrôleur- Bon. Cessez de m’appeler Président. Je m’appelle Marcel Marcel.
Luis- Ah ! Marcel Marcel… Vous ne bégayez pas pourtant…
Le Contrôleur- Non. Mon élocution est parfaite.
Luis- Ah ! Bien. Monsieur… Marcel…
Le Contrôleur- Marcel tout court, pour vous. Je vois que vous êtes un honnête homme.
Luis- Vous trouvez ?
Le Contrôleur- Oui. Vous avez toujours déclaré honnêtement.
Luis- Ah ! Oui. Pour ça ! Honnêtement. Toujours honnêtement, Marcel…. Mais alors… Pourquoi ?... Pourquoi cette con… cette convo… enfin cette … vocation….
Le Contrôleur- Bon ! Bon ! Calmez-vous ! Vous êtes nerveux ! Et c’est pourquoi…
Luis- Pourquoi ? Pourquoi Marcel ? Je vous en prie ! Pourquoi quoi ?
Le Contrôleur- Mais vous devriez le savoir !
Luis- Non. Vraiment… Alors là… je n’en sais rien.
Le Contrôleur- Bon. Alors, je vous le dis. Ce n’est pas grave ! Voilà. Vous avez oublié de signer votre déclaration… Je vous ai fait venir pour vous la faire signer mais aussi pour faire votre connaissance. Si tous les gens étaient comme vous, je n’aurais pas à faire ce sale métier. Merci monsieur Marina. Vous êtes libre.
Luis- Ah ! Merci Marcel. Je suis libre. Vraiment libre ? Libre d’aller où je veux ?
Le Contrôleur- Oui, là ! D’aller où vous voulez, même en prison si ça vous chante.
Luis- On y mange bien ?
Le Contrôleur- Où ça ?
Luis- En prison…
Le Contrôleur- Allez ! Foutez-moi le camp !
Luis- Bien, Chef ! Je m’en vais. Mais avant de partir, je dois vous dire que vous êtes bien bon. Oui ! Bien bon, Chef ! On dit que les Contrôleurs sont ceci et cela, mais vous alors, vous êtes bien bon ! Vous ne vous êtes même pas fâché parce que j’ai oublié de signer. Faudra que j’ le dis à ma femme ! Elle qui dit que vous etes tous des cons... trôleurs ! Alors, au-re-voir… Marcel !
FIN

Posté le : 19/06/2015 05:31
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Re: Défi du 13 juin 2015
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Bonjour chrèes Loréennes et chers Loréens,

Je vous prie de trouver ma contribution à ce défi, qui s'inspire d'une historie qui nous est arrivé. Je l'ai agrémenté.

Je l'ai appelé : "la rencontre cocasse de mon inspecteur".

- Jacques !
- - Oui mon amour, pourquoi crie tu ainsi mon nom dans la rue ?
- Parce que je suis horrifié par ce courrier.
- Quel courrier ?
- Le courrier que nous avons reçu, un courrier de l’inspection des impôts. Un courrier très original !
- Comment cela original !... Un inspecteur des impôts original ! … Cela n’est pas classique !... Laisse moi rêver, ils ont pris la décision de faire grève !
- Mieux que cela encore ! Notre maison est louée !
- Comment cela, notre maison est louée !
- Ce n’est pas à nous de payer la taxe d’habitation.
- Comment cela, ce n’est pas à nous de payer la taxe d’habitation ! alors ! Je vais finir par les aimer. Raconte moi !
- Je vais plutôt te lire le courrier. Ecoute c’est truculent.

« Monsieur,

J’ai l’honneur d’accuser réception de votre lettre du 18 décembre 2014 dernier dans laquelle vous vous étonnez à nouveau de nos données fiables que nous avons recueillies au sujet de votre taxe d’habitation et vous insistez pour de payer votre taxe d’habitation.

Je tiens à vous rappeler les faits.

Dans un courrier du 4 décembre dernier, vous faisiez état que nous avions envoyé la taxe foncière 2014 et non pas la taxe d’habitation de votre logement, sis rue Fournerat à Dijon, que vous n’aviez pas opté pour la dématérialisation de la taxe d’habitation et qu’habituellement vous payiez par TIP.
Dans un courrier émanant de nos services, en date du 9 décembre, nous éveillions votre attention sur le fait que, pour nous, vous n’habitez pas ce logement qui est actuellement occupé par un locataire qui, lui, a visiblement opté pour la dématérialisation de ladite taxe Donc, tout naturellement, la taxe d’habitation 2014 de votre logement, toujours sis rue Fournerat à Dijon, a été mise à la charge dudit locataire qui occupait ce logement au 1er janvier 2014. Dans le même courrier, nous vous demandions de valider l’occupation de votre logement par ledit locataire. Nous vous rappelions également que vous aviez opté pour la dématérialisation lors de la télédéclaration de vos revenus 2013, le 11 mai 2014.
Après quoi, dans un courrier du 12 décembre, vous me disiez vivre avec votre famille dans le susdit logement.

Nous avons des doutes sur le bienfondé de vos dires qui nous apparaissent contradictoires. Aussi, désirons-nous vous rencontrer dans votre logement. Je me présenterai donc devant votre domicile, le 23 décembre prochain à 9h, pour éclaircir avec vous ce dossier épineux.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur, l’expression »,…etc, etc,…

- Eh bien, effectivement, c’et un courrier très cocasse !
- Pourras-tu être là ce jour-là ou dois-je m’en occuper ?
- Je crois plus sage que nous soyons là tous les deux. Une présence féminine sera très utile dans la négociation !
- Je serai présent.

Trois jours se passent et le matin du 23 décembre se présente à nous. Nous sommes l’un et l’autre confortablement installés dans le canapé de notre salon, se demandant avec humour si nous sommes bien dans notre maison.
La sonnette résonne à 9h précises.

- Notre homme est ponctuel, me dit ma femme.
- J’espère que sa lucidité aura la même valeur que sa ponctualité.
- Allons lui ouvrir la porte !

Dès lors que la porte s’ouvre, se présente à nous un inspecteur des impôts à l’allure très britannique, et un peu coincé.
- Suis-je bien chez Monsieur Jean Joseph Bonnefoy de Dijon ?

Je ne peux m’empêcher de me dire en moi-même : et d’autres lieux découverts seulement à marée basse.

- Ah, non vous n’êtes pas !
- Comment cela je ne suis pas ! je suis bien ici !
- Oui, vous êtes ici, mais vous n’êtes pas chez Monsieur Jean Joseph Bonnefoy de Dijon et d’autres lieux … Vous êtes chez Monsieur et Madame Jacques Hosotte.
- Mais que me dites vous là ! Je ne suis pas chez Monsieur Bonnefoy.
- Vous êtes toujours là ! Mais vous êtes chez Monsieur et Madame Jacques Hosotte.

Ma femme intervient alors :

- Monsieur ?
- Veuillez me pardonner. Je me présente : Monsieur … Artus …. De Longeligne, inspecteur des impôts stagiaire, diplômé de sciences politiques, en formation à l’inspection des impôts, dans votre bonne ville !
- Très honoré ! Puis-je vous proposer de nous rejoindre dans notre salon, si cela vous agrée, lui dis-je avec un petit air précieux.
- Avec plaisir, je vous en remercie.
- Puis-je vous proposer un café, lui dit ma femme.
- Bien volontiers, je vous en remercie.

Nous en profitons l’un et l’autre pour nous éloigner dans la cuisine afin de lui préparer son café et d’échanger quelques mots entre nous.

- Il va nous le faire aristo !
- Il faut que nous éclaircissions cette affaire au plus vite, me dit ma femme. Nous n’allons pas y passer la matinée.
- Je suis bien d’accord avec toi.

Une fois le café préparé, nous retournons au salon. Après lui avoir servi une tasse de café et quelques chocolats de derrière les fagots, je décide, d’un commun accord avec ma femme, d’ouvrir le feu du dialogue.

- Avez vous bien reçu tous nos courriers ?
- Oui, et ce sont bien eux qui m’amènent ici. Votre maison est très jolie. Et elle a de bien jolis tableaux. Vous avez bien raison de la louer.
- Mais Monsieur, nous ne la louons pas, nous l’habitons.
- Qui me dit que vous n’êtes pas Monsieur Bonnefoy ?

Je reviens avec ma pièce d’identité.

- En voici la preuve ! Vérifiez vous-même.
- C’est bien exact, vous êtes bien Jacques Hosotte.
- Mais alors où est Monsieur Bonnefoy. Vous louez un étage de la maison ?
- Nous habitons, ma femme et moi, le rez-de-chaussée, el premier étage et le second étage de la maison. Nous ne sous louons pas notre maison.
- Mais ! Nos services ont été informés que vous déménagiez à Courbevoie et que, par conséquent, naturellement ce logement avait été loué.
- L’un de vos agents s’est permis une déduction bien osée ! Notre logement de Dijon est notre résidence principale.

Ma femme revient avec tous les documents preuves des impôts payés depuis ces dernières années. Elle présente à cet inspecteur stagiaire les copies des déclarations d’impôts dématérialisés et les copies des TIP des taxes d’habitation.
Après quelques minutes d’échange sur ces documents, l’inspecteur des impôts nous dit, de manière très gêné :

- Je vais me documenter pour connaître la cause de notre erreur.

Il nous quitte la tête basse, nous salue très aimablement et rejoint ses services.
En se plongeant dans notre dossier, il tombe sur une note interne nous concernant :

Monsieur JH, locataire de bonne foi habitant le logement, sis 4 rue Fournerat, a décidé de payer ses impôts et ses taxes par la voie dématérialisée…

Quelques jours après, nous recevons une lettre d’excuses signée de la main de Monsieur Artus de Longeligne.
Je ne peux pas m’empêcher de dire à ma femme :
- Je serais d’avis que l’on crée un impôt sur la distraction. Je crois que l’on comblerait les nombreux déficits.
- Jacques, en matière de distraction, tu t’y connais, me dit ma femme.

Amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 20/06/2015 11:21
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Re: Défi du 13 juin 2015
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Cher Donald,

J'aime retrouver tes personnages devenus mythiques ! Tiens, une petite nouvelle, Djamela ? Ma première stagiaire s'appelait Diamela, pas une lumière non plus mais elle ne m'a pas extorqué 500 euros !

Tout est bien qui finit bien, ouf ! Je ne pensais pas cela de Tiburce.

Merci Don.

Bises

Couscous

Posté le : 20/06/2015 19:02
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Re: Défi du 13 juin 2015
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Cher Exem,

J'ai adoré la partie de ping-pong verbale entre Luis et sa femme. Il était un peu trop nerveux pour ne rien avoir à cacher je trouve.

Tout est bien qui finit bien grâce à Marcel au carré.

Merci

Bises

Couscous

Posté le : 20/06/2015 19:44
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Re: Défi du 13 juin 2015
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Cher Istenozot,

En voici une histoire bien cocasse. Je serais très curieuse de connaître l'origine de cette erreur afin de savoir qui est cet aristocrate...

Merci pour cette tranche de vie.

Bises

Couscous

Posté le : 20/06/2015 19:53
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Re: Défi du 13 juin 2015
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Chère Couscous,

Le socle de cette histoire est bien réelle.
J'ai déplacé l'histoire à Dijon mais en fait elle concerne un pied à terre que nous avons à Courbevoie, utile à mes enfants qui ont fait ou qui font leurs études à Paris et à moi également, car, le plus souvent, en semaine, je suis à Paris. Tout ce qui a trait à la relation épistolaire est exact.
Sont inventés l'aristocrate, la venue de l'inspecteur à mon domicile et la conclusion.

Je vous ai fait grâce des douze couriers échangés au sujet de la taxe d'habitation de ce logement, que j'ai fini par payer, au delà des délais. J'ai craint un moment qu'ils veuillent me la majorer. Là, je serai sorti de mes gonds.

Le personnage de l'aristocrate me rappelle étrangement un aristocrate avec qui je travaille. Chut!

Bises et amitiés de Bourgogne.

Jacques

Posté le : 20/06/2015 20:59
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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